Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 18.01.2019 - philippe-gavillet-de-peney - 3 min  - vu 878 fois

LE 7H50 de Joëlle Gras : "Inventer une grammaire politique..."   

Nommée référente départementale du Grand Débat national par le préfet du Gard, la sous-préfète du Vigan nous explique en quoi consiste son rôle.
Joëlle Gras, nouvelle sous-préfète du Vigan.

Diplômée en droit et de l’Institut national des études territoriales de Strasbourg, Joëlle Gras est sous-préfète du Vigan depuis septembre 2018. C'est elle que le préfet du Gard, Didier Lauga, a choisi pour piloter l'organisation de la consultation citoyenne dans le département.

Objectif Gard : En quoi va consister exactement votre rôle ?

Joëlle Gras : En fait, je suis l'interlocuteur territorial. En ce sens que je suis là pour expliquer, pour indiquer où se trouve l'information et surtout là pour m'assurer que les réunions d'initiatives locales pourront bien se tenir (*). Et de préférence dans un lieu mis à disposition par une collectivité locale ou une association, et, bien sûr, dans des conditions de sécurité valides. Il ne s'agit pas de tenir des réunions sur des ronds-points, par exemple... Je suis aussi là pour inciter à la tenue de débats même si ce n'est pas moi qui suis en charge de les organiser.

Jeudi, le ministre chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, désigné pour co-organiser le grand débat avec sa collègue du gouvernement, la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, a évoqué la possibilité pour les citoyens de participer au débat de façon individuelle en postant des vidéos sur Internet. Un dispositif idoine est-il prévu dans le Gard ?

Pour l'instant non ou en tout cas pas à ma connaissance. Pour l'heure, nous souhaitons favoriser les rencontres physiques pour qu'il y ait de véritables échanges, des réunions et de vrais débats qui favorisent l'intelligence collective. C'est la priorité. Cependant, à partir du 21 janvier et la mise en place d'une plateforme numérique, les contributeurs pourront s'exprimer à titre individuel et j'imagine qu'il sera alors possible de poster des vidéos...

Selon un sondage en date du 14 janvier dernier réalisé par Odoxa pour nos confrères du Figaro, 70% des Français pensent que "cette concertation ne sera pas utile au pays". Qu'est-ce que cela vous inspire et qu'avez-vous à dire à ceux qui sont encore indécis quant à leur participation à cette consultation citoyenne ?

Je pense que ces échanges sont l'occasion pour chacun de pouvoir s'exprimer. Ce débat s'adresse à tous les Français. Aux Gilets jaunes et aux autres car tous les Français ne sont pas des Gilets jaunes. L'idée est de donner la parole à toute la population y compris à ceux qui ne votent pas ou plus. Le débat ne passe pas par les urnes. Je souhaite rappeler que ce n'est pas l'État qui l'organise et que c'est aux associations, aux citoyens et aux maires de le faire vivre. Pour ma part, j'ai un rôle de facilitatrice... J'aurais tendance à dire que quand les revendications seront remontées au gouvernement, celui-ci ne pourra pas les occulter, ni éluder. Cette concertation peut conduire à inventer une grammaire politique et transformer la conception de l'action politique sur les territoires et, de façon plus générale, de l'État.

Pensez-vous, à l'instar du Président Macron, que ce mouvement social, né des revendications des gilets jaunes, est une chance pour la France ?

C'est en tout cas une opportunité pour se réconcilier avec l'action politique, ce qui a commencé à être fait avec les cahiers de doléances. On arrive maintenant à ouvrir davantage le débat.

Certains maires ont d'ores et déjà fait savoir qu'il ne comptaient pas s'impliquer plus avant dans l'organisation de ce Grand débat qu'en mettant à dispositions des salles. Qu'en pensez-vous ?

Les maires n'ont aucune obligation. Tout est basé sur le volontariat. Cependant, j'ai déjà beaucoup de retours de maires qui s'informent sur les modalités organisationnelles. Certains vont organiser ces réunions d'autres, non. Certains vont participer au débat en tant que citoyens, d'autres non...

Propos recueillis par Philippe GAVILLET de PENEY 

* Madame la sous-préfète peut être jointe par mail à l'adresse suivante : pref-grand-debat-national@gard.gouv.fr

Philippe Gavillet de Peney

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