La remise des premiers prix Innover à la campagne, initiative nationale née dans le Gard, s’est tenue vendredi soir au Pont du Gard.

Lancé par l’accélérateur d’entreprises Better Life Factory, dirigé par Guillaume de Rouville à Uzès et le groupe Milan Presse, en partenariat avec le magazine Capital, la Caisse d’épargne et la fédération nationale des Parcs naturels régionaux, ce prix avait pour but de « raconter l’innovation en milieu rural, car la ruralité est un lieu d’innovation », explique Éric de Kermel, éditeur des magazines nature et territoire de Milan Presse.

Une idée qui a rapidement séduit le Département et la Région, ainsi (et surtout) qu’un joli nombre de participants. « Le prix a été lancé fin mars dernier, et les candidatures ont été ouvertes jusqu’à la fin du mois de juillet, et nous avons reçu 312 candidatures », avance Guillaume de Rouville. Dans le tas, environ 270 candidatures correspondaient au profil recherché, « une entreprise déjà existante, avec du chiffre d’affaires, pas un porteur de projet ni une association », précise Guillaume de Rouville.

Et si le prix est né dans le Gard - et qu’on le verra plus tard notre département est bien représenté dans le palmarès final - le prix est véritablement national, puisque les candidatures provenaient de 13 régions différentes, y compris Outre-Mer, voire international, puisque des candidatures émanaient de Suisse, du Québec ou encore de République démocratique du Congo.

Des candidats qui ont un point commun, pour 55 % d’entre eux : avoir quitté une grande métropole pour gagner la campagne. Quant à l’activité des candidats, elle est pour un tiers d’entre eux liée à la nature. Notons au passage que l’Occitanie a tout de même représenté un très beau vivier, avec 51 candidats, dont 14 du Gard.

Le jury, composé des partenaires du prix, mais aussi de fondateurs d’entreprises prestigieuses comme Melvita ou Nature et découvertes, a délibéré ce vendredi matin à Uzès. Ils matérialiseront le prix remporté par les lauréats, qu’ils aideront via un mentorat.

Le palmarès :

Prix Occitanie : Equiphoria (Lozère), qui fait de l’accompagnement thérapeutique pour les personnes en situation de handicap, autour du cheval.

Prix Gard : Les Vinotonautes (Uzès, Gard), une application de mise en relation de vignerons et passionnés de vin.

Prix Caisse d’épargne Languedoc-Roussillon : La Compagnie du sucre (Bagnols, Gard), qui propose une solution sucrante naturelle issue de fruits à l’indice glycémique très bas, destinée notamment aux personnes diabétiques.

Prix Fédération nationale des PNR : Abies Lagrimus (Pyrénées-Orientales), qui fait de la production traditionnelle de sirop de sapin des Pyrénées.

Prix coup de coeur Capital : Mr Organics (Gironde), qui fait des bio stimulants et traitements biologiques pour l’agriculture et les jardins.

Prix spécial du jury : Laboratoire Phytogers (Gers), qui propose des produits d’entretien 100 % naturels et 100 % biodégradables.

Prix « je suis resté dans un territoire que je ne voulais pas quitter » : Terra Hominis (Hérault), qui propose des vignobles en copropriété qui permettent la préservation des terroirs et savoir-faire viticoles.

Prix « j’ai quitté une métropole pour innover à la campagne » : Chamberlan (Dordogne), un bottier digital, qui fabrique des souliers sur mesure et personnalisables made in France.

Grand prix : Géochanvre (Yonne), qui fait du désherbage naturel via des géotextiles et des toiles de paillage en fibres végétales françaises. Le PDG de cette entreprise, l’agronome et ingénieur écologie Frédéric Roure, est originaire d’Uzès et possède une autre entreprise à Laudun-l’Ardoise.

Autant de lauréats qui démontrent, dixit Guillaume de Rouville, que « les campagnes sont vivantes, pleines de ressources et d’innovations. » Pour continuer à le faire savoir, il compte maintenant, en plus du prix, créer un label pour distinguer les communes favorisant l’émergence de projets innovants, et ce dès 2019. Car, comme l’a rappelé le Bagnolais Samuel Marc, de la Compagnie du sucre, « on n’est pas moins bons à la campagne, on est juste moins nombreux. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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