FAIT DU JOUR Commerces, entreprises et Banque alimentaire entre inquiétudes et affolement
Blocage de ronds-points, des camions et des zones commerciales... Depuis une semaine le Gard tourne au ralenti. À Alès, un gros foyer de contestation du Gard, les élus appellent l'État à réagir et à prendre ses responsabilités.
Son écharpe orange autour du cou, Jean-Luc Benoît est inquiet... Dans son entrepôt du Marché gare de Nîmes, le président de la Banque alimentaire du Gard ignore comment va se passer sa grande collecte qui se déroulera les 30 novembre, 1 et 2 décembre. Les personnes les plus démunis vont-elles devoir se serrer ceinture à cause des blocages des gilets jaunes ?
L'inquiétude de la Banque alimentaire
« J'espère que les manifestants laisseront passer nos camions et n’empêcheront pas les gens d’entrer dans les grandes surfaces, notamment dans le secteur d’Alès », explique le retraité de la SNCF, avant d'appeler« à la solidarité des gilets jaunes. »
À partir de vendredi, une centaine de camions de l'association caritative récupérera la nourriture, offerte dans les 160 magasins. Cette collecte a représenté en 2017 « 250 000 repas soit 11% de notre approvisionnement annuel. Il ne faut pas oublier que cette nourriture est destinée aux plus démunis à l’approche de l’hiver », rappelle M. Benoît.
Si la Banque alimentaire est dans le doute le plus complet, d'autres commerces et entreprises galèrent depuis plusieurs jours avec les approvisionnements qui n'arrivent plus à destination. Les bases logistiques Auchan et Carrefour, basées à Nîmes Saint-Césaire et Saint-Gilles, sont très impactées par le mouvement des gilets jaunes.
Alès Paralysée
À Aimargues les camions passent au compte-gouttes dans un rond-point tenu depuis 10 jours d'une main de fer par les gilets jaunes. Dans le secteur, le géant Royal Canin a procédé au chômage technique de 140 salariés. Une autre zone d'activité est particulièrement impactée : celle de la rocade d'Alès.
Lorsque l'on arrive de Nîmes vers la capitale cévenole, au rond point de la Nationale 106 le début de la galère surgit pour les conducteurs poids-lourds. Aucun camion de ravitaillement ne passe dans le secteur, tous les accès sont bloqués aux poids-lourds.
Les autres ronds-points situés sur cet axe prioritaire sont également tenus par des gilets jaunes. " Il ne s'agit pas de barrages filtrants mais totalement bloquants. Toutes les grandes surfaces d'Alès sont dans ce secteur et elles sont toutes touchées. Si demain ou mercredi les poids-lourds ne parviennent toujours pas à pénétrer dans ces enceintes, il y a aura des fermeture de magasins, estime Jean-Pierre De Faria, président de l'association Gard entreprise qui regroupe près de 400 commerçants, professions libérales, petites et moyennes entreprises.
Chiffre d'affaires en baisse de 60 à 70%
Et le même de demander d'urgence une "table ronde" avec le préfet et les gilets jaunes. Les grandes surfaces ont un chiffre d'affaire en baisse de 60 à 70% sur les 10 derniers jours. 100 dossiers de chômages partiels ont été déposés sur Alès. Des structures qui emploient autour de cette rocade plus de 3 000 salariés. En ce moment avec l'approche des fêtes de fin d'année, elles devraient tourner à plein régime et embaucher encore du personnel, ajoute Jean-Pierre De Faria. On partage la même idée qu'il y a trop de taxes en France. Le combat des gilets jaunes est une belle bataille mais la méthode n'est pas bonne", poursuit l'entrepreneur alésien.
Pour un gilet jaune, le blocage des grandes surfaces est une volonté assumée qui prétend "permettre aux petits commerces de mieux travailler et de favoriser les petits, glisse un des gilets jaunes gardois. Jean-Pierre De Faria, lui est affirmatif : " en ce moment plus personne ne veut venir à Alès, tout le monde sait que c'est la pagaille. Les commerçants du centre-ville sont également pénalisés par les blocages. Les petits ne gagnent rien des blocages et souffrent comme les autres ".
Pour un élu de Droite, "le mouvement des gilets jaunes fait remonter des préoccupations essentielles, mais les moyens d'action sont discutables... Ils n'impactent pas l'État, mais seulement les salariés locaux et les enseignes locales. C'est là où je ne suis plus d'accord avec eux ".
Le ministère de l’Intérieur saisi
De son côté, la députée En Marche! de la 4e circonscription, Annie Chapelier, vient de saisir le ministre de l’Intérieur : « ça fait une semaine que le territoire d’Alès est bloqué. Avec une semaine de chômage technique, certains chefs d’entreprise pensent à mettre la clef sous la porte ! Ce territoire industriel, qui était en train de renaître, est en train d’être détruit par un mouvement populaire. L’État doit rétablir l’ordre ! »
Boris De la Cruz et Coralie Mollaret
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