Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 13.03.2019 - elodie-boschet - 2 min  - vu 600 fois

GARD Quand les victimes rencontrent les condamnés

Signature de la convention entre les chefs de juridiction des tribunaux d'Alès et de Nîmes. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

L’expérience n’est pas banale. Auteurs d’infractions et victimes vont prochainement être amenés à se rencontrer au sein d’un espace de parole. Une convention vient d’être signée en ce sens entre les tribunaux d'Alès et de Nîmes, l'association Agavip-Médiations (*) et le SPIP (**) du Gard.

Ils ne se connaissent pas mais ont commis ou subi le même type de faits. Ces condamnés et ces victimes, qui ne sont évidemment pas reliés dans la même affaire, vont néanmoins tenter de dialoguer ensemble. Un échange qui entre dans le cadre de la « justice restaurative », que l’on appelle aussi « justice réparatrice », où l’on privilégie les mots pour adoucir les maux. La méthode, basée sur une démarche volontaire et confidentielle pour les deux parties, peut permettre aux victimes de tourner la page et aux auteurs d’éviter la récidive, par le récit de leurs vécus respectifs.

Dans le Gard, ces temps d’échanges porteront sur une thématique particulière : la violence. « Nous excluons du protocole les violences intrafamiliales et conjugales », précise Éric Maurel, procureur de la République à Nîmes.

Les premières rencontres avant l’été

« Il y aura cinq séances de rencontres, d’une durée de trois heures, pour discuter des répercussions de l’infraction. Certaines personnes condamnées ont besoin de comprendre ce qu’elles ont fait vivre, le but étant de ne pas laisser les victimes et auteurs enfermés dans leur statut. C’est une philosophie humaniste », explique Laury Thirion pour le Service pénitentiaire d’insertion et de probation du Gard. « La parole est libre et il n’y a aucune rétribution pour les participants au dispositif », souligne-t-elle.

Partie prenante du projet, l’association Agavip-Médiations forme ses membres et ses bénévoles et recherche des victimes qui accepteraient de se prêter à l’exercice. Les premières sessions de rencontres, par groupe de trois à cinq personnes, pourraient débuter « avant fin juin. »

Élodie Boschet

* Agavip-Médiations : association gardoise d'aide aux victimes d'infractions pénales et de médiations.

** SPIP : service pénitentiaire d’insertion et de probation. 

Elodie Boschet

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