Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 28.11.2018 - veronique-palomar - 3 min  - vu 179 fois

MERCREDI CULTURE Mélissa Laveaux en concert à Paloma, samedi 8 décembre

Les accents d'une histoire universelle…
Mélissa Laveaux raconte un Haïti oublié avec des accents rock, blues et folk

Mélissa Laveaux, se promène hors des sentiers battus. Pétrie d'influences, de sensibilité et d'acuité, son univers musical est un patchwork sensible porté par des intonations blues, folk… mais pas seulement. Samedi 8 décembre elle est en concert à Paloma, à 20h, pour la première fois devant un public nîmois. Interview. 

Mélissa Laveaux

Objectif Gard : Auteur, compositeur et interprète vous êtes née et avez grandt au Canada de parents Haïtiens.  En 2007 vous êtes Lauréate de la "Bourse musicien" offerte par la fondation Lagardère.  En novembre 2008, sort votre premier album Camphor & Copper sur le label français No Format. D'autres titres suivent en français et en anglais… À Paloma vous interpréterez Radyo Siwèl, votre dernier album sorti cette année et entièrement écrit en Créole haïtien. Pourquoi ce parti pris ?

Mélissa Laveaux. J'avais envie de parler d'une période méconnue de l'histoire d'Haïti, que l'on connait plutôt par la dictature des Duvalier ou encore lorsqu'elle est frappée par des catastrophes naturelles. Les années d'occupation par l'armée américaine sont passées sous silence.

Un retour à vos racines ? 

Non. Mes deux albums précédents parlent  de ma vie au Canada.  Je n'ai pas écris Radio Siwel parce que je suis d'origine haïtienne mais parce que l'occupation par l'armée américaine est un problème quasi universel qui a une résonance très forte dans toute la Caraïbe et même au-delà. Plus largement, cela raconte l'histoire d'un peuple occupé par une puissance étrangère.

Quels matériaux ont servi à la création de Radio Siwel ?

J'ai utilisé des chanson ou des bribes de chansons traditionnelles mais je n'ai pas voulu faire de "copié/collé" avec les enregistrements originaux qui sont parfaits. Je les ai réadapté en utilisant mes influences musicales.

Vous avez interprété cet album en Haïti ?

Oui, on a joué cet été à Port au Prince lors du festival des Musiques du monde. Radio Siwel a interpellé trois générations : ceux qui avaient entendu leurs parents et leurs grand-parents chanter ces chansons et les jeunes, auxquels mon format musical est plus accessible que celui d'origine. C'était vraiment une belle expérience.

C'est la première fois que vous venez à Nîmes ?

Oui, c'est vraiment la première fois. Et pourtant cela fait 11 ans que je vis en France et 50 % de mes dates sont sur le sol français.

Pourquoi être venue vivre en France ?

Au départ parce que j'ai signé avec un label français. Aujourd'hui, je demande la citoyenneté française et je suis consciente d'avoir la chance de le faire par choix et non par défaut comme les exilés…

Propos recueillis par Véronique Palomar-Camplan

Pratique. Mélissa Lavaux sera en concert à Paloma le samedi 8 décembre à 20h. Tarif plein / réduit : 18€ /15€. Soi Même. plein / Rréduit : 21 € / 18 €. Réservez votre place ICI.

Avant-goût

D'Haïti, d'où elle est revenue avec des sons, des mélodies, des ambiances et des histoires de temps évanouis mais jamais révolus, et autant de couleurs d’un tableau qu’elle s’est sentie libre de composer. Et c’est bien ce dont il est question dans Radyo Siwèl. Une re-création à partir de bribes, de phrases, d’airs anciens, d’hymnes vaudous, assemblés comme un patchwork identitaire au gré de l’imaginaire de Mélissa.

Libre de les draper de son énergie rock, de guitares nerveuses et profondes et de leur donner vie sous le voile singulier de sa voix. L’album a été enregistré en cinq jours, mixé en direct - souvent par nécessité -, comme on le faisait dans les années 50. Un parti pris osé qui a permis à Vincent Taurelle, à la console, de « faire cuire le son » pour qu’on ait envie de le manger. À mille lieux des productions aseptisées. En revenant sur le chemin parcouru par Mélissa Laveaux, on comprend que les racines peuvent libérer quand on ne veut pas en rester prisonnier.

Véronique Palomar

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