Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 31.10.2018 - tony-duret - 2 min  - vu 4439 fois

AU PALAIS Le Casanova de Vauvert fait une nouvelle victime

Dans la salle d'audience du tribunal correctionnel de Nîmes. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Alexandre est passé maître dans l’art de séduire les femmes et, encore plus, de les plumer. Ce mardi, devant le tribunal correctionnel de Nîmes, le quadragénaire a été condamné une douzième fois pour escroquerie.

Dans le box du tribunal correctionnel de Nîmes, Alexandre est loin de l’image d’Épinal que l’on se fait du Casanova escroc décrit par de nombreux médias. Cheveux courts grisonnants, ce Vauverdois au physique assez banal, installé dans le Gard il y a peu, est un habitué des palais de justice : il a été condamné 20 fois aux quatre coins de la France, dont 11 pour des escroqueries.

Si, par le passé, il abordait les femmes dans la rue, Alexandre a adapté ses techniques de séduction aux nouvelles technologies et s’est inscrit sur un site de rencontres. Un terrain de chasse idéal pour ce séducteur. Celle qui va tomber dans le piège se prénomme Laure. En septembre 2017, cette quadragénaire discute avec Alexandre qui se présente comme un chef d’entreprise dans le bâtiment, qui vient de trouver un nouvel emploi chez Perrier, il est célibataire... Il est surtout galant et très aimable, Laure est sous le charme. Son compte en banque beaucoup moins : en six mois, à force de lui prêter de l’argent et de payer des travaux pas finis, elle va perdre 32 000€ !

« Je présente mes excuses à Laure, commence l’escroc. Je ne sais pas quoi dire, je n’avais pas besoin de faire ça », explique Alexandre qui a menti sur tout : son nom de famille, son lieu de résidence, son emploi qu’il n’a jamais eu chez Perrier et même sa situation familiale : « Je lui ai fait croire que je travaillais à Perrier de nuit pour ne pas passer mes soirées avec elle… parce que j’étais marié ». Comble de l’audace, Alexandre a fait une reconnaissance de dette de 9 000€ à sa victime qu’il comptait rembourser avec son salaire… de chez Perrier ! « Elle pouvait toujours attendre », souffle la présidente Christine Ruellan.

« Tout le monde s’est laissé prendre au piège de Monsieur qui est un vrai escroc. Les escrocs sont d’une grande gentillesse : ils vous rongent tout le pied et les orteils et vous ne ressentez rien », indique le vice-procureur Willy Lubin qui demande trois ans de prison avant de conclure : « Monsieur, ce n’est qu’un au revoir… parce qu’on sait qu’il va recommencer ». Mais ce ne sera pas avant 30 mois, soit la peine prononcée par le tribunal. Alexandre le malheureux devra également verser 33 000€ à sa victime.

Tony Duret

Tony Duret

Faits Divers

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio