Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 31.01.2019 - tony-duret - 3 min  - vu 634 fois

GARD Les retraités battent le pavé

Un millier de retraités ont manifesté dans le Gard à l'appel de l'intersyndicale.
Les retraités ont manifesté de la Place Questel jusque la préfecture de Nîmes Photo Kelly Peyron / Objectif Gard

Ce jeudi 31 janvier, les retraités gardois ont répondu à l'appel de neuf syndicats pour protester contre la baisse de leur pouvoir d'achat. Retour sur les manifestations à Alès, Bagnols et Nîmes. 

Manifestation des retraités ce jeudi matin devant la permanence d'Annie Chapelier à Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

À Alès, la permanence de la députée Annie Chapelier est devenue un endroit très prisé des manifestants. Ils étaient environ 150 ce jeudi matin, dans la rue Michelet, pour défendre les retraites. Parmi eux, Alain Perrod, de la fédération syndicale unitaire (FSU) : "Pour Macron, la retraite est devenue la variable d'ajustement économique. Quand il a besoin d'argent, c'est dans la poche des retraités qu'il se sert. Mais ce que je constate surtout, c'est que les plus riches ont leur pouvoir d'achat qui augmente, alors que les retraités vont perdre 6% de leur pouvoir d'achat d'ici 2020".

Parmi les manifestants, quelques Gilets jaunes comme Margaux se sont associés au mouvement : "Je suis là parce qu'un jour, nous aussi, on sera à la retraite. Dans le mouvement des Gilets jaunes, on a quelques revendications liées aux retraites, c'est donc normal d'être présent. D'autant que personnellement je suis pour la convergence parce qu'il faut être en force pour obtenir quelque chose", explique la jeune femme. Ils devraient être encore plus nombreux, mardi 5 février, pour la "grève générale". Si les Gilets jaunes ne dévoilent pas encore leurs intentions pour cette journée, les syndicats, eux, se retrouveront à 10h30 sur la Place de la Mairie à Alès.

Ce matin, lors de la manifestation à Bagnols (Photo Thierry Allard / Objectif Gard)

À Bagnols, une centaine de manifestants ont répondu à l’appel devant la Poste, sur une place pourtant en travaux. Ici, les syndicats CGT et FO sont les plus représentés pour mener cette manifestation. « Une suite logique de plusieurs actions unitaires menées depuis deux ans sur le sujet du pouvoir d’achat des retraités », explique le secrétaire de l’union locale Bagnols de la CGT, Patrick Lescure. Et le cégétiste d’évoquer « ces retraités qui ont du mal à se loger, à se chauffer et à manger », et de balayer le relèvement du seuil d’augmentation de la CSG de 1 200 à 2 000 euros : « C’est par foyer fiscal. Un retraité qui touche 1 200 euros et sa femme 900 euros paient l’augmentation de la CSG. »

De son côté, Louise Moulas de FO indique que les syndicats ont demandé « une audience au préfet pour cet après-midi, mais il ne nous a pas répondu. » Elle donne quelques-unes des revendications, comme l’indexation des pensions sur l’inflation, l’annulation de la hausse de la CGS pour tous les retraités ou encore le maintien de la pension de réversion. Autant de revendications qui seraient financées « par les 100 milliards de l’évasion fiscale des plus riches », avance Patrick Lescure. Et les syndicalistes redoutent la réforme des retraites à venir, avec la perspective d’un système par points, « qui va paupériser encore plus les retraités », pronostique Louise Moulas qui prévient, avant de partir grossir les rangs nîmois : « Les retraités sont exaspérés. »

À Nîmesils étaient près de 800 à manifester à 14h30 sur le parvis des arènes. La manifestation a commencé timidement sur la place Questel, devant la permanence du député Philipe Berta. Une permanence que connaît bien Éliane Daunis, secrétaire générale CGT des retraités du Gard. En juin dernier, elle y avait rendez-vous avec ce même député. Ressortie très enthousiaste de cette entrevue, aujourd’hui, il ne reste plus rien de son enthousiasme : « Le gouvernement ne veut rien entendre, souffle-t-elle, on est toujours là pour les mêmes revendications : la hausse des pensions, de la CSG, le maintien et le renforcement des services publics […] Tout cela rejoint une situation générale, tout le monde est en colère, les actifs, les gilets jaunes… »

Des gilets jaunes qui ont d’ailleurs fait le déplacement pour soutenir les retraités. Une vingtaine était présents, pancarte « Macron dégage » à la main. Tandis que le cortège se dirigeait calmement vers les arènes de Nîmes, Colette, retraitée de 69 ans, se confiait : « Tout a augmenté, l’électricité, le gaz, les taxes, le carburant… Et à côté de ça, nos retraites n’ont pas augmenté depuis 6 ans ! Chaque année, on nous met un peu plus la tête sous l’eau. » Colette est une gilet jaune de la première heure. Chaque samedi, elle participe aux manifestations et elle ne perd pas espoir : « On a toujours espoir pour les jeunes et pour nos petits enfants parce que l’avenir ne sera pas tout rose malheureusement. »

Le préfet n’ayant pu recevoir les représentants syndicaux, ces derniers se sont tout de même rendus jusqu’à la préfecture en n’oubliant pas d’inviter les manifestants à revenir le 5 février à 14h30 sur la place des Carmes.

Tony Duret (à Alès), Thierry Allard (à Bagnols) et Kelly Peyron (à Nîmes)

Tony Duret

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