Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 09.02.2019 - thierry-allard - 4 min  - vu 466 fois

UZÈS Anciennes casernes, CCPU, eau et assainissement : ce qu’il fallait retenir du conseil municipal

Jeudi soir, lors du conseil municipal d'Uzès (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La séance du conseil municipal d’Uzès qui se tenait jeudi soir en mairie a été le théâtre de vives passes d’armes entre le maire, Jean-Luc Chapon, et l’opposition.

Premier point sujet à débat, la réhabilitation de l’espace Fonderie des Anciennes casernes, à côté du lycée Guynemer. Un projet qui comprend notamment la réalisation par la Communauté de communes du Pays d’Uzès (CCPU) d’une Maison des adolescents, en lien avec la Ville. Le coût global de l’opération est estimé à 875 000 euros hors taxes, que la commune espère financer à moitié par des subventions de l’État et de la Région.

Le reste serait porté par l’autofinancement, « mais bien entendu la Maison des adolescents sera gérée par la CCPU. Il faudra donc déduire de l’autofinancement ce que donnera la CCPU », précisera le maire d’Uzès et président de la CCPU, Jean-Luc Chapon. "Sera-ce sous forme de fonds de concours ?", demandera l’élu d’opposition Christophe Bouyala. Ce à quoi le maire et président répondra « qu’il y aura une participation qui pourra prendre le nom de fonds de concours. »

Seulement voilà, les fonds de concours sont limités à 25 000 euros, relèvera l’opposant. « Il y aura une participation qui portera un autre nom que les fonds de concours. Ce sera autre chose », se reprendra le premier édile. Bref, il y aura un financement qui sera, quoi qu’il arrive, en euros. Quant au fait que la CCPU n’apparaisse pas dans le plan de financement présenté et destiné aux co-financeurs, « c’est parce que ça aurait été plus dur de chercher des subventions », affirmera Jean-Luc Chapon.

Sur le fond, l’opposante Lydie Defos du Rau s’émouvra du fait que la MJC, déjà basée dans les Anciennes casernes, « ne semble pas associée au projet, ce qui est fort dommage. » « Je ne laisserai pas croire que les relations avec la MJC sont mauvaises, elles sont excellentes », répondra le maire, avant d’affirmer plus loin que « en tant que voisins, nous serons amenés à travailler ensemble. » L’opposition, rassurée, votera la délibération.

De la CCPU il sera encore question plus tard, à l’occasion de la délibération demandant au conseil municipal de prendre acte du rapport d’activité de l’intercommunalité pour 2017. Une obligation légale que la majorité n’assurera qu’a minima : le rapport était joint à la note de synthèse, et aucun mot ne sera dit dessus par le maire ou ses adjoints. Pas par l’opposition : Lydie Defos du Rau se fendra d’une longue intervention. Dénonçant une intercommunalité « pas toujours très transparente » au sein de laquelle son groupe Ensemble pour Uzès, le principal de l’opposition de la principale ville de l’intercommunalité, ne siège plus « parce que vous craignez le débat démocratique. »

Fabrice Verdier, 15e vice-président

Revenant sur l’Ombrière, l’opposante dénoncera « une énorme différence » entre le chiffre du fonctionnement de l’équipement présentés lors du vote à la CCPU, « 50 000 euros », et celui présenté dans le rapport d’activités qui compte, « rien que pour le personnel, un coût de 211 000 euros par an. Il y a donc eu soit mensonge, soit incompétence. Dans les deux cas c’est inquiétant. » Lydie Defos du Rau reviendra ensuite sur le parking de l’Ombrière, « une zone d’ombre majeure ».

Du côté de la ZAC des Sablas, à Montaren, l’opposante, qui aurait préféré y voir une piscine, accusera en substance la communauté de communes de désertifier le centre-ville et de se livrer à une « gabegie d’argent public », et rappellera que « aucun électeur ne s’est exprimé sur ce projet intercommunal décidé par une poignée d’élus sur le coin d’une table » et que l’enquête publique, du moins la première, s’était révélée défavorable. Après avoir demandé la création d’un conseil de développement et d’un PCAET (un Plan climat air énergie territorial), elle s’en prendra à la quinzième vice-présidence nouvellement créée à la CCPU et revenue au conseiller régional Fabrice Verdier. « Une vice-présidence créée pour un homme, encore une, et non un besoin. »

« Soit vous avez mal compris, soit ma langue a fourché »

Jean-Luc Chapon répondra que sur le fonctionnement de l’Ombrière, il avait « toujours dit 150 000 euros. Nous aurons deux embauches, un régisseur et une personne de plus, ça ne dépassera pas 150 000 euros. » Sur la vice-présidence, « il a deux délégations, dont celle du tourisme. La personne qui avait la délégation est passée à la SPL (la Société publique locale Destination Pays d’Uzès Pont du Gard, ndlr). » Concernant les Sablas, « j’ai été évincé pendant quelques années de la présidence de l’intercommunalité, et quand je suis revenu vos amis avaient acheté 2 millions d’euros de terres agricoles, à 21 euros le m2, affirmera Jean-Luc Chapon. Vous êtes en train de dire que vous voulez un parc aquatique sur des terres agricoles ? Il faut savoir ce qu’on veut ! »

L’élu rappellera ensuite que la ZAC des Sablas faisait partie du Schéma de cohérence territoriale (le SCoT), et lancera que la piscine envisagée aurait coûté « 900 000 euros de déficit », avant de prendre pour exemple Laudun-l’Ardoise, « où la piscine a fermé car elle coûtait trop cher (pas seulement, son état était devenu problématique, ndlr). »

N’en démordant pas, Christophe Bouyala affirmera à nouveau qu’il avait bien entendu la fameuse somme de 50 000 euros lors du conseil communautaire. Jean-Luc Chapon clora le débat en indiquant que « soit vous avez mal compris, soit ma langue a fourché, j’ai toujours parlé de 150 000 euros. » Dont acte.

Le conseil municipal votera ensuite à l’unanimité (avec l’abstention de l’élu d’opposition Martial Jourdan) de se prononcer contre le transfert de la compétence eau et assainissement à la CCPU au 1er janvier 2020, pour la reporter de six ans, puis cette fois-ci à l’unanimité tout court l’adhésion de la commune de Bouquet à cette même CCPU. Le village passera donc d’Alès Agglo à la CCPU au 1er janvier 2020.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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