AU PALAIS Accusé de violences conjugales, il ricane
Tandis que son ex-compagne l’accuse de violences conjugales ayant entraîné une ITT de cinq jours, Frédéric, 60 ans, a pris les choses à la légère ce vendredi au tribunal correctionnel d’Alès.
Hématomes, ecchymoses, tuméfactions : ce matin de juillet 2018, Patricia se réveille avec de multiples blessures, qu’elle fait constater un peu plus tard par un médecin. Tout commence la veille, alors que cette exploitante agricole vient de passer la journée à tenir un stand sur un marché d’été. C’est Frédéric, son compagnon, qui vient la chercher. Sur le trajet du retour, une dispute éclate. Selon la victime, le sexagénaire, tout en étant au volant, la gifle, lui serre le bras et lui assène plusieurs coups. Elle, de son côté, lui donne « un coup sur le nez pour se défendre. » Une fois au domicile, la bagarre continue d’après Patricia : Frédéric lui arrache son collier avant de l’étrangler et de la frapper au niveau de la mâchoire. Enfin, il part se coucher tandis que Patricia se réfugie dans la chambre de son fils.
Devant Bérangère Le Boedec, présidente de l’audience, Frédéric exprime de rapides regrets avant de donner sa version des faits : « Elle exagère un peu quand même car elle avait bu. » Les photos à l’appui du visage tuméfiée de son ex-compagne ne changent rien à l’attitude du prévenu : « Quand je suis venu la chercher, elle a commencé à gueuler comme une folle parce qu’elle était soûle. Tous les gens du marché vous le diront. » Manque de bol, son voisin de stand affirme ne pas avoir constaté d’état d’ébriété. Tout comme son ex-mari, qui assure qu’elle n’était pas ivre et qu’elle a simplement bu deux verres de vin rouge, avec lui, avant de partir. Mais Frédéric persiste et signe : « C’est elle qui me tapait dessus et je me suis défendu ! Madame la juge, je ne peux quand même pas me laisser frapper ? »
Invitée à témoigner, Patricia revient sur le contexte de tensions que vivait le couple : « Je demandais à Frédéric de quitter mon domicile depuis plusieurs jours. Nous nous disputions beaucoup au sujet de ses problèmes financiers. » Assis sur le banc des accusés, le prévenu ricane bruyamment à chaque phrase prononcée par son ex-compagne, avant d’être recadré par le substitut du procureur, Mélodie Fabre. Celle-ci requiert une peine d’avertissement de six mois de prison avec sursis. La décision sera rendue le 23 janvier à 15 heures.
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