Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 25.10.2018 - tony-duret - 3 min  - vu 623 fois

FAIT DU JOUR La RéAL : parce qu’ils le valent bien ?

Max Roustan au milieu des employés de la RéAL. Photo Tony Duret / Objectif Gard

1998-2018. Voilà 20 ans que la ville d’Alès a fait le choix de créer une régie municipale, la Régie des Eaux d’Alès (RéAL).

Max Roustan n’a rien oublié de l’une de ses premières grandes décisions prises en tant que maire d’Alès : « quand on est arrivé en 1995, on s’est rendu compte que le distributeur d’eau présent depuis une trentaine d’années, la SRDE (société régionale de distribution d’eau, NDLR), profitait bien de la situation. En 1998, j’ai carrément viré la SRDE pour monter une régie des eaux. On était des "bleus" à l’époque, il ne fallait pas se planter », explique l’élu avec le franc-parler qui le caractérise. À écouter la suite de son témoignage, l’histoire lui a donné raison : « On a obtenu l’ISO (*), ce qui permet de dire que le service est de qualité. Aujourd’hui, on a un service presque parfait avec une qualité de l’eau irréprochable », se félicite le maire.

Si tout n’est pas aussi idyllique que veut bien le dire ce dernier et si certains regrettent la pratique pourtant interdite du lentillage (relire ici), d’incontestables progrès sont à mettre au crédit de la RéAL. C’est le cas, par exemple, de la chasse aux fuites : 2 millions de m3 d’eau sont économisés chaque année, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de la taille d’Alès. En 1998, 40% de l’eau pompée dans les nappes et les rivières arrivait au robinet des Alésiens. 60% se perdait en fuites. Vingt ans plus tard, ces chiffres sont inversés. Quant à la facture des Alésiens, avec un prix de l’eau potable à 1,62€ au m3, Max Roustan assure que l’eau de la ville est « l’une des moins chères de France » et qu’Alès est la « deuxième commune la moins chère du département ». Des chiffres que l’élu d’opposition, Fabien Gabillon, contestait dans nos colonnes il y a encore quelques semaines : il évoquait un prix de 2,02€ au m3 en 2017 (relire ici).

L’avenir, c’est l’agglo

Fêter un anniversaire, c’est regarder derrière soi, mais aussi se projeter vers l’avenir. Et celui de la RéAL est synonyme de travail. En effet, au 1er janvier 2020, la compétence de l’eau sera attribuée à Alès Agglomération, une obligation imposée par l’État. « C’est un défi de taille », témoigne Max Roustan qui réalise l’ampleur de ce chantier colossal. Aujourd’hui, à Alès, la RéAL gère 214 kilomètres de canalisations et 25 000 compteurs. Demain, la future régie communautaire va devoir s’attaquer à 2 000 kilomètres de conduites qui ne sont, en plus, pas toujours aux normes. On parle de 72 000 compteurs… « C’est un énorme travail à réaliser sur 73 communes. Il faut qu’au 1er janvier 2020, les habitants ne s’aperçoivent pas que ça a changé de gestionnaire », résume Roustan qui porte cette fois sa casquette de président de l’agglo.

Si tout se passe bien, les habitants risquent effectivement de ne s’apercevoir de rien car sur leur facture rien ne changera… C’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle : tout dépend de quel côté on se place, du moins de l’endroit où l’on réside. Si l’on s’en tient aux chiffres présentés par Max Roustan, pour le même service, un alésien paiera son eau 1,62€/m3, quand les voisins de Saint-Christol-les-Alès seront à 2,45€/m3, à 2,58€/m3 à Saint-Privat-des-Vieux et même à 2,61€/m3 à La Grand’Combe, soit un euro de plus qu’à Alès. Le projet d’un tarif uniformisé à toutes les communes d’Alès Agglo n’est qu’au stade de… projet et devrait prendre des années. Il faut bien que l’eau coule encore sous les ponts.

Tony Duret

En 2014, la RéAL a obtenu la norme nationale ISO 9001 pour la qualité du service.

** Pour fêter les 20 ans de la RéAL, une exposition est proposée aux curieux dans le hall de la mairie, jusqu’au 9 novembre.

Tony Duret

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio