Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 21.12.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 2568 fois

AUBAIS Le projet de la discorde

(Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

Le Plan local d'urbanisme (PLU) est une chose complexe qui sert différents aspects de la vie quotidienne des Français.

Il doit prendre en compte le vécu et le ressenti des acteurs, sensibiliser aux atouts et faiblesses locales ainsi qu'aux enjeux de développement durable et renforcer la légitimité de la décision et son approbation. À Aubais, il semble poser quelques problèmes...

Depuis la réunion d'information qui s'est tenue le 16 novembre dernier et pour laquelle près de 200 personnes se sont mobilisées, le paisible village connaît la torpeur d'un avenir incertain. Il n'y a rien à cacher mais aussi rien à voir, enfin pour l'instant. La municipalité veut plus d'1,5 million d'euros pour équiper une zone commerciale de 4 500 m² dont 2 000 m² de bâtiments en cœur de village. " Au détriment de commerces, de services de proximité et de logements pour nos enfants et nos jeunes ménages ", notent quelques riverains hérissés par cette nouvelle. Le coût de l'opération ? 1,264 million d'euros d’auto-financement communal (dont 318 000 euros de fonds propres via emprunt certainement) et 946 000 euros de cessions de terrains communaux.

Le foncier délaissé ?

Et pour cause, si le village semble grandir à vue d’œil, il a des besoins... grandissants. Au sein de cette nouvelle zone, une grande surface (Intermarché de 1 495 m² avec plusieurs commerces dont une station de lavage), une station-service avec plusieurs pompes et une hyper-pharmacie de 602 m² (elle serait déplacée sur site pour être agrandie). " La mairie est en train de vendre sa réserve foncière, acquise de longue date depuis notre ancien maire, Maurice Boisson. Cette réserve était à l’origine destinée à des équipements publics, aujourd’hui bradés au bénéfice d’enseignes commerciales ! ", explique le communiqué émanant d'un collectif de citoyens opposé au projet.

Pour le coup, la zone serait bâtie dans le secteur de l'Argilier, au pied des écoles et du centre de loisirs et devant l’établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes dont les pensionnaires n'avaient pas forcément prévu d'avoir vue sur zone. Le projet comporte aussi la création d'une micro-crèche composée de deux bâtiments qui pourront accueillir chacun 11 enfants. Comme près de 40 familles aubaisiennes sont en attente de places, cette annonce est la bienvenue.

Il y a peu, Aubais entrait dans l'histoire et créait on vaste parc photovoltaïque, une première citoyenne des Survoltés (Photo DR).

Ce projet s’est bâti sans concertation, nous sommes mis devant le fait accompli : il est temps de réagir ! Les Aubaisiennes et les Aubaisiens ont droit à l’information. N’hésitons pas à nous rapprocher de nos élus pour pour les interroger " poursuit l'association. Et la structure de reprendre : " Oui, nous voulons des commerces et des services de proximité mais à la dimension de notre village ! Des alternatives d’implantation sont possibles. Certaines sont déjà esquissées par des habitants. Inventons ensemble notre avenir ! "

À l'heure où les municipalités comptent leurs sous, les dépenses publiques sont millimétrées. Comme bon nombre de zones dans notre charmant territoire gardoise, les inondations sont un problème supplémentaire que nul ne saurait éluder. Pour rester dans les contraintes climatiques et environnementales, Aubais est connu pour être un village empli de quiétude et de verdure. Avec une dizaine de camions supplémentaires par semaine et 500 voitures par jour, les risques de pollution (benzène) sont multiples, surtout aux abords de la station-service.

Sans gilet jaune mais avec des idées vertes, le collectif veut créer une discussion et amplifier sa voix. Pour entrer en contact avec les membres actifs de l'association, par mail c'est ici.

Anthony Maurin

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