Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 17.12.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 1002 fois

NÎMES Le budget voté, les Nîmois seront-ils gagnants ?

Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, discute avec Pascal Gourdel, adjoint aux finances. Au centre, Christophe Madalle, directeur général des services de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Le Conseil municipal du 15 décembre 2018 (Photo Anthony Maurin).

Comme à chaque fois, un tour d’horizon de la politique locale depuis le dernier Conseil municipal (17 novembre dernier) et avant d’engager cette dernière séance de l’année a été fait par le maire de la ville, Jean-Paul Fournier.

« Nous en sommes au 29ème jour de manifestation des Gilets Jaunes. J’ai reçu une délégation qui a pu m’exprimer calmement ses revendications mais j’avais déjà adressé un courrier, toujours sans réponse, au président de la République. Un cahier de doléances a été installé dans le hall de l’Hôtel de Ville pour que chacun puisse s’y exprimer. Nous avons relancé le classement de Nîmes au patrimoine mondial de l'Unesco. Nous poursuivons le travail pour présenter un dossier de candidature en 2021 ».

Après un rapport toujours perfectible mais sans solution sur l’égalité entre les femmes et les hommes au sein de la structure municipale, c’est le budget qui aurait pu enflammer les débats. À peine ! « C’est souvent beaucoup de chiffres les uns après les autres. Je ne suis pas un homme de lettres mais les chiffres, je les maîtrise et je sais l’importance qu’ils ont pour les Nîmois. Baisse de la fiscalité avec plus de 6 millions d’euros de baisse de la TEOM (taxe d'enlèvement des ordures ménagères, NDLR). Promesse tenue. Cinq millions d’euros resteront aussi dans la poche des Nîmois pour le foncier. Promesse tenue. Depuis 17 ans, je dirige Nîmes en fourmi, je vous laisse deviner en revanche qui se trouvera fort dépourvu quand la bise sera venue », avouait le maire, Jean-Paul Fournie,r avant de voter les trois nouveaux taux des taxes foncières et d’habitation.

« Vous ne tenez pas les promesses de campagne qui était de baisser l’ensemble des taux ! », rappelle Yoann Gillet, du Rassemblement National, en poursuivant, « c’est même l’État qui vous a demandé de baisser la TEOM car nous payons trop cher ! ».

Christophe Rolland, conseiller municipal délégué à la laïcité, à la prévention de la délinquance des mineurs, à la réussite éducative, à l'accessibilité et au handicap, à la sécurité routière et à l'aide aux victimes, a joué le jeu de Noël (Photo Anthony Maurin).

« Nous avons eu un rapport d’orientations budgétaires il y a quelques semaines. Notre groupe a signalé la fiscalité que nous trouvions trop élevée. Sur la forme il est dommage que nous apprenions par la presse ces baisses de taux. Vous ne nous en avez pas dit un seul mot ! Ce n’est pas très respectueux des élus que nous sommes… », note Sylvette Fayet pour le Front de Gauche. Pour le groupe centriste, Jacky Raymond s’est dit ravi d’avoir été entendu après sa demande de baisse de 3 %, baisse conforme aux engagements communs pris entre les Républicains, le Centre et les Nîmois en 2014 lors des dernières élections municipales.

« C’est une décision très importante, nous allons au-delà de l’engagement. Nous avons réduit dès 2016 la pression fiscale en accord avec la communauté d’agglomération. Depuis 2001, c’est grâce à un travail constant de réduction des dépenses publiques… », brossait Franck Proust, premier adjoint au maire.

En tout, 11 millions d’euros resteront dans les poches des Nîmois en 2019. Pour un budget général de plus de 328 millions d’euros, l’équilibre financier sera au rendez-vous et le désendettement de la cité devrait se poursuivre petit à petit pour être en fin de mandat à moins de 200 millions d’euros.

Pour Yoann Gillet, « comme chaque année nous voterons contre ce budget. Votre petit coup de com, par ailleurs appréciable pour les Nîmois, montre que vous n’avez pas tenu vos promesses. Les charges du personnel augmentent encore et l’investissement est en baisse. Les banques vont continuer à être sollicitées.Vous continuer d’endetter les Nîmois ! Avez-vous déjà créé un budget sans recours à l’emprunt ? Je me le demande… Le budget reste tristement le même chaque année, il faut passer très rapidement à 230 policiers municipaux, augmenter les moyens humains et matériels. Vous investissez très peu pour la sécurité. »

Et Sylvette Fayet de reprendre, « vous n’avez pas tenu compte de nos observations. Monsieur le maire, vous vouliez nous faire une surprise, continuez dans le même élan et revenez sur l’augmentation des tarifs du Conservatoire et sur la gratuité d’accès aux musées. Personne de la majorité n’a pu nous expliquer les conséquences de ces mesures sur les Nîmois. Nous constatons que les prestations de services représentent plus de 60% des charges à caractère général. Vous déléguez et sous-traitez à outrance et sans véritable contrôle. Nous souhaiterions aussi connaître les arrêtés de péril pris pour savoir si vous vous occupez du logement des Nîmois. »

Enfin et pour clore le débat, c'est Alain Fabre-Pujol, de l’opposition de gauche, qui a pris la parole, « Ville inégalitaire, pauvre, endettée et chère. Voilà Nîmes, même cette année ! Il vous aura fallu 18 ans pour envisager une baisse de fiscalité… Nous ne sentons aucun souffle nouveau dans ce budget. Vous semblez ballotté par les événements. Vous pouvez marteler ce que vous voulez mais quel cap pour la Ville en 2019, année pré-électorale ? » Toute l'opposition a voté contre, sauf Françoise Dumas (députée LREM) qui s'est abstenue.

Anthony Maurin

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