Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 22.10.2018 - anthony-maurin - 2 min  - vu 993 fois

LUNDI SANTÉ Une pharmacie clinique pour le CHU de Nîmes

Le CHU de Nîmes, Carémeau (Photo Archives Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

Le projet " Mise en œuvre et impact du bilan partagé de médication (BPM) en services de chirurgies sur la prise en charge médicamenteuse des patients âgés en ville ", permet au CHU de Nîmes (CHUN), promoteur du projet, ainsi quà ceux de Montpellier et de Toulouse, établissements associés, d’être retenus pour un financement de 245 000 euros pour ouvrir leur pharmacie clinique.

Les personnes âgées de 65 ans et plus représentent une population à haut risque d'événement indésirable médicamenteux (EIM). En effet, de récentes études estiment que les EIM concernent 31,9 % des personnes âgées hospitalisées et que 28 % de ces EIM sont évitables.

La morbidité, en particulier post opératoire, est majorée avec l'âge. Dans les CHU de la région Occitanie, la part des personnes âgées représente plus de 50 % des hospitalisations en chirurgie. Les pharmaciens hospitaliers des CHU de Montpellier, Nîmes et Toulouse ont déployé, dans leurs établissements, des activités de Conciliation médicamenteuse (CM) et d’Analyse pharmaceutique (AP) afin de réduire les troubles ou maladies liées à la prise d’un médicament (iatrogénie médicamenteuse).

Le hall du CHU de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Ainsi, pendant le séjour, le pharmacien clinicien en service de chirurgie peut détecter, via la conciliation médicamenteuse, les ordonnances de ville à fort potentiel iatrogène, pour lesquelles un Bilan partagé de médication (BPM) doit être engagé.

Cependant, le temps de l'hospitalisation en service de chirurgie est dédié à la prise en charge chirurgicale et ne prévoit pas de révision systématique du traitement médicamenteux habituel du patient. Ainsi, une part importante de l'iatrogénie détectée à l'entrée du patient par le pharmacien clinicien, parfois directement responsable de l'hospitalisation (par exemple, les chutes liées aux EIM), n'est pas suffisamment prise en charge et peut perdurer à la sortie d'hospitalisation.

Malgré les activités de pharmacie clinique déjà déployées dans les trois CHU d’Occitanie, la sécurisation de la prise en charge thérapeutique en chirurgie semble être incomplète. À la sortie du patient, une étude a déjà démontré, en 2014, que la conciliation médicamenteuse, associée à une communication au pharmacien d'officine, permettait de diminuer la prévalence des dysfonctionnements médicamenteux, particulièrement en chirurgie.

Le CHU Nîmois est engagé dans une profonde mutation (Photo : CHU)

Le docteur Jean-Marie Kinowski, chef du pôle Pharmacie - Santé publique - Évaluation (PSPE) du CHU de Nîmes (CHUN), porteur du projet, explique : " un bilan partagé de médication en service de chirurgie, associé à une transmission et un suivi des modifications thérapeutiques par le médecin traitant et le pharmacien d’officine, constitue une perspective d’avenir dans la prise en charge médicamenteuse de ces patients. "

Le projet, porté par le CHUN a pour objectif de déployer des BPM chez le patient âgé hospitalisé en chirurgie, bilan qui sera réalisé par un binôme associant un médecin somaticien (par exemple un médecin généraliste ou un gériatre) et un pharmacien clinicien. Le bilan sera ensuite transmis au médecin traitant et accompagné d’un contact téléphonique, la même procédure sera appliquée au pharmacien d’officine.

" Le critère principal d’évaluation du projet sera la proportion de patients qui passeront d’un risque iatrogénique dit " intermédiaire " ou élevé à un risque faible, entre le début de l’hospitalisation et trois mois après l’hospitalisation ", complète le Dr Kinowski.

Anthony Maurin

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