Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 05.10.2018 - thierry-allard - 3 min  - vu 754 fois

LAUDUN-L’ARDOISE La Légion étrangère ouvre ses portes aux élus, entreprises et enseignants

« Nous voulons montrer qui nous sommes et ce que nous faisons de façon naturelle. »
Élus, entreprises et enseignants ont été invités à découvrir le 1er REG de la Légion étrangère ce vendredi (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Les propos sont signés du colonel Olivier Pinard-Legry, chef de corps du 1er Régiment étranger de génie (1er REG) de la Légion étrangère, basé à Laudun-l’Ardoise, ce vendredi à l’occasion d’une journée particulière.

Particulière parce que le régiment a ouvert grand ses portes aux élus, entreprises et enseignants du territoire. Un territoire où le 1er REG est implanté depuis des décennies, mais reste pour beaucoup encore mystérieux. « Nous vous recevons régulièrement pour des cérémonies de prises d’armes, mais ces cérémonies ne vous laissent pas forcément l’opportunité de nous découvrir », note le colonel Pinard-Legry. Un colonel à la tête d’un régiment de mille hommes répartis dans quatre compagnies de combat, une compagnie d’appui, une autre de soutien et enfin une compagnie de réservistes, qui compte 112 personnes.

Un « couteau suisse » de mille hommes

Autant d’hommes (la Légion est exclusivement masculine) dont les missions, variées, vont du déminage au débarquement, en passant par la production d’électricité ou d’eau sur les théâtres d’opérations, bref, « un couteau suisse », résume le chef de corps.

Des missions conduites par des légionnaires de 89 nationalités, majoritairement venus des pays de l’ancien bloc soviétique, dont une quinzaine sont naturalisés tous les ans, certains par le sang versé. Notez que les légionnaires du 1er REG opèrent aussi sur le territoire national, dans le cadre de l’opération Sentinelle. D’ailleurs, il y a un an, ce sont des hommes du régiment qui ont neutralisé l’assaillant de la gare Saint-Charles de Marseille, dans l’attentat qui a fait deux morts.

Lors de l'atelier corps à corps (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le régiment se veut ouvert sur son territoire, comme le souligne le colonel Pinard-Legry : « nous avons des interactions de plus en plus importantes avec le monde économique. Nous faisons des investissements et avons vocation à faire travailler les entreprises locales. Nous avons aussi des interactions avec le monde de l’éducation, avec le lycée Sainte-Marie de Bagnols, et le lycée de la Grand’Combe. Des interactions qui sont amenées à se multiplier, avec le projet de service national universel. »

Le déminage, coeur de métier du régiment

Pour faire découvrir le régiment, les invités du jour ont eu droit à une journée « volontairement immersive », dixit le colonel. Ainsi, tout ce beau monde a pu découvrir le parcours d’un légionnaire, qui passe par Aubagne, puis Castelnaudary avant le régiment, avant de faire escale par un cours de français, « une nécessité opérationnelle et un formidable vecteur d’intégration », selon les mots du le colonel Pinard-Legry.

L’aréopage s’est ensuite dirigé vers une séquence de sport de combat, avec un atelier de corps à corps. « C’est fondamental, les légionnaires emportent avec eux de plus en plus de charges, jusqu’à 40 kilos, et les théâtres dans lesquels nous sommes amenés à intervenir sont de plus en plus exigeants, comme le Mali ou l’Irak, note le capitaine G. (*). Il est donc important que le légionnaire ait une forme physique irréprochable. »

Une partie de la "collection de travail" d'explosifs et de munitions du 1er REG (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Direction ensuite des salles dans lesquelles sont exposées des mines et des munitions conventionnelles et non conventionnelles, le déminage étant le coeur de métier du 1er REG. Ici, c’est l’adjudant-chef Z. (*) qui, du haut de ses plus de quinze ans d’expérience qui l’ont notamment vu participer à la bataille de Mossoul (Irak), fait le tour du propriétaire.

Si la collection est impressionnante (on y retrouve des mines et des munitions de toutes tailles, de toutes époques et de toutes provenances, jusqu’à des mines de l’État islamique), il ne s’agit pas d’un musée, mais d’une « collection de travail », précise le légionnaire. Un légionnaire qui, après être passé par une salle où des roquettes plus grandes que lui crèvent littéralement le plafond, précise que « les munitions non-conventionnelles restent les plus dangereuses. »

Effectivement, les explosifs artisanaux, notamment ceux utilisés par l’État islamique, rivalisent d’ingéniosité et de dangerosité, et peuvent prendre la forme d’une simple perfusion ou d’un câble quasi invisible jonché de petits contacteurs. En bref, « tout objet du quotidien peut être piégé », résume l’adjudant-chef Z. L’après-midi a été consacrée à des démonstrations dynamiques d’opérations de combat, pour compléter le panorama.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

* Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas citer les noms des légionnaires à l’exception du chef de corps.

Thierry Allard

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