Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 21.02.2019 - tony-duret - 2 min  - vu 3095 fois

ALÈS Quatre ans de prison pour le chauffard qui a foncé sur des policiers

Les policiers municipaux d'Alès ce jeudi après-midi au tribunal correctionnel. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Dans la nuit de lundi à mardi, à Alès, José, un chauffard sans permis et alcoolisé, a pris la fuite à bord de sa voiture quand il a aperçu les policiers. Après une course poursuite de trois kilomètres, il a foncé sur une voiture de police qui tentait de le ralentir.

Depuis le box du tribunal correctionnel d’Alès, ce jeudi après-midi, José n’a cessé de répéter qu’il n’avait pas vu la voiture des policiers au beau milieu de la route, à deux pas de la gare d’Alès. Quelques secondes plus tôt ce lundi soir, à bord de leur véhicule, trois policiers municipaux se placent en travers de la route dans le but de faire ralentir l’inconscient qui, depuis plusieurs minutes, prend tous les risques pour semer les fonctionnaires.

L'homme vient de frapper son ex-compagne qui a prévenu les policiers. Il est minuit à Alès. Si la nuit est noire, la route, elle, est parfaitement éclairée. Les images de la vidéosurveillance, qui a filmé l'intégralité de la scène, sont d’ailleurs d’une très grande qualité. Mais José a une explication : « C’est parce que je regardais derrière moi pour voir où était la voiture qui me suivait et quand je suis revenu à moi, j’ai percuté la voiture de police. J’ai même pas eu le temps de freiner ». Et quand la présidente lui signale qu’au lieu de tourner la tête vers l’arrière, il aurait pu se servir de son rétroviseur, José ne sait plus, rappelle qu’il avait bu cinq bières fortes et qu’on peut regarder son casier avec ses 27 condamnations, il ne s’en est jamais pris à des policiers, avec sa « parole d’homme » en prime.

Un policier : « J’ai cru que mon collègue était mort »

Sauf qu’en épluchant le casier judiciaire dans le détail, la présidente retrouve une condamnation pour des violences sur un policier… « Oui, je lui ai mis un coup de tête, mais il a voulu faire l’homme », explique-t-il avant de rassurer l’assistance : « Mais je n’ai jamais rien eu contre la police ». Les policiers municipaux d’Alès, qui ont assisté à l’audience, n’en sont probablement toujours pas convaincus. Ce soir-là, ils sont passés tout près de la mort.

Guillaume, qui ne doit sa survie qu’à un réflexe miraculeux puisqu’il a sauté sur le capot du chauffard pour ne pas finir écrasé, s’en sort avec 15 jours d’ITT et un inestimable traumatisme. Son collègue, lui, s’est brisé le tendon d’Achille lors de cette intervention : 30 jours d’ITT. Il avance à la barre en béquilles et revient sur le moment de l’impact : « J’ai cru que mon collègue était mort. Je ne pensais pas qu’il était possible qu’il s’en sorte ». Dans son box, le prévenu ne manifeste aucune émotion, ce que relève la procureure : « Il a une empathie proche de la nullité ». S’appuyant sur son casier judiciaire, elle demande cinq ans de prison (il en risquait vingt, NDLR). Le tribunal estime que quatre années suffisent.

Tony Duret

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