Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 30.10.2018 - veronique-palomar - 2 min  - vu 815 fois

NÎMES Picasso au Carré D'art jusqu'au 3 mars prochain

Il y avait foule au vernissage de l'expo événement.
Massacre en Corée : sensibles aux ravages de la guerre de Corée, Picasso réalise cette grande huile sur contre-plaqué e référence à Francisco de Goya etEdouard Manet

Vernissage expo Picasso Carré d'Art (Photo Véronique Camplan)

« Picasso-Méditerranée » est une manifestation culturelle internationale qui se tient de 2017 à 2019 à l'initiative du Musée national Picasso-Paris dont le directeur Roland Le Bon était accueilli par Jean-Marc Prévost, directeur du Carré d'Art, entouré de Jean-Paul Fournier, maire de la Ville et de Daniel-Jean Valade, adjoint à la culture.

Plus de soixante-dix institutions ont imaginé ensemble une programmation autour de l’œuvre « obstinément méditerranéenne » de Pablo Picasso. Au Carré d'Art nous attendent des créations qui datent des temps troublés et de l'engagement politique du peintre. Des œuvres abouties mais aussi des dessins, études, croquis, qui révèlent le cheminement créatif, les doutes, les hésitations, jusqu'au résultat final…

De Guernica à Massacre en Corée : les temps troublés

Pour l’exposition à Carré d’Art, le Musée Picasso a consenti un prêt exceptionnel de 39 œuvres. Le choix pour Carré d’Art s’est porté sur les créations de Picasso dans les temps de troubles politiques de la seconde guerre mondiale jusqu’au remarquable tableau Massacre en Corée de 1951.

Guernica ou l'engagement politique

Dès 1937, avec Guernica, se dessine pour Picasso une période d’engagement politique où est perdu tout espoir de retrouver une Espagne libre. Les temps troublés se retrouvent dans la plupart des sujets qu’il aborde au cours de ces années : portraits natures mortes, paysage. La violence s’impose de façon magistrale dans La Suppliante de 1937 et de nombreux portraits de Dora Maar mais aussi dans la série de femmes qui pleurent ou le Chat saisissant un oiseau.

Picasso, le Chat saisissant un oiseau

Dans Guernica puis, pendant la seconde guerre mondiale, beauté et monstruosité peuvent se côtoyer dans une même œuvre. Elles sont les symptômes des sentiments profonds de l’artiste qui prend conscience de la tragédie et de la fragilité des êtres qui lui sont proches. L’espace domestique qui remplace les champs de bataille est le théâtre de conflits sans cesse renouvelés dans un jeu amour haine. La déconstruction et les incertitudes spatiales l’éloignent des recherches cubistes réalisées au nom d’une certaine objectivité pour devenir le reflet des tourments des individus face au chaos du monde. Les représentations de femmes qui pleurent où les larmes transforment radicalement le visage deviennent jusqu'à l'obsession un sujet d’étude, la dimension émotionnelle y étant portée à son paroxysme.

L’exposition propose également, en prolongement de l’espace consacré à Picasso de découvrir des d’artistes qui ont porté un regard sur son œuvre. L’exposition "Lignes de fuite" présente en parallèle des artistes de différents horizons qui sont directement concernés par des conflits au Moyen-Orient et en Europe de l’Est.

Pas besoin de faire beaucoup de bruit, Picasso attire, fascine, déplace les foules. L'exposition du Carré d'Art finit de convaincre du magnétisme de ses œuvres. L'occasion aussi de découvrir, si ce n'est pas encore le cas, le Carré d'Art dans sa version rénovée.

Véronique Palomar-Camplan 

Véronique Palomar

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio