Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 05.03.2019 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 546 fois

FAIT DU JOUR Stéphane Roos, les pieds sur terre et la tête dans les nuages

Stéphane Roos (à droite) a reçu la médaille de l'Ordre nationale du Mérite en 2016 (Photo Tony Duret / Objectif Gard)

Le météorologue nîmois va aider à la réorganisation du service de Météo France pour la navigation aérienne et les aéroports. Portrait d’un scientifique pas comme les autres.

Pendant 15 ans, il a fait la pluie et le beau temps, délivrant ses bulletins météo quotidien et gérant des événements climatiques extrêmes, comme les inondations. Une phénomène tristement célèbre dans le Gard. D'ailleurs, Stéphane Roos en a fait personnellement les frais. À peine a-t-il posé le pied à Nîmes, en 2005, que le département connaissait de terribles crues.

« Pendant que j’étais dans la cellule de crise avec le Préfet, ma femme m’a téléphoné. Elle voyait l’eau monter à toute vitesse dans la maison. À l’époque, on habitait Générac, épicentre des inondations », se souvient, encore douloureusement, l'ingénieur. Heureusement, plus de peur que de mal pour sa famille. Réfugiés sur la toiture de leur maison, son épouse et ses enfants ont été secourus par les pompiers.

De pareilles anecdotes, le fonctionnaire en a des tonnes. La routine ? Ce Marseillais ne connaît pas. Né d’une mère tunisienne et d’un père allemand, le quinquagénaire fait de la diversité une source de richesse. Dans les pas de son paternel, il décroche en 1996 le brevet de pilote de ligne. Une compétence acquise après son passage au centre d’essai en vol de Brétigny-Sur-Orge, une fois diplômé de l’école nationale de météorologie de Toulouse.

Des passions insolites

Touche-à-tout, ses passions en surprennent plus d'un. Qui pourrait deviner que derrière le scientifique se cache un peintre, épris de peinture érotique et fondateur du mouvement Art continu ? Qui pourrait croire que Stéphane Roos se plait à dessiner des vêtements pour homme de haute couture ? Un amour transmis par sa mère qui enseignait la discipline dans la cité phocéenne.

Addict aux MOOCs, ces formations en ligne ouvertes à tous, Stéphane Roos s’essaie à la démocratie participative, à la gouvernance territoriale ou encore aux agro-industries durables. Loin du scientifique retranché dans son laboratoire, l’ingénieur est un amoureux de la vie, un « créatif. »

C’est, selon lui, ce qui a poussé sa direction a le choisir comme directeur-adjoint en charge des centres météo aéronautiques de France. Un changement de vie pour le celui qui va bientôt souffler sa 56 ème bougie. Toujours basé à Nîmes, il chapeautera les 14 centres de prévisions météo des aérodromes de France. Un retour à ses premiers amours. 

Nouveau défi

Stéphane Roos aura la lourde tâche de moderniser le fonctionnement des centres afin d'atteindre les objectifs du programme « Action publique 2022. » Un plan gouvernemental qui prévoit la suppression de 350 postes sur les 3 000 de Météo France.

Un challenge difficile aussi bien techniquement qu'au niveau du management des fonctionnaires. Mais l'ingénieur l'estime nécessaire : « aujourd’hui, les évolutions technologiques nous permettent de nous libérer du temps pour répondre davantage aux attentes des usagers .» Contre vents et marrées, le météorologue compte mener sa mission à bien. 

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

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