A la une
Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 14.03.2019 - anthony-maurin - 3 min  - vu 570 fois

GARD Grogne sociale : l'intersyndicale invite au blocage de l'économie

Nouvelle action sociale pour les syndicats le 19 mars prochain. Pas de manif mais des grèves et un rassemblement pour discuter.
L'intersyndicale se met au travail pour le 19 mars et un mouvement différent (Photo Anthony Maurin).

Thierry, Bruno, Gilles et Georges (Photo Anthony Maurin).

Une fois n'est pas coutume, les syndicats changent leur approche de la lutte sociale. Traditionnellement confinés dans la facilité d'une petite manif départementale, ils ont choisi de ne pas choisir et de lutter autrement. FO, CGT, FSU, CFTC, Solidaires et quelques gilets jaunes s'unissent pour barrer la route aux idées gouvernementales en bloquant l'économie un jour... ou plus !

Pour Bruno et Thierry de la CGT, " le processus de lutte est maintenant établi autour de sujets légitimes depuis quelques mois. Hausse des salaires, défense et amélioration des services publics, justice sociale... Il y a matière à faire différemment ! On veut avancer le mouvement au sein des entreprises et des administrations avec des piquets de grève et une plage horaire large pour avoir un réel point de convergence. "

Pas de manif, donc, le 19 mars prochain. Pas de manif mais une grève qui pourrait très bien marquer les esprits. La grogne est encore perceptible, difficile à jauger mais effective dans les faits bien qu'elle manque cruellement de lisibilité. Les syndicats, en manque d'inspiration depuis quelques années, reviennent dont un peu en arrière et renouent avec la formule gagnante, le blocage pur et dur de l'économie.

Seules la CGT et FO étaient présents pour la conférence de presse... (Photo Anthony Maurin).

" Les gilets jaunes, on ne sait pas qui c'est ! Nous n'allons exclure personne. Nous ne fermons la porte à rien mais les gilets jaunes ne sont pas une organisation, c'est un mouvement. Partout où c'est possible, ils pourront se joindre à nous et participer aux initiatives. On ne se prive de rien ni de personne mais nous ne discuterons pas nos valeurs ! ", poursuivent Thierry et Bruno.

" On part de la problématique des salariés au quotidien dans leur entreprise. Si on veut bloquer l'économie pour se faire entendre, ça passe par les entreprises et pas par les ronds-points. On ne fera pas de manif traditionnelle. On prendra le temps d'aller parler aux salariés et de leur expliquer tout cela ", assure le duo de la CGT.

Unité quasi totale

Gilles Besson, secrétaire général de FO dans le Gard, est quant à lui sur la même longueur d'onde. " Nous faisons le constat qu'avec le gouvernement Macron, tout y passe ! Il y a une très large unité autour de ces sujets. Notre combat, c'est la politique antisociale et rétrograde menée par le gouvernement qui relaie les revendications du Medef. Je ne me trompe pas d'adversaire... À Bagnols et à Alès, FO, la CGT, la FSU mais aussi les gilets seront unis. "

Et le secrétaire FO de poursuivre, " nous appelons au blocage de l'économie sur ces deux bassins. Nous soutiendrons les combats de tous ceux qui veulent aller contre les idées rétrogrades. Les gilets jaunes nous donnent une belle leçon. Ils ont passé des centaines d'heures sur les ronds-points mais le cœur de métier des syndicats, c'est de bloquer l'économie. Il faut tous s'arrêter de travailler le 19 mars prochain. On a mis de côté la question de la manif. La grève d'une journée pleine reste l'objectif premier. Il faudra convaincre les collègues. Les gens décideront peut-être de ne pas y retourner le lendemain ! C'est aux salariés de faire le choix et de prendre les décisions. On pense que c'est ce qu'il faut faire mais bon... "

" Nous ne sommes pas là pour discipliner les consciences. La convergence va s'établir mais il faudra que tout le monde s'y mette et qu'on arrête avec les conneries... On n'a plus le choix, on en est là. On va tout perdre dans les deux ou trois mois à venir. Le gouvernement ne comprend que le rapport de force ! Qu'y a-t-il de plus pacifique que de croiser les bras et ne pas travailler ? On fait ça une semaine et on leur fait perdre des milliards d'euros ! ", pense Georges de FO.

Sur chaque lieu de travail, un piquet de grève pourra être mis en place pour cette nouvelle forme de mobilisation. Entre 12h et 16h, c'est un rendez-vous revendicatif départemental qui sera organisé devant la préfecture du Gard.C'est une dynamique qui est en train de se mettre en place. Utiliser l'outil syndical en le mettant à la disposition de tous semble convaincre la majorité des mécontents qui espèrent, enfin. On revient aux fondamentaux du syndicalisme. Bonne idée ?

Anthony Maurin

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio