Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 08.12.2018 - thierry-allard - 2 min  - vu 528 fois

BAGNOLS L’hommage à Louis Charrier, plus jeune maire de la ville mort pendant la Première Guerre mondiale

Ce vendredi matin, lors de la cérémonie d'hommage à Louis Charrier, à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Il est mort à quelques jours de ses 34 ans loin de sa ville natale, Bagnols, peu avant la fin de la Première Guerre mondiale. Le plus jeune maire jamais élu à Bagnols, Louis Charrier, était un Poilu. Un hommage lui a été rendu ce vendredi matin au cimetière de la ville, où il repose depuis 1921.

Un hommage en présence de la famille de Louis Charrier, notamment de sa petite-fille Elisabeth, et des lointains successeurs du premier édile mort en 1918 : Gérard Revol, René Cret, Jean-Christian Rey et le maire actuel, Jean-Yves Chapelet. « Cet hommage était important pour nous, en cette période de commémoration du centenaire de l’armistice », souligne le maire, avant de retracer le parcours de Louis Charrier.

Né à Bagnols le 26 octobre 1884 de parents commerçants, il fait de brillantes études et sort diplômé en pharmacie de l’université de Lyon. En 1908, il ouvre son officine dans sa ville natale et se marie. Intéressé par la vie politique locale, il se présente en 1912 aux élections municipales face au maire sortant, Bertin Boissin. « Laïc modéré, dreyfusard, dynamique, enthousiaste, passionné de littérature, en particulier d’Anatole France, félibre, enseignant bénévole de langue occitane », énumère Jean-Yves Chapelet, il conduit la « Liste des intérêts communaux ». Il est élu en mai 1912, et devient, aujourd’hui encore, le plus jeune maire de Bagnols à seulement 27 ans.

Ce vendredi matin, lors de la cérémonie d'hommage à Louis Charrier, à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Lorsque la guerre éclate, à l’été 1914, il intègre le service de santé des armées. Brancardier, il sert à Verdun et dans la Somme, « où il a côtoyé l’horreur et la mort comme tant d’autres hommes », souligne le maire. Son fils naîtra début 1918, il ne connaîtra jamais son père. Louis Charrier, qui avait survécu au front alors que la guerre touchait à sa fin, sera emporté par la grippe espagnole le 17 octobre 1918. Son corps ne sera rapatrié à Bagnols qu’en 1921. Un premier hommage lui sera rendu en 1979 par la mairie, qui fera baptiser une avenue du nom de Charrier.

La famille de Louis Charrier était présente autour des maires passés et actuel (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Une initiative du maire d’alors Georges Benedetti, récemment disparu et qui devait être présent à ce second hommage, un siècle après la disparition de son lointain prédécesseur. À cette occasion, la tombe de Louis Charrier a été nettoyée et refleurie, une nouvelle plaque a été disposée et un portrait de Louis Charrier, montrant la jeunesse insolente de ce jeune élu, a été tiré et offert à la famille.

Une manière de ne pas oublier cet illustre Bagnolais décédé en pleine jeunesse, comme des millions d’autres au cours d’un conflit également émaillé d’une épidémie meurtrière de grippe espagnole. « Notre grand-père nous l’avions un peu oublié. Nous sommes très honorés, commente à la fin de la cérémonie Elisabeth Charrier-Savournin, petite-fille de Louis Charrier. J’ai beaucoup d’admiration pour cet homme mort bien jeune, et qui pendant sa courte vie aura fait beaucoup de choses pour Bagnols. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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