Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 21.12.2018 - thierry-allard - 5 min  - vu 392 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Les orientations budgétaires adoptées presque sans débat, ni opposition

Hier soir, lors du conseil municipal de Pont-Saint-Esprit (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Un. Un seul élu d’opposition, sur les huit que compte le conseil municipal de Pont-Saint-Esprit, a fait le déplacement jeudi soir pour la dernière séance de l’année, et une des plus importantes : le débat d’orientations budgétaires, en clair ce que sera l’année à venir pour la ville.

Seul Frédéric Duplan, du groupe Aimons Pont-Saint-Esprit, a donc honoré la séance de sa présence, alors que les deux autres groupes (Pont Bleu Marine et Pour un meilleur esprit) n’étaient de fait pas représentés pour dire ce qu’ils feraient à la place de la majorité pour 2019. Pour expliquer l’absence des autres membres de son groupe, Frédéric Duplan affirmera qu’ils avaient « prévu autre chose, on ne nous a rien demandé pour le changement de date (suite à l’annulation de la séance pour cause d’irruption de Gilets jaunes, ndlr). » « La convocation vous est parvenue en temps et en heure. Tout le monde a ses contraintes », lui rétorquera sobrement le maire, Claire Lapeyronie.

Une première édile qui déroulera donc les orientations budgétaires de la commune pour 2019. Des orientations qui ne renverseront pas la table : « Nous reconduisons une recette qui fonctionne, la maîtrise des coûts et la réalisation d’économies », présentera-t-elle en préambule. Les taux de taxes locales n’augmenteront pas ni ne baisseront, car « il nous faut rembourser 1,4 million d’euros par an de dette et il est important de continuer à investir », affirmera le maire.

Sachant que la baisse de la dotation globale de fonctionnement n’est pas compensée par la hausse de la dotation de solidarité urbaine, puisque la commune a perdu 250 000 euros de recettes en cinq ans. Alors dans ces conditions, « il faut faire attention aux coûts de fonctionnement, en demandant un effort de 300 000 euros aux services, notamment en internalisant certaines prestations », poursuivra Claire Lapeyronie.

Côté investissement, « le budget cible est de 4 millions d’euros », de quoi poursuivre les travaux de l’entrée Sud, préparer ceux de l’escalier Saint-Pierre, équiper les services, construire un nouveau stade de football à côté de celui des Enfants du Rhône et commencer à remplacer l’éclairage public. Des travaux sur l’eau et l’assainissement sont également prévus pour environ 1,2 million d’euros sur la RD86 ou encore le forage de la Blache. Enfin, la nouvelle gendarmerie pèsera 1,7 million d’euros sur les investissements de la commune. En ajoutant tout ça, on arrive à 6,6 millions d’euros d’investissements pour 2019.

La dette, maintenant. « Elle est de 15,19 millions d’euros au 31 décembre 2018 », annonce Claire Lapeyronie. Une dette composée à 64 % de taux variables, donc à risques, même si ce chiffre est en baisse et que les taux variables sont pour l’heure très bas. « Et il n’y aura pas de nouvel emprunt en 2019 sur le budget principal », annoncera-t-elle, avant de juger la situation de la dette, longtemps préoccupante, « encourageante. » « Pont-Saint-Esprit est sur les bons rails, même s’il faut être vigilant », conclura le maire, avant de donner la parole à l’opposition pour le « débat » (les guillemets nous ont semblé nécessaires) d’orientations budgétaires.

Place au « débat »

Peu à l’aise, Frédéric Duplan bredouillera que « nous avions prévu quelqu’un. Je n’ai pas toutes les réponses », avant de se lancer. « Nous sommes d’accord pour les investissements, mais nous réitérons toujours notre demande d’avoir quelqu’un de nuit pour la vidéosurveillance, et celle de faire participer les habitants à votre excédent comptable. Il y a également un souci de goudronnage de la piste cyclable sur la N86. Et je voudrais avoir le chiffre exact sur les 30 % de taxe d’habitation pas touchés en 2018 », déclarera l’opposant pour lancer le « débat ».

« Sur la vidéo-protection, nous allons faire toujours la même réponse, à savoir que la gendarmerie nous dit qu’avoir des opérateurs en permanence ne fait pas baisser la criminalité », répondra le maire. « On serait obligés d’augmenter les impôts pour mettre une équipe de nuit », abondera le premier-adjoint, Daniel Mouchetant. « On peut regretter que sur un débat prospectif on parle de questions de goudronnage, et sur la taxe d’habitation, c’est pour l’an prochain » poursuivra Claire Lapeyronie, avant de demander à l'opposant si « c’(était) tout ? », ce à quoi l’intéressé répondra par l’affirmative.

Ainsi s’acheva le « débat », avec le vote contre de Frédéric Duplan et de Gilbert Baumet par procuration. Parions que le prochain débat d’orientations budgétaires, qui se tiendra à quelques semaines des élections municipales, sera plus animé.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Et aussi :

Le vœu : le conseil municipal a voté un vœu concernant les Gilets jaunes et la démocratie participative. Un vœu pour marquer que l’assemblée « prend acte de cette souffrance et de cette aspiration légitime à mieux vivre, de cette colère contre les injustices fiscales et sociales que personne ne peut nier ». Rappelant les actions de la mairie « pour répondre concrètement et localement aux difficultés sociales des Spiripontains », le vœu dresse des engagements, comme « continuer à être le relais des aspirations des Spiripontains », « mettre en oeuvre la concertation nationale dès que les modalités en seront connues » ou encore « maintenir des relations apaisées au sein de la population de notre ville. » Le vœu sera adopté avec les abstentions de Frédéric Duplan et Gilbert Baumet par procuration « car nous n’avons pas été concertés pour l’élaboration de ce texte », expliquera le premier.

Un périmètre de restauration immobilière : le conseil municipal a voté à l’unanimité la mise en place d’un périmètre de restauration immobilière et le lancement d’une opération de restauration immobilière. Un dispositif coercitif qui vise à rendre obligatoires les travaux sur les immeubles les plus dégradés, et qui sera lancée sur un périmètre prioritaire du centre-ancien, Bruguier-Roure, et sur un périmètre plus diffus, le centre-ancien. 12 immeubles, soit 21 logements, sont concernés à Bruguier-Roure, et 10 immeubles, soit 18 logements, dans le périmètre diffus sont concernés. L’opération sera financée à hauteur de 40 % par l’Agence nationale de l’amélioration de l’habitat, et l’achat desdits immeubles sera effectué par l’Établissement public foncier (EPF) Occitanie pour le compte de la mairie pendant huit ans. « À l’issue de l’opération, la mairie supportera le déficit supporté entre-temps par l’EPF. C’est un montage un peu particulier, une première en France », expliquera le conseiller municipal chargé du dossier Roger Castillon. Le déficit est estimé à 720 000 euros pour la commune. « C’est un acte hyper volontariste et positif pour notre centre ancien », ajoutera Roger Castillon.

Tchi-tcha : vers un nouveau cinéma à Pont ? L’URFOL Rhône-Alpes, qui gère le Ciné 102, envisage de construire un complexe de 3 salles, pour environ 3 millions d’euros. La commune est amenée à se prononcer sur ce projet, et à quantifier son soutien qui sera du transfert de personnel vers l’URFOL (3,5 équivalents temps plein), la prise en charge des coûts de communication (8 600 euros maximum par an) et la garantie d’un emprunt pour 700 000 euros. Le cinéma serait financé par les fonds propres de l’URFOL, des subventions et un prêt. Frédéric Duplan justifiera son abstention par « les frais déjà engagés dans le Ciné 102 et l’ascenseur ». Ce à quoi l’adjointe Christine Clerc répondra que « l’ascenseur permet l’accessibilité à toute la Cazerne, et les travaux dans les salles ont été pris en charge par l’URFOL. » « Quand le train passe, il faut le prendre », conclura Claire Lapeyronie.

Thierry Allard

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