Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 06.11.2018 - abdel-samari - 3 min  - vu 746 fois

LE 7H50 Spécial IFME : Où en est la situation financière de l'établissement Nîmois ?

La situation reste tendue à l'Institut de formation aux métiers éducatifs de Nîmes. Après l'annonce d'un déficit en 2018, le personnel s'inquiète d'un plan de licenciement qui se profile à l'horizon.
(Photo Anthony Maurin).

Jean-Marc Glenat formateur et représentant départemental du syndicat Sud et Olivier Jeanne, président de l'association dont dépend l'IFME, ont accepté de répondre à nos questions dans le cadre de ce 7h50 spécial. Un débat croisé où chaque partie expose ses arguments. 

Objectif Gard : En quelques mots pouvez-vous présenter  l'IFME ?

Jean-Marc Glenat : Nous intervenons dans la formation des éducateurs spécialisés et assistantes sociales post-bac et dans la formation des moniteurs éducatifs et des AESL (les accompagnants éducatif et social, NDLR). Historiquement à Nîmes depuis 40 ans, nous formons près de 500 étudiants chaque année au travers des 30 salariés permanents et des vacataires. Nous avons les meilleurs résultats de la région Occitanie en la matière et nos formations sont reconnues pour leur qualité et approche distinctifs.

Olivier Jeanne : J'ajoute que l'IFME a d'excellents résultats sur le plan pédagogique et bénéficie d'une belle reconnaissance par le travail important de nos formateurs. D'un point de vue juridique, l'IFME appartient à l'association à but non lucratif APAFASE-GARD (Association pour la promotion d'actions de formation et d'animations socio-éducatives). Fondée à Nîmes en 1999, elle a pris la succession de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Nîmes qui avait décidé de se retirer de la gestion de l'école de Moniteurs Éducateurs de Nîmes, qui deviendra l'Institut de formation aux métiers éducatifs, l’IFME.

Objectif Gard : Comment expliquez-vous le déficit de l'IFME cette année ?

Jean-Marc Glenat : En analysant le budget, on observe facilement que les charges externes ont explosé. Que ce soit en matière de réception, d'électricité, de renouvellement de parc informatique, de déplacement à la nouvelle région à Toulouse... Il est vrai qu'en deux ans, la situation de la formation en France a évolué. Les réformes de la formation professionnelle ont rendu complexe les capacités de recettes. Pour autant, la masse salariale n'a pas évolué. Elle est restée stable. C'est pour cette raison que nous ne comprenons pas pourquoi l'emploi est menacé.

Olivier Jeanne : Depuis plusieurs années, l'IFME connaît de petits déficits. Il s'est particulièrement aggravé cette année. C'est malheureusement un déficit structurel et non conjoncturel. Les recettes stagnent, voire diminuent, et dans le même temps les dépenses augmentent. Par ailleurs, nous sommes dépendants d'un financement régional (70% des formations financées), nous ne sommes donc pas maîtres de nos recettes. Enfin, je rajouterais que le contexte des réformes autour de la formation et de l'apprentissage ont entraîné une situation d'incertitude que nous devons prendre en compte. Et ce ne sont pas des renouvellements informatiques - qui ne se font pas sur un an mais dans le cadre d'un plan d'amortissement sur plusieurs années - qui pèsent sur les dépenses. Chaque année, un plan d'investissement est établi et même si d'une année à l'autre nous pouvons le diminuer, cela n'a qu'un impact indirect.

Quelles sont les solutions que vous préconisez pour sortir de ces difficultés ?

Olivier Jeanne : Quand nous avons découvert la situation, au mois de juillet dernier, nous avons alerté le personnel. C'est donc normal qu'il s'inquiète car la situation n'est pas simple et il est nécessaire de se restructurer. Pour cela, nous avons fait appel à la Région et un audit est en cours avec notre expert-comptable et commissaire aux comptes. À partir du diagnostic posé, il nous faudra prendre des décisions pour proposer un budget équilibré d'ici la fin de l'année. Nous ne souhaitons pas de plan de licenciement mais regardons un plan de départ volontaire qui est d'ailleurs déjà ouvert et pas seulement pour les postulants à la retraite.

Jean-Marc Glenat : Ce que je déplore c'est que le conseil d'administration ne dialogue pas avec la direction de l'établissement. Un plan a été présenté par la direction de l'IFME qui prévoit 220 000 euros d'économies. Même si nous ne sommes pas d'accord avec tout, il est cohérent et permet de sortir de l'impasse. À ce jour, les membres du conseil d'administration n'ont pas statué, pas donné de réponse. Nous sommes le 6 novembre et rien n'est fait pour nous rassurer.

Olivier Jeanne : C'est une proposition que la direction avait déjà faite avant le mois de juillet dernier. Il s'agit d'une proposition organisationnelle mais qui aura très peu d'impact sur le volet financier. D'autant que les économies présentées prennent en compte d’hypothétiques départs à la retraite. Or, un plan de départ volontaire est effectivement ouvert mais c'est aux salariés de décider de partir ou pas. Notre ambition aujourd'hui est avant tout d'assurer l'équilibre économique et nous travaillons à la pérennité de l'établissement même si nous comprenons la position des salariés qui se retrouvent dans une situation incertaine.

Propos recueillis par Abdel Samari

Un nouveau débrayage du personnel aura lieu ce mardi 6 novembre 2018 à 8h30 devant l'IFME à Nîmes.

Abdel Samari

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