Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 17.01.2019 - elodie-boschet - 2 min  - vu 2203 fois

FAIT DU JOUR Le clip choc des pompiers gardois contre les incivilités

Tournage d'un malaise cardiaque fictif dans un appartement des Prés-Saint-Jean. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

C’est une première dans le Gard : les sapeurs-pompiers tournent un clip pour dénoncer les conséquences des incivilités qu’ils subissent parfois lors de leurs interventions.

« Ça tourne ! » Caméra au poing, le lieutenant Jean-Claude Skaff filme une scène qui pourrait bien être réelle. À Alès, dans un appartement du quartier des Prés-Saint-Jean, une mère de famille est victime d’un malaise cardiaque sous les yeux de sa fille. Les pompiers, immédiatement prévenus, sont en route. Mais un jeune garçon, qui fait partie d’un groupe, caillasse le véhicule des secours, les empêchant d’arriver à temps pour prendre en charge la victime…

Dans tous les coins de l’Hexagone, et le Gard n’est hélas pas épargné, les sapeurs-pompiers sont parfois confrontés à des agressions. « Quand nous sommes obligés de nous mettre en retrait pour attendre la police avant d’intervenir, on perd du temps et cela met en danger la vie d’autrui », explique Sébastien Roger, responsable départemental de la cellule de médiation urbaine. « Nous faisons énormément de prévention pour éviter ce genre d’incident, poursuit-il. Et ça fonctionne puisque les incivilités dans les quartiers sont en forte baisse. »

Sensibiliser, encore et toujours

Mais comme la sensibilisation est un travail sans fin, les pompiers du Gard ne lâchent rien. Depuis plusieurs semaines, la cellule de médiation urbaine travaille à l’élaboration du scénario du clip. Et pour les personnages, c’est l’association alésienne Rencontre et amitié d’ici et d’ailleurs (Raia) qui se prête au jeu. « Nous avons l’habitude de travailler sur ce type de projet, assure Fouad Boumarcid, directeur adjoint de Raia. Je répète souvent que les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain. À travers cette démarche, comme pour toutes les autres initiatives que nous menons, le but est de les responsabiliser. » Huit jeunes, dont six garçons et deux filles âgés de 11 à 15 ans, apparaîtront dans le film. Ils ont déjà répété, à plusieurs reprises, les dialogues et les différentes scènes.

Mercredi après-midi, le tournage a rassemblé du monde au Prés-Saint-Jean. Salima, bénévole pour Raia, a gentiment accepté de mettre son appartement à disposition pour filmer la séquence où cette mère de famille s’effondre au sol. C’est Zohra qui endosse le rôle, en compagnie de deux fillettes, Nesrine et Selma, qui donneront l’alerte. Un peu plus tard, la scène du caillassage sera tournée en extérieur, dans la Grand’Rue Jean Moulin. Au final, le format du clip ne devrait pas excéder trois minutes et servira de support pédagogique à diffuser dans les établissements scolaires gardois.

Susciter des vocations

En parallèle, Raia, l’école Aunkai Cévennes (art martial), le club Louis Aragon boxe française, le stade Sainte-Barbe de La Grand’Combe et l’association des jeunes de l’Habitarelle unissent leurs compétences pour préparer, pendant plusieurs semaines, une quinzaine de jeunes des Prés-Saint-Jean aux épreuves visant à devenir sapeur-pompier volontaire (relire ici). Le but étant de susciter des vocations au sein des quartiers dits « prioritaires ».

Le Service départemental d’incendie et de secours du Gard, partenaire de la démarche, interviendra début février auprès de ces jeunes pour leur présenter la marche à suivre. « S’ils réussissent les tests, ils seront intégrés dans la formation des sapeurs-pompiers volontaires et recrutés dans des casernes », indique Éric Agrinier. Et ces mêmes jeunes seront probablement amenés, à leur tour, à faire de la prévention auprès des futures générations.

Élodie Boschet

Elodie Boschet

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