GARD Une fête de la confédération paysanne sous le signe de l’inquiétude
La 15e édition de la fête de la confédération paysanne du Gard a été l'occasion d'évoquer les problèmes rencontrés quotidiennement par la corporation.
Un beau soleil brille sur le marché. Les odeurs du couscous et des grillades donnent l’eau à la bouche. Au centre de la manifestation, le groupe "Les Suppléments cornichons" se charge de l’animation musicale. Le matin, l’association "Le Fillon" avait proposé une initiation sur le thème "Comment tailler les oliviers". Au comptoir de la buvette, les clients parlent de leur quotidien de paysans et aussi d’autres sujets comme le match nul des Crocos contre Reims, joué la veille : « 0-0 à la mi-temps, c’est un vrai miracle », souligne l’un d’entre-eux.
Mais si l’ambiance est joyeuse, elle n’est pas de nature à faire oublier les difficultés du métier de paysan. Lors de la conférence-débat du matin, le sociologue Pierre Bitoun exhorte l’auditoire à se mobiliser « pour éviter d’avoir le FN (Rassemblement national, NRLR ) et la République en Marche au second tour de l’élection présidentielle de 2022 ». À l’extérieur, le marché propose des produits divers et variés. Du textile, des paniers en osier, du vin, de l’épicerie artisanale, des fromages, des fruits, des légumes, de café et même des falafels.
Il y en a pour tous les goûts. Parmi les exposants, Philippe fait figure d’habitué. Il participe pour la 14e fois une fête qui en est à 15 éditions. Ce paysan venu d'Aulas (près du Vigan) cultive l’oignon. Il reconnait que sa situation est moins précaire que certains de ces collègues. « Si j’ai tenu le coup, c’est parce que je ne me suis pas agrandi. Il aurait fallu que je fasse un emprunt à la banque et je n’ai pas voulu. » Philippe s’est aussi diversifié avec de l’horticulture mais il reconnaît que « c’est l’oignon qui a sauvé la région ».
Dans un autre style, Manu est apiculteur à Saint-Etienne Vallée française (Lozère). Avec Joanne, sa compagne, il produit du miel de châtaigner. Son stand propose des pots de miels, des châtaignes grillées et des crêpes. Lui aussi ne cache pas son inquiétude. « Le plus préoccupant, c’est le réchauffement climatique qui menace les châtaigniers. Les sécheresses sont de plus en plus fréquentes. »
Et l’apiculteur se heurte aussi à d’autres difficultés administratives : « l’année dernière j’ai rempli un dossier sécheresse pour, au final, ne recevoir que 37€ ». Parfois il lui faut faire face à un manque de place : « beaucoup de parcelles sont abandonnées, mais les propriétaires ne veulent pas les louer ».
La fête de la confédération paysanne est aussi une occasion de se retrouver entre professionnels pour échanger sur les problèmes d’une corporation très préoccupée par un avenir incertain.
Norman Jardin
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