Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 18.10.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 632 fois

NÎMES Donnez votre sang... moi je n'ai pas pu !

J'ai testé pour vous le don du sang mais j'ai été recalé... Trop de tension. Rien de grave, des regrets.
Merci aux cobayes... (Photo Anthony Maurin).

Le questionnaire à remplir pour tout premier don (Photo Anthony Maurin).

Heureusement qu'il existe des courageux... Des dizaines de milliers de courageux et de courageuses donnent leur sang chaque jour mais votre serviteur n'a pas pu.

Voulant tenter l'aventure, j'ai pris mes inquiétudes à bras-le-corps et je suis allé au 65 Rue de la République à Nîmes, au Pôle Promotion Santé. Inquiétudes... Oui, gaillard je suis, peureux je reste. La seule vision d'une aiguille au creux du coude aura fait monter ma tension en flèche et n'aura pas permis le prélèvement de mon sang. Dommage, promis on y retournera avec moins de stress.

Pourtant, pourquoi être en stress ? Devant la porte d'entrée, une hôtesse rabat les badauds et aiguille les " sûrs d'eux ". Comme c'est la première fois pour moi (si vous suivez je viens de vous avouer ma faiblesse), je dois remplir un questionnaire détaillé. Des questions précises, plus ou moins intimes et qui impliquent une certaine ouverture d'esprit. Voyages ou encore préférences sexuelles sont demandées tout comme plusieurs autres questions concernant les tatouages, piercings, les vaccins...

(Photo Anthony Maurin).

Après quelques minutes de remplissage en bonne et due forme, passons à l'accueil. Excellent, tout comme l'ambiance générale qui est au rire et à la décontraction. On me conseille de boire de l'eau, une petite bouteille. Chose que je fais mais qui ne me servira pas à grand chose. Après un entretien avec le médecin du jour qui prend ma tension à son bureau, les chiffres explosent. Plus de 21, pas bon. Pas bon du tout. Deuxième coup, 19 et des brouettes, guère mieux. On me demande de m'allonger, de me calmer et d'écouter la musique que j'ai avec moi. Je joue le jeu mais après un énième essai, on ne passe pas en dessous des 18 alors qu'il faut être à 16 maximum.

" On vous aurait fait une petite piqûre au doigt pour vérifier votre taux d'hémoglobine, le don dure environ dix minutes (NDLR 45 pour du plasma et 90 pour des plaquettes), ça ne fait pas mal. Une fois achevé, il aurait fallu vous relever doucement. Mais là et avec votre tension, nous ne pouvons pas vous prendre ", note la médecin. Pas de rancune, juste une déception pour votre serviteur qui n'a pas été à la hauteur de sa tâche. S'ensuit normalement une petite collation et encore de l'eau pour compenser la perte de liquide. " Manger est moins important que boire ici ", confirme le médecin.

Bon, comme on ne veut pas de moi et que je n'aime pas me déplacer pour rien, je continue l'aventure au côté des salariés de l'Établissement français du sang. Un médecin, deux infirmières, un chauffeur et un agent d'accueil, sourire aux lèvres et aux petits soins. " Nous avons des donneurs comme partout ailleurs mais nous sommes constamment en recherche. Il faut 10 000 poches par jour au niveau national. Les poches de sang sont périssables : 42 jours pour les globules rouges, cinq petits jours pour les plaquettes et le plasma peut être congelé un an ", poursuit le médecin du jour. Les jours qui suivent un attentat voient les donneurs accourir mais comme ils ne pourront plus donner pendant deux mois, un gros creux suit un gros pic. Les effets de masse ne sont jamais bons, même dans le don.

Dans le Gard et à Nîmes en particulier, nous ne sommes pas de bons donneurs de sang et de plasma.Vous pouvez aller vous faire prélever au CHU (à l'EFS) mais aussi dans les villages lors de collectes mobiles comme il en existe tous les jours ou presque sur le territoire gardois du lundi au vendredi. L'objectif admis est de 50 dons par collecte (30 au minimum). Bizarrement, c'est à Nîmes qu'il faut dynamiser le don. En plus et après votre cadeau, vous aurez droit à une petite collation et à de grandes discussions avec les personnes en présence. Parfois, des " amicales ", associations qui participent à l'effort de guerre, apportent un peu à manger, souvent des choses " maison ".

Et merci à Pascale qui a joué le jeu et accompli une bonne action (Photo Anthony Maurin).

" Nous sommes salariés à plein temps pour la plupart. Nous ne sommes pas la Croix rouge, nous sommes des professionnels de santé ", rassure une dernière fois le médecin accompagnée de toute la fine et belle équipe. Pascale, ma remplaçante, débarque et me déculpabilise. Un don de plus sera fait en ma présence... Ouf. " Je viens régulièrement grâce à leurs messages. Les SMS me rappellent les jours de collecte. Depuis mes 18 ans je donne sang et plaquettes, c'est important ", relève Pascale qui a plus d'années de don que votre serviteur n'en a au compteur depuis qu'il est né. Merci à elle, merci à eux, merci à vous. Donner votre sang est un signe de vie et de partage. J'y arriverai, un jour.

Anthony Maurin

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