Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 17.01.2019 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 13469 fois

NÎMES Incendie du centre des impôts : une coiffeuse de 26 ans présentée comme l’instigatrice

Quelques interpellations Photo archive Norman Jardin).

Quatre femmes et deux hommes membres des gilets jaunes étaient présentés, ce jeudi matin, devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour les dégradations occasionnés par l'incendie du centre des impôts de la ville le 1 janvier.

« La République est en danger lorsque l’on s’attaque à un bâtiment public en centre-ville, symbole de l’État. La République est en danger lorsqu’un groupe de personnes décide de semer la terreur avec des scènes de désolation, souligne le substitut du procureur, Julia Salery. Il ne peut pas y avoir d’adhésion sans aucune limite à une cause. On ne peut pas tout faire pour défendre ses idées », insiste la représentante du parquet de Nîmes

Des prévenus « qui sont inconnus de la justice, qui ont des emplois, des familles dehors », souligne maître Laurence Aguilar pour la défense de cinq des six prévenus.

Le soir du réveillon du 31 décembre, des personnes se sont retrouvées au stade de Costières et ont voté l’incendie du bâtiment public. Ils sont partis chercher des pneus qu’ils ont ensuite placé au pied de la façade. Il y a 80 000 euros de dégâts. Les prévenus regrettent tous à l’audience de ce matin, l’acte incendiaire. « Je quitte les gilets jaunes, j’arrête de manifester. C’était le soir du réveillon. J’avais trop bu, même si cela n’excuse rien », souligne l’un deux pour qui une incarcération est demandée par le parquet.

L’autre demande de placement en détention provisoire concerne Émilie, 26 ans, une mère de famille célibataire qui élève seule sa fillette de 4 ans.  Elle gagne péniblement 1 000 euros par mois comme coiffeuse et elle est présentée dans la procédure et à l'audience comme l’instigatrice de cette déplorable virée au centre des impôts.

Lorsque Christine Ruellan, qui préside l'audience du tribunal correctionnel, évoque l'enfant la maman bredouille, des trémolos dans la voix et les larmes aux yeux : " Ma petite est gardée par mes parents en ce moment".

« J’ai vu une petite fille de 4 ans hier à mon cabinet. Elle m’a fait un joli dessin et elle m’a demandé de lui ramener sa maman, souligne le conseil de la jeune femme, maître Rémy Nougier, qui obtient du tribunal que sa cliente sorte de détention avant son procès sur le fond le 12 février.

Les six prévenus ont demandé un délai pour préparer leur défense. Ils ont tous été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre sur les lieux de rassemblement des gilets jaunes et l'obligation de pointer le samedi aux heures des manifestations.

Boris De la Cruz

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