Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 04.10.2018 - veronique-palomar - 4 min  - vu 303 fois

FAIT DU JOUR Kito met les voiles !

Made in Midi et Kito de Pavant font route vers Saint-Malo, départ de la 40e mythique Route du Rhum.
Made In Midi à l'entraînement  © Hervé-Giorsetti - Hervé Giorsetti

Kito de Pavant (photo Véronique Camplan)

Avec son tirant d'eau de 3 mètres (sous la coque), Made in Midi doit faire le tour par Gibraltar pour prendre le départ de la 40e édition de la route du Rhum qui se dispute entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). Grand départ le 4 novembre prochain. Bateau, skipper et équipe ont quitté Port-Camargue lundi, profitant d'un coup de vent portant. Rencontre avant le départ. 

La magie du Rhum…

La route du Rhum est une course devenue quasi Mythique qui fête ses 40 ans. Transatlantique en solitaire, elle est ouverte à tous types de bateaux classés par catégories. Il faudra compter une semaine pour les plus grands et les plus rapides et jusqu'à 15 jours pour les plus lents. Kito est tout sourire et il prend le temps malgré un programme chargé à quelques heures du départ. Un mélange de stress positif et d'excitation. "Dans la course au large, la gagne est obsessionnelle", constate Kito. Made In Midi est engagé en Class 40. Cette année, il seront 53 à courir dans cette catégorie, celle des 40 pieds (12,18 mètres de long).

"On vise la gagne !"

"Ça va être serré mais on vise la gagne!", lance le skipper. Made In Midi est signé par Guillaume Verdier, l'architecte naval français qui a aussi à son actif certains des monocoques de 60 pieds les plus performants depuis le début des années 2000. En fibre de verre et époxy, lancé en 2014, il a déjà fait ses preuves, notamment avec Yannick Bestaven aux commandes. "Aujourd'hui on construit des bateaux les plus rapides et les moins chers possible. Dans ce type de catégorie et de course, l'argent n'est pas roi".

Mais la course au large est une discipline exigeante. " C'est plus physique qu'avant. Les bateaux sont plus durs mais plus fiables. Et c'est tant mieux parce qu'on va plus vite, plus fort, les limites sont dépassées". Ce qui explique qu'une course en solitaire demande une préparation sportive intense mais pas seulement, parce que sur de longues distances, "c'est surtout la tête qui est mise à rude épreuve", pointe Kito.

"Être marin suffit pas"

Made In Midi, affiche fièrement ses partenaires sudistes © Hervé-Giorsetti • Hervé Giorsetti

Pour se trouver sur la ligne de départ, être marin ne suffit pas, il est indispensable, d'être un technicien investi dans les réglages de son bateau, et encore avant, il faut être un communicant pour trouver des financements, des partenaires, puis monter une équipe et la manager… "C'est beaucoup de métiers en même, temps, constate Kito, mais c'est formidable ! " La preuve, Made In Midi, c'est un bateau mais c'est surtout une marque créée il y a 5 ans pour mettre en avant  les talents du Midi et de la Méditerranée.

Cela permet aux entreprises de communiquer avec un ticket d'entrée raisonnable, de faire goûter les joies de la course au large à une cinquantaine de partenaires dont la Région Occitanie, Bastide médical, HBF (domotique) Quadran Energie Marine (Éolien Off shore). Un montage qui devrait permettre aussi à des jeunes de passer de la voile olympique à la course au large. "La marche est haute, tout coûte cher, le matériel devient obsolète très vite. Mais les jeunes d'aujourd'hui, qui sont accros à la voile, ont une tête bien faite", se réjouit Kito, " l'enjeu est de les mettre en relation avec des chefs d'entreprises".

Tout vivre en direct !

Communication  quotidienne au programme © Robin-Christol • Robin christol

Pendant la course, Kito sera un des rares navigateurs à envoyer un mail tous les jours, sorte de cadre postale, de sa journée. Il postera aussi occasionnellement des photos ou des vidéos. Comme sur son précédent bateau tout sera filmé en vidéo HD. Des images qui s'effacent au bout de 6 heures sauf si certaines d'entre elles méritent la sauvegarde. Ce que redoute le plus notre marin ? "Les emmerdes, les aléas". Difficile de prévoir l'imprévisible. Mais ce dont il est sûr c'est que la battue sera belle.

Et après ? "Naviguer bien-sûr"

Kito de pavant (Photo Véronique Camplan)

Mais Kito balance entre trois projets :

1/ Continuer en classe 40 en disputant la Pineapple cup, une course entre Miami et la Jamaïque puis ramener le bateau, le remettre à jour pour quelques courses en équipage en Méditerranée (Giraglia), avant la transat Jacques Vabre.

2/ À condition de trouver un bateau et les financements qui vont avec (5 M€), pourquoi pas, un nouveau Vendée Globe. Aujourd'hui, c'est tendu au sein des entreprises. Les gros sponsorings ne sont pas bien vus par les collaborateurs. "Malgré une visibilité énorme et un public nombreux et accro sur Internet", déplore Kito de Pavant.

3/ Et enfin, le projet placé au-dessus de la pile : une  expédition scientifique et culturelle sur une thématique porteuse : "Tous les bonheurs du monde". Le concept ? Amener autour du monde, sur un voilier, le biologiste Franck Molina et des chercheurs en médecine du futur, plus la caméra de Gilles San Antonio (Ushuaïa), et partager les découvertes de l'équipe avec un public invité sur une webTV créée pour l'occasion. Là encore, le navigateur est en recherche de financements mais le projet est déjà bien avancé.

Véronique Palomar-Camplan

Pour suivre la course : www.routedurhum.com

Pour suivre Kito : www.madeinmidi.org

Véronique Palomar

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