Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 11.01.2019 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 20581 fois

NÎMES Trafic de cocaïne au comptoir du Joy : cinq condamnations hier soir, deux hommes en prison

Quatre hommes âgés de 21 ans à 67 ans, et une jeune femme de 23 ans ont été condamnés, ce jeudi soir, pour un trafic de stupéfiants qui s'articulait autour de la discothèque de Nîmes le Joy et dans des fêtes votives en Petite Camargue.

Des clients assidus de la boîte de nuit, mais aussi deux anciens salariés impliqués et condamnés, ce jeudi. Un est en prison pour effectuer une autre peine de prison et il a refusé de venir s'expliquer devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Il n'a pas quitté sa cellule de la maison d'arrêt pour répondre aux questions du président Jean-Pierre Bandiera.

Ce prévenu a été le plus sanctionné en écopant de 4 ans de prison et d'un mandant de dépôt. C'est lui, Redouane, qui bien involontairement a emmené les gendarmes de la section de recherches de Nîmes à enquêter sur le trafic de drogue. Au départ, il a un accident de la circulation et les militaires trouvent de la cocaïne dans sa voiture. Le conducteur avoue être un consommateur et dépenser 800 euros chaque 15 jours en stupéfiants. Mais les gendarmes constatent rapidement que son train de vie est largement supérieur au maigre revenu dont il dispose. Il est placé sous écoutes téléphoniques et les conversations enregistrées vont rapidement cibler plusieurs personnes et en accabler d'autres.

Redouane est en contact permanent avec un copain, Forian, qui a été sanctionné jeudi par 30 mois de détention et une arrestation à l'audience. Dans les conversations téléphoniques, il est évoqué des plantes aromatiques, des herbes de Provence et des voiture suiveuses... Les prévenus à la barre privilégient pour leur défense l'aspect de la consommation personnelle et d'un trafic pour arrondir des fins de mois difficiles. Un trafic qui porte sur une période allant novembre 2016 à décembre 2017, date ou les gendarmes ont procédé à l'interpellation chez eux des principaux protagonistes.

De la cocaïne sur le zinc

Lorsque la discothèque le Joy et son gérant sont mis sur la table des débats par le président du tribunal correctionnel, les explications des prévenus sont encore plus confuses et nébuleuses. Dans une écoute téléphonique le gérant affirme à son ancien vigile détenu qu'à sa sortie de prison il serait repris dans la discothèque. Des témoins ont expliqué sur procès-verbal que la cocaïne était prise sur le comptoir de la célèbre discothèque nîmoise.

"Vous vendez de la cocaïne au Joy, puisque vous êtes à l'intérieur de l'établissement nocturne et vous appelez à l'extérieur pour que quelqu'un en amène ?", demande le président Jean-Pierre Bandiera à un prévenu. "Non, réplique catégorique un mis en cause, c'est pour ma consommation personnelle". "Une telle quantité que pour vous ! Cela paraît improbable", reprend le magistrat.

Deux autres hommes ont été condamnés. Il y a celui qui est présenté comme la nourrice et un vieux cheval de retour de 67 ans, poli et souriant, qui affirme la main sur le coeur qu'il a commencé dans le trafic lorsqu'il a vu arriver sa première pension de retraite à 800 euros. Ancien patron de bar dans un village de la périphérie de Nîmes et pilier des fêtes votives de petite Camargue, cet homme, déjà condamné par la cour d'assises à 10 ans de réclusion pour meurtre, a écopé de 2 ans de prison. "Je n'ai pas la main verte. Je suis bon pour le potager, mais pas pour le reste", déclare le retraité, qui affirme ne pas être parvenu à récolter un gramme d'herbe après avoir essayé de faire de la plantation de cannabis au milieu de ses chevaux.

La dernière condamnation concerne une femme de 23 ans, ancienne serveuse au Joy et compagne de Redouane. Elle est devant le tribunal pour avoir transmis du cannabis à son petit ami lors des parloirs. "Vous savez ce que c'est qu'une femme amoureuse", confie-t-elle. Une déclaration qui n'a pas ému le tribunal. La jeune femme a été sanctionnée par 8 mois de prison avec sursis. Sa voiture, une Audi, a été confisquée par la justice tout comme une BMW appartenant à un autre prévenu.

Précision : le gérant évoqué dans cet article, qui avait été placé en garde à vue et entendu par les gendarmes, n'a pas été renvoyé devant le tribunal correctionnel, aucune charge n'a été retenu contre lui par la justice.

Boris De la Cruz

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