ALÈS La relation toxique se termine dans la terreur et… au tribunal
Ce vendredi matin, le tribunal correctionnel d’Alès jugeait Mustapha, un trentenaire alésien, accusé d’avoir fait vivre l’enfer à son ex-compagne.
Quand ils se sont rencontrés sur Internet à l’été 2015, Mustapha et Sarah, deux Alésiens qui n’ont pas été épargnés par la vie, pensaient s’être plutôt bien trouvés. Pendant un an, malgré quelques épisodes de violence, ce fut à peu près le cas. Mais quand Sarah a commencé à espacer les rendez-vous et qu’elle a fait part à Mustapha de son désir de le quitter, tout s’est dégradé.
Pendant des mois, la jeune femme, qui vit avec sa mère, est victime de harcèlement téléphonique et de menaces. Le président du tribunal correctionnel d’Alès, Nemanja Despotovic, relit des SMS gratinés dans lesquels le prévenu promet à Sarah de la « crever » et de s’en prendre à sa mère par la même occasion. « C’est vrai que j’ai eu des paroles un peu dures, mais c’était notre façon de communiquer », explique Mustapha au juge. Sauf qu’en juin 2017, alors qu’ils sont séparés depuis plus d’un an, Mustapha met ses menaces à exécution en tentant de pénétrer, à grands coups de pied dans les portes, au domicile désert de Sarah et de sa mère. « Je reconnais que je leur ai fait vivre la terreur », concède aujourd’hui l’accusé.
Parole contre parole
Mais l’essentiel de l’affaire va se concentrer sur une agression sexuelle qui aurait eu lieu en septembre 2016, alors que Sarah vient d’être hospitalisée à l’hôpital d’Alès pour une tentative de suicide. Mustapha, qui n’est déjà plus en couple avec Sarah, se présente quand même à l’hôpital. Il rentre dans la chambre de la jeune femme. Là deux versions s’opposent : celle de Sarah qui dit avoir été victime d’un viol digital et celle de Mustapha qui jure qu’il n’a rien fait, hormis des « papouilles ». Parole contre parole.
Pour le procureur, Sébastien Sider, il n’y a pas de doute possible tant la victime a été constante dans ses déclarations. Il rappelle aussi que dans les affaires de viols, « c’est toujours la parole de l’un contre celle de l’autre. On ne convoque pas la presse ». Bien que Mustapha ait un casier vierge, il requiert une peine de 4 ans de prison dont un an avec sursis.
Dans le camp d’en face, Maître Mousset pointe ce qu’il estime être des incohérences et notamment l’année qui s’est écoulée entre les faits supposés et la plainte. Il assure également qu’il n’y a « aucun élément objectif » concernant l’agression sexuelle et plaide, par conséquent, la relaxe. Il sera entendu sur ce point. En revanche, le tribunal déclare Mustapha coupable du reste et le condamne à 18 mois de prison dont 6 mois avec sursis. Il devra indemniser les victimes à hauteur de 6 000 € et ne devra pas entrer en contact avec elles. Incarcéré depuis plus d’un an, Mustapha est ressorti libre de l’audience.
Tony Duret
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