Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 16.02.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 540 fois

BAGNOLS Le RIC, star du Vrai débat

Hier soir, lors du Vrai débat à la salle multiculturelle de Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Les Gilets jaunes de Bagnols organisaient vendredi soir à la salle multiculturelle un Vrai débat, par opposition au Grand débat national impulsé par le gouvernement.

La différence ? Ici, pas de thèmes pour encadrer les réflexions et les propos. L’autre différence ? « On n’a pas d’élus », regrettera le leader des Gilets jaunes locaux et maître de cérémonie d’un soir, Jérôme Jackel, avant de se reprendre : « si, on en a deux. » Monique Tezenas du Montcel, conseillère régionale RN (ex-FN) et Jean-Pierre Navarro, conseiller municipal (ex-FN, désormais sans étiquette). Ils seront ensuite rejoints par le vice-président du Département Alexandre Pissas. « Nous sommes toujours un mouvement apartisan (sic.), asyndical (sic.) et pacifique », précisera tout de même Jérôme Jackel.

Rapidement, les débats initiés par le maître de cérémonie tourneront presque exclusivement autour du RIC, le référendum d’initiative citoyenne. « On le revendique en toute matière, avec un pouvoir abrogatoire, révocatoire, constituant et législatif », détaillera le Gilet jaune, avant de résumer : « on souhaite passer en démocratie directe. » Pour autant, « on n’irait pas voter tous les dimanches, il y aurait un seuil déclencheur et un laps de temps de débat », précisera-t-il ensuite.

« Je pense que c’est un outil démocratique, mais je ne vois pas la cause à effet avec le pouvoir d’achat, lancera un citoyen. On brûle les étapes, le RIC ne remplira pas les frigos. » L’homme sera soutenu par Monique Tezenas du Montcel, qui estimera que « le sujet c’est le pouvoir d’achat, et ce n’est pas seulement une hausse des salaires, mais une baisse des taxes et des charges. Si vous augmentez les salaires, nous ne serons plus compétitifs par rapport à nos voisins. » « Les taxes ne sont pas le problème, c’est ce qu’on en fait, lui rétorquera plus tard un Gilet jaune. Si on supprime les cotisations sociales, on supprime la sécu, donc ceux qui n’ont pas les moyens vont payer plus cher et de toute façon on ne sera jamais compétitifs par rapport aux espagnols ou aux chinois. »

Jean-Pierre Navarro, présent aux côtés des Gilets jaunes depuis le début, dressera ensuite une liste de revendications, comme « arrêter de matraquer les retraités », « le SMIC à 1 500 euros net », l’incontournable « instauration du RIC » ou encore « la baisse d’un tiers du nombre de députés et de sénateurs. » Une citoyenne proposera ensuite « la sortie de l’article 123 du traité de Lisbonne qui endette les pays et oblige les États à emprunter à des banques privées. Entre ça, le RIC et la lutte contre l’évasion fiscale, on a de quoi aller mieux. » Un autre Gilet jaune estimera ensuite que « tout va se solutionner avec le RIC. » « C’est un outil qui va permettre de régler toutes les doléances », martèlera ensuite un autre Gilet jaune de la première heure.

Bref, le RIC est plus que jamais au coeur des revendications et des solutions proposées par les Gilets jaunes, en tout cas à Bagnols. Autant dire que l’accueil du controversé Étienne Chouard, chantre du RIC, devrait être plus que bienveillant lors de la réunion publique organisée par les Gilets jaunes à laquelle il doit se rendre le 7 mars à 18 heures à la Pyramide. « Derrière on fera des ateliers constituants pour apprendre à mettre en place une constitution, précisera Jérôme Jackel. On n’est pas plus bêtes que d’autres. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Un échange a également eu lieu entre Moustamila Akouh, militante de la défense des habitants de la tour G2, et Alexandre Pissas. « Les bâtiments ne sont pas aux normes, ils sont vétustes, il y a des problèmes de sécurité, estimera-t-elle. Il est urgent d’intervenir, nos quartiers sont mis de côté. M. Pissas, vous êtes chef du SDIS, je ne vous ai jamais vu à la tour G2, que comptez-vous faire réellement ? » Alexandre Pissas lui rappellera qu’il était président du conseil d’administration du SDIS, mais que « le maître d’oeuvre de la sécurité civile c’est le préfet. A un moment les pompiers donnent un avis sur la sécurité d’un immeuble, mais c’est le maire qui donne le feu vert ou pas. Je comprends que dans votre émoi il y ait une confusion, mais je ne peux pas me substituer au préfet. »

Thierry Allard

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio