Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 24.01.2019 - anthony-maurin - 3 min  - vu 581 fois

NÎMES Appréhender la vie autrement : La Poste joue le jeu du CROP

La visite de la plateforme du courrier de Nîmes par des enfants du CROP de Saint-Hippolyte-du-Fort (Photo Anthony Maurin).

La plate-forme du centre courrier de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Les élèves de l’école du Centre de rééducation de l’ouïe et de la parole Paul Bouvier de Saint-Hippolyte-du-Fort ont pu faire une visite spéciale du centre courrier de Nîmes. 

Pour ces élèves âgés de 10 à 13 ans, atteints de surdité et dysphasie, cette visite a donné la possibilité de découvrir l’activité postale de manière ludique et pédagogique. Pourquoi faire visiter le centre de tri de Nîmes à une génération qui ne sait même pas ce qu'est une lettre ? Déjà, les lettres existent encore et ont toujours un bel avenir. Ensuite, si l'éducation devait se préoccuper d'instruire les choses seulement essentielles, on n'irait pas très loin...

Les lettres arrivent et sont réparties (Photo Anthony Maurin).

Le centre courrier est une curiosité et Gérard Orsini, responsable qualité La Poste l'avoue bien volontiers. " Ici, on travaille de 4h30 à 21h, nous sommes 350 salariés dont une soixantaine travaille l'après-midi. Nous nous chargeons du courrier et des colis qui vont à Nîmes ainsi que sur la Vaunage. En tout, nous préparons 155 tournées. Nous nous réorganisons tous les deux ans car l'évolution du courrier fait que nous perdons beaucoup de travail. "

Oui, Depuis 2007, La Poste a changé son process industriel. En réalité, le changement initié en 2000 (plus aucun recrutement de fonctionnaire) se poursuit et peu parfois paraître ubuesque mais il permet de rationaliser l'entreprise car la moitié des effectifs sont aujourd'hui des salariés privés. " Une lettre qui est envoyée de Nîmes et dont le destinataire est à Nîmes part au centre de tri de Mauguio avant de revenir à son destinataire... À Nîmes ! C'est fou mais grâce à cela, nous avons augmenté nos résultats de 15 % ", concède Gérard Orsini.

Les enfants du CROP avec Gérard Orsini et les deux éducatrices (Photo Anthony Maurin).

Le centre nîmois s'occupe de 140 000 objets postaux par jour. " Si vous voulez avoir une vision économique de la société, venez ici, vous verrez que les Chinois envoient beaucoup de colis! ", poursuit Gérard Orsini sur le ton de la rigolade.

Retour aux jeunes... " Nous adaptons notre pédagogie à ces enfants. Il faut qu'ils puissent savoir où va une lettre une fois qu'elle est mise dans la boîte aux lettres. En venant ici, ils voient et comprennent mieux ce qui se passe. Ils voient les conséquences de leurs actes, chose rare dans notre société ", note Karine, éducatrice spécialisée pour le CROP.

(Photo Anthony Maurin).

Ainsi, les élèves connaissent sur le bout des doigts le parcours d’une lettre, du dépôt à sa distribution, de la présentation des machines à son embarquement dans les véhicules jusqu'à l’activité au sein du centre en question. Comme ce genre de visite n'est pas habituel, l'occasion était belle d'organiser une vraie rencontre témoignant de l’engagement sociétal du groupe La Poste envers ce type de public.

(Photo Anthony Maurin).

De plus et pour ne rien gâcher au plaisir d'une telle session découverte, La Poste a pu faire connaître son activité, notamment celle en lien avec les personnes en situation de handicap. Par son directeur, Yves Glories, le CROP a pour habitude d'organiser des sorties pédagogiques.

Pour Karine, membre de l'association et éducatrice spécialisée, " cette année, nous avons choisi le thème de la citoyenneté pour que les enfants puissent trouver leur place dans la société. Il faut qu'ils comprennent le monde et c'est en le touchant et en voyant les choses de près qu'ils y parviennent. En janvier, nous sommes allés voir les pompiers, la mairie de Marguerittes et maintenant le centre de tri de Nîmes. Mais nous sommes aussi allés dans des fermes pédagogiques ou ramasser des légumes chez des agriculteurs qui faisaient de la vente directe. "

(Photo Anthony Maurin).

Le CROP veut promouvoir et défendre toute forme d'action servant l'intérêt des personnes atteintes de déficiences auditives ou porteuses de troubles du langage mais aussi travailler à la reconnaissance et à l'exercice effectif d'une place à part entière pour ces personnes au sein de la société. Aujourd'hui, la structure prend en charge 160 enfants mais ils seraient plus de 300 à patienter sur la liste d'attente.

Nîmes comporte 1 800 voies (rues) pour 140 boîtes aux lettres (Photo Anthony Maurin).

Petit rappel historique, en septembre 1856, les premiers enfants sourds arrivaient sur Saint-Hippolyte-du-Fort. C'était la volonté d'hommes et de femmes engagés dans l'Église protestante, qui souhaitaient construire une œuvre durable en faveur de ces enfants déshérités que l'on ne disait pas encore handicapés.

Depuis, l'association qui s'est constituée a su mobiliser des moyens importants et s'entourer de professionnels de grandes compétences pour que ces enfants parlent, reçoivent un enseignement et trouvent leur place dans la vie. Reconnue d'utilité publique en mai 1865, elle s'adapte toujours aux besoins des enfants et jusqu'à ce jour, elle ne s'est jamais interrompue.

Le CROP, 24, Route d'Alès BP 7 30170 Saint Hippolyte du Fort. Mail contact@crop.asso.fr, téléphone au 04.66.77.22.06.

Anthony Maurin

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