Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 06.11.2018 - veronique-palomar - 5 min  - vu 434 fois

GARD Égalité hommes/femmes : le Département s'engage et crée un réseau de partenaires

En séance plénière, le vote du rapport annuel et la signature d'une charte avec 60 partenaires associatifs.
Quelques absents mais une assemblée concernée et motivée, réunie autour de l'égalité hommes/femmes quels que soient les groupes politiques (photo Véronique Camplan)

Pris par une visite ministérielle, Denis Bouad, le président du département avait confié la présidence de la séance plénière de ce lundi 5 novembre à Françoise Laurent-Perrigot.

Une femme donc, pour une présentation détaillée du rapport annuel sur la situation en matière d'égalité hommes/femmes dans le Gard et, après la clôture de la séance, à la signature d'une charte entre le Département et 60 acteurs du tissus associatif local, qui œuvrent sur tous les fronts du combat pour l'égalité.

En chiffres. Égalité : la longue route

Emploi. En 2015, dans le Gard, le taux de chômage des femmes est supérieur de 4 points par rapport à la situation nationale (13.80% dans le Gard contre 9.90% au niveau national).

Précarité. Fin 2015, en Occitanie, le Revenu de Solidarité Active (RSA) est versé à 193 000 foyers, soit 390 000 bénéficiaires (toutes les personnes composant un foyer). Un foyer sur 10 perçoit le RSA socle versé au titre de parent isolé : les allocataires du RSA majoré sont quasi exclusivement des femmes.

Violences faites aux femmes. Malgré les mesures prises par l'État et les efforts de nombreuses associations, le durcissement des peines et les campagnes de sensibilisation, les chiffes restent stables et l'on constate même une augmentation de la violence des sévices. En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son partenaire ou ex-partenaire.  En 2016, 123 décès de femmes victimes de violences ont été dénombrés. La même année, 225 000 femmes, âgées de 18 à 75 ans, ont déclaré avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles par leur conjoint ou ex-conjoint. Seulement une femme sur cinq déclare avoir déposé plainte. Parmi les 17 660 personnes condamnées pour des violences sur leur partenaire ou ex-partenaire, 96% sont des hommes.

Le Département se mobilise

Le Département est tenu, conformément à la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, de présenter un rapport annuel sur les pratiques internes et les politiques menées sur les territoires. La collectivité tient cet engagement législatif et, en mai 2016, le président Denis Bouad crée une nouvelle délégation, confiée à Isabelle Fardoux-Jouve, avec pour objectif la lutte contre les discriminations, la promotion de l’égalité et de la laïcité. Depuis la collectivité s'engage dans l’organisation des Journées départementales des droits des femmes, mobilise et coordonne des acteurs du territoire. Un réseau de partenaires qui prend de l’ampleur et permet aux protagonistes de se fédérer, au travers de rencontres régulières. Ce rapport qui dresse un bilan de l'égalité hommes/femmes au sein du Département en 2017, mentionne les actions entreprises et identifie 25 mesures dont la mise en œuvre est prévue en 2019.

Quid de l'égalité professionnelle au sein du Département ?

Le mode de scrutin cantonal a permis l’égalité réelle des conseillers départementaux (23 femmes, 23 hommes) et l’Assemblée départementale a concrétisé une forte représentativité féminine au niveau de l’exécutif (6 vice-présidentes contre 7 vice-présidents). Sur 3125 agents occupant un emploi permanent (fonctionnaires et non titulaires), le Département compte 1952 femmes (62%) et 1173 hommes (38%). Dans les fonctions de chef  de service, on note une prédominance féminine (68 femmes, 59 hommes). Les femmes représentent 68% des agents en catégorie A, 73% en catégorie B et seulement 55% en catégorie C.

En 2017, la rémunération brute annuelle moyenne (hors primes) s’élève à près de 79 millions d’euros pour les 3464 agents rémunérés,(emplois permanents et non permanents, hors assistants familiaux) du Département. La rémunération brute moyenne des hommes est plus élevée que celle des femmes. La différence est de 639,95 € par an, soit 53,3 € par mois. Cette différence peut s’expliquer par le fait que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à exercer leur activité à temps partiel.

Événements ponctuels et actions au quotidien

2017 a vu l’organisation de la 1ère édition des journées départementales des droits des femmes. Mais au-delà d’une mise en lumière par cette manifestation, le Département agit au quotidien dans le cadre de sa politique sociale : Il vise en effet à assurer aux femmes la maîtrise de leur sexualité, à lutter contre la précarité, à prendre en charge les mères avec enfants (aide sociale à l’enfance), à prendre en charge les femmes enceintes (protection maternelle infantile) et à les accompagner vers l’emploi. Il soutient les acteurs locaux et apporte d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), l’Association d’aide aux victimes d’infractions pénales (AGAVIP), l’association RESEDA (action « réseau santé vie sociale ») et l’Association ARAP RUBIS (action de santé en milieu prostitutionnel).

En 2017, au travers des orientations et des actions d’insertion du Fonds Social Européen (FSE), le Département a notamment pu accompagner 3486 personnes dont 53% de femmes et 47% d’hommes exposés au chômage et à l’exclusion. L’égalité femmes/hommes est aussi une priorité transversale obligatoire de la Politique de Ville. Le Département, cosignataire des Contrats de ville encourage donc toutes les initiatives sur les quartiers prioritaires gardois en faveur de l’égalité réelle. Par ses actions financées dans le cadre du fonds de développement Social (FDS), le Département participe à l’égalité professionnelle, à la parité démocratique, à l’accès à la culture et aux sports et à la protection des femmes contre toutes formes de stéréotypes et de sexisme.

Le Département sera encore une fois le premier partenaire de la 3e édition des Journées départementales des droits des femmes qui s’étaleront tout au long de l’année avec deux dates phares : le 8 mars (Journée internationale pour les droits des femmes) et le 25 novembre (Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes).

«Un réseau départemental concrétisé par la création d’une charte"

Isabelle Fardoux-Jouve (5e en partant de la gauche, au premier plan), conseillère départementale déléguée à la Lutte contre les discriminations, la promotion de la laïcité et de l’égalité entre les femmes et les hommes, à l'initiative de la Charte entre le Département et le tissu associatif (photo Véronique Camplan) 

L’édition 2018 des journées départementales des droits des femmes a permis de fédérer de nouveaux partenaires aujourd'hui 60. L’adhésion de ces partenaires au réseau départemental des droits des femmes se formalise par la signature de cette Charte : "ensemble pour une égalité réelle".

Ce réseau de signataires se rassemble autour de valeurs comme la promotion des droits des femmes et l'application d'une égalité réelle entre les filles et les garçons, entre les femmes et les hommes. Il s'engage à partager les informations pour mieux se connaître et connaître les missions ou les actions de l’ensemble des partenaires, à recenser et donner de la visibilité aux partenaires et à leurs actions menées auprès de la population, à échanger entre partenaires (expériences, pratiques, expertises…), à coordonner et proposer des actions communes (semaine droits des femmes), visant à promouvoir les valeurs portées par le réseau, agir en prévention, faciliter et améliorer la prise en charge individuelle des personnes,  à apporter un appui aux partenaires et partager des outils communs, à concourir à l’évaluation des actions du réseau. Comme l'a fait remarquer Isabelle Fardoux-Jouve, la liste n'est pas close et les associations qui le désire, peuvent encore venir grossir les rangs des signataires.

Les associations signataires se réjouissent de pouvoir travailler ensemble et de profiter d'une communication commune, plus claire pour le public. Pour Via Fémina, une association nîmoise qui aide les femmes victimes de violence, "cette cohérence est primordiale pour la sensibilisation du public." Michel Bouquet de la Clède d'Alès souligne que "la signature de la charte engage aussi dans notre travail avec nos collaborateurs et nous devons aussi veiller à l'égalité en tant qu'employeur." 

Des mesures mais surtout une volonté d'inverser la tendance et de progresser sur le chemin qui mène à l'égalité des droits et au respect pour qu'enfin, comme le souligne Isabelle Fardoux-Jouve,"cesse la plus vieille et la plus terrible des guerres menée contre une catégorie d'individus…"

Véronique Palomar-Camplan

Véronique Palomar

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