Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 29.10.2018 - elodie-boschet - 4 min  - vu 2955 fois

FAIT DU JOUR Christophe Rivenq : « En 2020, personne ne nous battra ! »

Christophe Rivenq. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Fraîchement désigné président des Républicains du Gard, l'Alésien de 52 ans, bras droit du maire d’Alès, Max Roustan, cumule les casquettes non sans un certain plaisir. Jusqu'où ira Christophe Rivenq ? Entretien.

Objectif Gard : vous venez de succéder à Max Roustan à la présidence des Républicains du Gard. Comptez-vous en faire autant à la mairie d’Alès en 2020 ?

Christophe Rivenq : (Il sourit et lève les yeux au ciel). Max Roustan est, je l’espère, candidat à sa succession en 2020. Je le pousse à ça. Quant à moi, je n’ai pas d’ambition personnelle. Juste celle de rendre les gens heureux. Ce ne sont pas les titres qui me passionnent : je suis un humaniste qui travaille dans l’affectif.

Pourtant les titres et les fonctions, vous les cumulez : directeur de cabinet, directeur général des services à Alès et Alès Agglomération, président de votre groupe politique à la Région…

Oui, cela permet d’être plus efficace et de gagner énormément de temps !

C’est aussi pour gagner du temps que vous répondez aux élus en séance publique ? Vous n’avez pas confiance en vos collaborateurs ?

Je reconnais qu’à Alès, nous avons un fonctionnement très original. On ne fait pas de politique politicienne mais territoriale. Quand je réponds, c’est pour apporter des réponses aux sujets que le maire maîtrise moins. J’ai une vision à la fois technique et administrative sans tomber dans la technocratie. Quant à mes collaborateurs, je leur accorde toute ma confiance. Mais avec notre méthode, encore une fois, on gagne énormément de temps.

Une méthode qui n’est pas au goût de vos détracteurs, qui décrivent un fonctionnement anti-démocratique, parfois opaque…

On est tout sauf ça ! Nous sommes l’agglomération qui partage le plus d’informations. Nous abreuvons les élus de documents. Il n’y a pas plus transparent que moi. C’est inacceptable d’entendre des choses pareilles. Après, que nos décisions ne plaisent pas, c’est autre chose…

Des décisions, vous en prenez depuis maintenant 25 ans à Alès avec Max Roustan. On ne se lasse pas à force ?

Quand on aime le territoire, on ne se lasse pas ! Max Roustan et moi, c’est une histoire d’amour professionnelle. Si un jour je suis en désaccord avec lui, je partirai. Mais en aucun cas je ne m’opposerai à lui. De toute façon, nous sommes raccord sur 90% des décisions. Parfois on se dispute, mais Max n’a pas un ego surdimensionné qui l’empêche de changer d’avis. Il écoute, prend en compte et évolue.

Il aura 76 ans en 2020. Certains pensent que ce serait le mandat de trop…

Vous savez, je le protège et m’occupe de sa santé. D’ailleurs, il est en pleine forme et ces dernières analyses de sang sont très bonnes ! On a besoin de lui. De toute façon, quand les électeurs ne seront plus contents de nous, ils nous le diront.

Et vous, maire d’Alès, c’est envisageable ?

Je n’en sais rien, l’avenir le dira. Certains m’y voient… Mais je vous l’ai dit, la question ne se pose pas aujourd’hui. Je n’en fais pas un objectif à court terme. Et mon rôle de directeur général, je m’y régale.

« Je suis quelqu’un de timide »

Si vous êtes en phase professionnellement, vous êtes en apparence très différent de Max Roustan. Il est très apprécié pour sa proximité et son capital sympathie, un peu comme Chirac. Vous, vous semblez moins chaleureux…

Mon rôle pendant longtemps était celui qui dit non et qui fait briller le maire. Ceux qui ne me connaissent pas peuvent me trouver une certaine froideur mais en réalité, je suis quelqu’un de timide. Ce qui ne m’empêche pas d’être très sympathique et chaleureux ! Mais quoi qu’il arrive, je ne suis pas Max Roustan.

Si ce n’est pas vous, qui pourrait lui succéder ?

D’abord, je pense qu’il n’est pas bon pour un maire sortant de désigner un dauphin. Il n’est pas bon non plus pour les autres de se déclarer : regardez ce qu’il se passe à Nîmes ! Ce qui est sûr, c’est que le système qui est en place à Alès aujourd’hui il n’y a pas 36 000 personnes qui peuvent arriver à le maintenir. Après, faire des pronostics deux ans avant les Municipales, ça n’a pas de sens.

Faire des pronostics peut-être pas, mais préparer le terrain, oui. Certains mouvements d’opposition s’y attellent…

Je ne veux pas être moqueur parce que l’on va me dire que je ne suis pas sympathique ! Mais quels opposants ? Jean-Michel Suau et Benjamin Mathéaud, l’opposition historique ?

Et En Marche ?

Ça n’existe pas ici ! Quand j’entends des noms et voient certains s’exprimer, ça ne me fait pas peur. En 2020, personne ne nous battra ! Nos seuls ennemis potentiels, c’est nous-mêmes. Je ne suis pas inquiet de voir arriver d’autres listes.

Dans les années 90, pour vous non plus, ce n’était pas gagné d’avance ! Et pourtant vous avez réussi…

Quand Max Roustan est venu me chercher, en 1992, il n’était rien. Juste un premier adjoint en bisbille avec la majorité municipale. Nous avons vécu des moments très compliqués. J’ai été contraint de quitter la mairie où je travaillais… Pendant un an et demi, avant qu’il soit élu, j’ai vécu de la solidarité de Max Roustan. C’est quelqu’un de profondément humain. Il donne cette image du mâle cévenol qu’il n’est pas. Bref, nous avons finalement gagné, mais c’était à la faveur d’une triangulaire et avec 37% des voix.

Après tout ce chemin parcouru, qu’auriez-vous fait si, comme Denis Bouad, président du Département, vous aviez été approché par le gouvernement lors du remaniement ?

Moi aussi j’ai été approché… Non, je plaisante ! C’est complexe comme question. Si on vous donne la liberté de mener la politique comme vous le pensez, est-ce que ça se refuse ? Si c’est avec Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ou Emmanuel Macron, c’est non. Si c’était Laurent Wauquiez, bien sûr. Et je profiterai de mon poste pour rattraper un certain nombre de retards à Alès.

Propos recueillis par Coralie Mollaret et Élodie Boschet

Elodie Boschet

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