Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 19.02.2019 - anthony-maurin - 4 min  - vu 975 fois

NÎMES Les Grands jeux romains pour en prendre plein les yeux !

Les 3, 4 et 5 mai prochains, les Grands jeux romains débarquent en ville. Avec eux, leurs animations et leur spectacle grandiose dans les arènes bimillénaires.
(Photo Anthony Maurin).

Christophe Beth, à la parole, directeur de Culturespaces Nîmes, et Éric Teyssier, scénariste des Grands jeux romains, s'adressent aux chefs des troupes des reconstituteurs (Photo Anthony Maurin).

Culturespaces organise les Grands Jeux Romains, une sorte de feria de l'antiquité mais pas que. Cette année, la société saute le pas et monte un camp romain près de la Porte Auguste. Ce n’est pas la première fois qu’il sera créé mais celui dont nous parlons sera grand, très grand !

Pendant cinq jours, du 1er au 5 mai et de 10h à 18h sur 1 300 m², les visiteurs pourront vivre l’expérience empirique d’une campagne des légions romaines. Pour une entrée fixée à 5 euros (tarif plein mais accessible en tarif réduit pour les possesseurs d’un billet comptant pour les Grands jeux romains ainsi que pour les enfants), ce camp promet de vous plonger dans un bain antique remarquable car il sera monté face à la Porte Auguste, entrée antique de la cité des Antonin.

Quelques costumes de la Leg X de Comps (Photo Anthony Maurin).

Densifier l’événement semble être une chose indispensable, les Grands jeux prennent de l’importance dans le paysage culturel local, il faut par conséquent donner à manger aux visiteurs qui ne vont pas forcément dans l’amphithéâtre mais qui peuvent se balader dans les rues de la ville pour s’immerger dans l’histoire reconstituée.

D’ailleurs, partout à Nîmes vous croiserez des Romains ou des Barbares. Avec trois parcours de déambulations à travers les ruelles, les 200 protagonistes s’en donneront à cœur joie et les visiteurs pourront aisément échanger et discuter avec eux de cette passion chevillée au cœur et au corps qu’est la reconstitution historique.

On renouvellera également le grand défilé nocturne aux flambeaux et celui du culte impérial qui partira des arènes pour s’achever à la Maison carrée. Un marché antique sera quant à lui accessible sur l’Esplanade. Mais parlons un peu du spectacle…

« Nous, on sait, mais il faut que les gens découvrent ! Ce n’est pas une science exacte, c’est du spectacle vivant », lance Éric Teyssier, historien, caution historique et scénariste des GJR aux chefs des équipes des reconstituteurs présents pour la première grande réunion qui devait évoquer les grandes lignes du scénario des « Rois barbares ».

Deux parties et du grand spectacle

Le début sera classique. Plus ou moins car quelques bricoles changent, évoluent ou sont retravaillées d’une année sur l’autre. 2019 verra l’entrée de l’empereur Hadrien et de ses légions, un esercicio et une prière, une immense tortue formée par les romains, une pompa avec un munus de gladiateurs mais aussi et surtout la reconstitution d’une phalange grecque. Appréciant cette culture, Hadrien était friand de ce genre de chose.

« C’est une nouveauté, c’est visuel et c’est la première fois en France que l’on verra une bataille entre une phalange grecque, avec des sarisses de cinq ou six mètres de long et une légion romaine ! », poursuit fièrement Éric Teyssier.

Une première réunion qui s'est achevée au local de la Leg X, à Comps, où le maire joue le jeu et soutien à fond aux Grands jeux romains (Photo Anthony Maurin).

La seconde partie sera grandiose. Nous sommes en 105 avant J.C. Sur l’oppidum des Volques Arécomiques, la naissance de Nîmes. Avant l’arrivée des Romains qui ne vont pas tarder à coloniser les lieux. Un druide invoque les dieux de la source qui a vu naître notre belle cité. Tout à coup, les Teutons et les Cimbres déboulent et pillent la ville, tuent des civils et détruisent tout ou presque. Apeurés par tant de cruauté, les Nîmois et les Grecs de Marseille demandent de l’aide à Rome qui se méfie elle aussi de ces Barbares.

Partis faire un petit tour en Espagne puis dans le nord, les Barbares mettront deux ans à revenir mais reviendront tout de même… Le Sénat romain en appelle à Marius qui est alors en Afrique du Nord. Il arrive avec ses galères à Marseille où, dans les arènes, seront reconstitués les quais du port....

Tout ne sera que beauté pour les yeux ! « C’est une sorte d’août 1944 ! Les Marseillais sont heureux de voir débarquer les troupes romaines, pour eux, cela signifie la sécurité et la liberté retrouvée. Cette année nous théâtralisons un peu plus les choses. Les troupes ne vont pas s’installer à Marseille mais sur les bords du Rhône, du côté d’Arelate, l’Arles antique », ajoute l’historien multi-casquettes.

Les décors 2018, dont la magique ligne Crassus, un rempart qui coupait la piste en deux et qui mesurait 3 mètres de haut. En 2019, les proportions seront presque doublées et le spectacle décuplé (Photo Anthony Maurin).

Plein les mirettes !

En campagne, les légions, de Marius vont s’entraîner sous vos yeux. Pour vivre cette aventure en toute sécurité, il leur faudra monter un camp gigantesque, au cœur de la piste, pour se mettre à l’abri en cas de fourbe attaque. Ceux qui ont vu le spectacle de l’an passé seront surpris car les décors doublent en volume… Dingue.

Un fort comprenant quatre tours de plusieurs mètres de haut ! « C’est le gros morceau mais il y a encore mieux après », note Éric Teyssier. Mieux ? Oui, forcément, l’assaut du camp romain par les Barbares pardi ! Deux armées extérieures et plusieurs tentatives infructueuses. « C’est la première fois que l’on effectue un véritable siège », brosse le scénariste avant de rajouter, « comme chaque année, tout évolue. Le spectacle est en perpétuelle construction, c’est normal, mais les grandes bases historiques sont là. »

À Nîmes, les Grands Jeux Romains sont un rendez-vous incontournable (Photo Anthony Maurin).

Une ultime bataille, celle d’Aix-en-Provence, clôturera le show. Même les femmes barbares se sont battues avec panache quand les GJR les mêleront aux sanglants combats…. La suite est aisément consultable dans les livres d’histoire mais si vous êtes paresseux ou que vous préférez le visuel à la lecture, autant venir car ça va déchirer ! « C’est clair pour tout le monde ? Bon allez-y, ça va être un bon cru cette année ! », conclut Éric Teyssier sous une salve d’applaudissements venue des chefs d’équipes.

La billetterie est ouverte et n'oubliez pas que les GJR sont organisés pendant les vacances scolaires... Le premier spectacle, celui du vendredi, est prévu à 18h. Les deux autres, samedi et dimanche, à 15h30.

Anthony Maurin

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