Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 17.11.2018 - anthony-maurin - 4 min  - vu 472 fois

NÎMES Le ROB, nouvelle garde des Républicains

Le Rapport d'orientation budgétaire est passé. Les élus centristes s'abstiennent.
Le Conseil municipal de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Une minute de silence pour les Audois (Photo Anthony Maurin).

Comme toujours en amont au conseil municipal, le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, a tenu à faire un petit bilan de l’actualité...

« Des sujets qui méritent une attention particulière. Actuellement a lieu une mobilisation nationale mais cette manif n’est pas seulement liée au carburant… J’entends la colère des Français et m’y associe. L’annonce de la fermeture de Carrefour Market de Pissevin est arrivée jusqu’à moi par des chemins détournés. Carrefour n’avait pas averti et cette fermeture prend effet dès la fin de ce mois de novembre. C’est une décision fort regrettable qui pénalise la population de ce quartier. Nous aurions peut-être pu trouver une solution temporaire et empêcher la suppression de 21 emplois. Je condamne cette décision unilatérale », explique l’édile qui a su rappeler que « Le ciel s’est déversé sur l’Aude et a fait des milliers de sinistrés. Merci aux services de la Ville qui se sont mobilisés rapidement en allant sur place pendant une dizaine de jours. Observons une minute de silence ».

Mais le vif du sujet du jour, c’était bel et bien le rapport d’orientation budgétaire, la présentation du budget que la Ville devra voter pour exercer la politique voulue pour 2019. Pour Pascal Gourdel, Adjoint aux finances et rapporteur du ROB, « c’est un moment important qui retrace les grandes lignes que nous souhaitons mettre en place dans un contexte national toujours aussi morose. Comme chaque année, nous continuerons d’agir en faveur des Nîmois. Nous poursuivons le désendettement pour atteindre les 200 millions à la fin du mandat. Le budget communal 2019 présente nos ambitions politiques. Le Musée de la romanité nous conforte dans ce sens, d’où la création d’un Palais des Congrès pour continuer et développer la cité. Un parc urbain paysager, véritable poumon vert sera lui aussi créé au cœur de la ville. L’ANRU sera lié aux subventions de l’État mais tout ce qui a été engagé par nos soins sera poursuivi. En 2019, un effort important sera fait pour la voirie, tout comme pour l’éducation et les 13 000 élèves nîmois. »

Dans ce lieu démocratique qu’est le conseil municipal, majorité et opposition s’expliquent. Pas de coupure de micro pour Alain Fabre-Pujol qui avait menacé d’en parler au tribunal administratif si cela avait été le cas : « Nîmes, son budget et sa politique reposent sur la fiscalité. Les Nîmois sont surtaxés, c’est la 6ème ville la plus pauvre de France. Nîmes est endettée, au-dessus de plus de 30% à la moyenne des villes de la strate. Et je n’oublie pas les emprunts toxiques… Mais Nîmes est aussi une ville inégalitaire. Le Musée a coûté 8 millions cette année. C’est un choix partisan qui contredit la hausse des prix d’accès aux bibliothèques ou au Conservatoire. Nous supportons le transfert de charges concernant la sécurité mais cela a un coût et la sécurité routière ? Et la propreté ? Et les travaux concernant les inondations qui ont basculé à l’agglo ? Et le Conservatoire, quand va-t-il être déménagé : en 2022 ou plus tard ? »

Continuons dans les rangs de l’opposition de gauche avec Sylvette Fayet, « Nous dénonçons la politique gouvernementale qui réduit les dotations. Votre ROB est conforme aux directives réglementaires. Nous allons pouvoir directement aborder les questions de gestion. Nous reconnaissons que certains aménagements de la Ville sont réussis et que la population se les approprie. Le Conservatoire sur un site unique ? Cela fait longtemps que nous n’en sommes qu’au stade du projet. Sur la voirie et l’espace public, votre gestion est critiquable en-dehors de l’Écusson, du quai de la Fontaine et du parcours touristique. Allez-vous vraiment prendre les décisions qui s’imposent pour remédier à ce problème ? Sur la propreté, il y a aussi beaucoup à redire… Surtout dans les quartiers… Nous n’approuverons pas le ROB ».

Patron du groupe centriste, entré en guerre avec la majorité Fournier il y a un an, Jacky Raymond y va de son mot. « Je rappelle un engagement que nous avons pris ensemble. Le ROB constitue un moment majeur de la vie municipale. C’est la traduction de la politique mise en œuvre et des décisions prises par l’État. Nos deux groupes se sont engagés dans l’union en 2014, respectons les engagements pris en 2014. La fiscalité ? Nous voulions la baisser mais aucune baisse n’est intervenue dans le cadre de ce mandat. Le groupe centriste demande une baisse de 3% sur l’exercice 2019. Dans le cas contraire, le groupe s’abstiendra ».

Les élus du Rassemblement national, pas tous présents à l’heure du Conseil municipal puisque visiblement aux côtés des fameux gilets jaunes, se sont tout de même exprimés par la voix de Yoann Gillet. « J’étais avec les gilets jaunes. Je me réjouis que vous les souteniez et nous allons les porter en guise soutien aux Français qui manifestent. Pour parler de ce budget, je note un seul point positif, la dette diminue et il faut continuer… Où allons-nous ? On n’en sait rien ! Aucune vision d’avenir pour ce territoire. Il n’y a aucun plan, aucun chiffre. Ce ROB est fade, ça manque de transparence, c’est un peu à votre image ». Quelques bruits émanant des élus centristes viennent interrompre le discours du jeune homme politique. Énervé par ce manque d’écoute démocratique, il lance, « il faut savoir que les centristes sont insupportables… Ils sont tenus par le pouvoir et l’argent quand ils sont en poste et ne disent la vérité que quand ils ne le sont plus. »

Au final, toute l'opposition vote contre ce ROB et le groupe centriste s'abstient.

Anthony Maurin

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