GARD Emmanuel Macron dans le viseur des syndicats
Les syndicats ont manifesté ce vendredi à Alès, Bagnols et Nîmes contre la politique menée par Emmanuel Macron.
À Alès, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant la sous-préfecture dès 10h30. Martine Sagit, pour la CGT, est la première à prendre la parole, s'adressant directement au chef de l'État : « Votre projet de société ne répond pas aux attentes des Français. Vous demandez toujours aux citoyens les plus pauvres de faire toujours plus de sacrifices ! » Haut et fort, elle réclame « le retour d’un service public de proximité de qualité », avant de répéter, déterminée : « Nous ne lâcherons rien ! »
Son tour venu, Alain Perrod (FSU) s’en prend lui aussi à Emmanuel Macron : « Il tente de circonscrire l’incendie avec des mesurettes. Il ne faut pas croire le président des riches. » Le syndicaliste rappelle ensuite « qu’en 2018, les entreprises du Cac 40 battent tous les records de profit » et il exige que le travail « soit rémunéré à sa juste valeur à condition de se poser la question du partage des richesses. » Toujours dans la même veine, un représentant du syndicat Sud-solidaires clôture les prises paroles en demandant « de taxer les riches et le capital » et en reprenant un slogan des Gilets jaunes : « Macron démission ! ».
Le cortège, après avoir respecté une minute de silence en hommage aux personnes décédées sur les ronds-points, est parti défiler bruyamment dans les rues du centre-ville.
Pendant ce temps, à Bagnols...
À Bagnols, ils étaient une petite centaine à avoir répondu à l’appel de la CGT, de FO et de la FSU. Là aussi, le président de la République, surnommé « Perlinpinpin Ier » par le secrétaire de l’union locale Bagnols de la CGT, Patrick Lescure, était au cœur de toutes les attentions. Évoquant la colère des gilets jaunes, Patrick Lescure estimera qu’Emmanuel Macron a « une responsabilité énorme dans cette colère, dans cette violence et ce n’est pas quelques minutes d’acte de contrition avec les mains bien à plat sur votre bureau qui vont éliminer cette culpabilité. »
« Nous sommes donc aujourd’hui une fois de plus présents pour exiger un meilleur partage des richesses produites dans ce pays », a souligné le cégétiste, avant de reprendre des passages d’une de ses prises de parole en date de mai 2017 pour dénoncer la « politique d’austérité. » Et le syndicaliste d’énumérer une liste de revendications, comme « un audit des 200 milliards d’aides données aux entreprises », « le SMIC à 1 800 euros » ou encore « l’augmentation des pensions de retraite et des minima sociaux. »
Côté FO, Louisette Moulas « partage et reconnaît comme légitime la colère des citoyens français », en estimant que les revendications des gilets jaunes et des lycéens « rejoignent souvent le cahier des revendications que porte FO depuis de longues années. » Et les revendications de FO de rejoindre également largement celles de la CGT, en y ajoutant notamment la « défense des principes fondateurs de la Sécurité sociale. »
À Nîmes, militants et lycéens font cortège commun
Comme souvent Nîmes a fermé la marche. Vers 15h, rejoints par les lycéens, les militants ont quitté l'Avenue Jean-Jaurès pour passer devant les arènes et terminer leur périple devant la préfecture. À 16h, une délégation de cinq représentants de la CGT, FO, FSU, Solidaires et FIDL (syndicat lycéen) a été reçue par le préfet Didier Lauga. "Notre principale revendication est d'ouvrir une véritable négociation pour augmenter le Smic au minimum de 300 euros nets . Avec moins de 1 440 euros, on ne peut pas vivre en France", souligne Simon Gévaudan, secrétaire général CGT du Gard.
D'après les organisateurs, 2 500 manifestants étaient présents. La préfecture annonce un chiffre bien plus faible autour de 800 personnes. Les seuls gilets jaunes aperçus étaient estampillés du sigle CGT. À Nîmes, les deux mouvements restent séparés. La CGT prévoit une nouvelle manifestation mardi prochain, à 14h30, devant le local du Medef. Les gilets jaunes devraient quant à eux se retrouver devant la préfecture, demain.
Tony Duret (à Alès), Thierry Allard (à Bagnols) et Corentin Corger (à Nîmes)
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