Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 12.04.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 600 fois

UZÈS Le budget voté entre les invectives

Le maire d'Uzès, Jean-Luc Chapon (3e en partant de la droite, au premier plan), jeudi soir lors du conseil municipal (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

L’opposition n’était pas nombreuse jeudi soir, à l’occasion du vote du budget primitif 2019 de la commune d’Uzès, mais ça n’a pas pour autant pacifié les échanges.

Il faut dire que la séance est partie sur les chapeaux de roues, à la faveur de la vente d’un terrain situé à proximité de la gendarmerie et présenté comme un délaissé, à la Compagnie immobilière Méditerranée. Un terrain vendu 37 800 euros, soit 10 % de moins que la valeur estimée par les Domaines, ce qui correspond à la marge de négociation légale. L’opposante Lydie Defos du Rau demandera donc pourquoi la Ville avait accordé cette ristourne et s’il ne serait pas plus judicieux « d’aménager un espace vert » sur ce terrain.

« Ça devient répétitif, il faut que vous connaissiez les dossiers avant de parler. Ce terrain est l’accès à celui que nous avons déjà vendu », lancera le maire, Jean-Luc Chapon, avant d’affirmer avoir acheté ce terrain « 300 000 euros », en avoir réservé « la moitié pour la gendarmerie », puis donc avoir vendu la seconde moitié « 1,4 million d’euros. »

Fiscalité locale inchangée

« On aurait pu faire une servitude gratuite, mais on leur propose d’acheter, alors quand vous posez une question, réfléchissez d’abord ! Imaginez que tout le monde fasse comme vous, on y passerait la nuit ! », poursuivra le maire, visiblement agacé. « Je ne comprends pas pourquoi vous vous énervez, je pose une question », répondra Lydie Defos du Rau, avant que le maire n’estime que « cette conversation devient complètement débile. » L’opposition s’abstiendra lors du vote.

Le ton était donné. Venait ensuite la présentation du budget primitif 2019 de la commune, qui se monte à 13,73 millions d’euros en fonctionnement et 11,43 millions en investissement (en comptant 5,25 millions d’euros de restes à réaliser 2018). Une somme qui sera principalement mise sur des travaux de voirie (6,19 millions d’euros), des travaux sur les bâtiments communaux (2,73 millions d’euros) et le remboursement de l’emprunt (1,31 million d’euros). Les taux de fiscalité locale restent quant à eux inchangés. Seul Christophe Bouyala interviendra sur la question du budget et il sortira l’artillerie lourde.

Lydie Defos du Rau et Christophe Bouyala (à G.), lors du conseil municipal, jeudi soir à Uzès (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Dans une intervention très politique, l’opposant lancera au maire : « Vous évoquez le désengagement de l’État depuis 2014, mais à cette époque votre nouveau meilleur ami Fabrice Verdier a voté ces baisses […] Pour acheter un ancien député socialiste, ça ne vous a pas coûté bien cher : une vice-présidence (de la Communauté de communes du Pays d’Uzès, la CCPU, NDLR) et quelques belles promesses. »

Chapon égal Bouteflika ?

Passant aux finances, Christophe Bouyala estimera qu’elles « paraissent saines, mais c’est aussi dû en grande partie à la participation de la CCPU au budget de la Ville. » Bref, « on déshabille la CCPU, qui est riche, pour habiller la Ville, qui est pauvre », conclura l’opposant, avant de comparer Jean-Luc Chapon à… Abdelaziz Bouteflika, le désormais ex-Président algérien, dont la fin de règne a été provoquée par des manifestations populaires.

Jean-Luc Chapon rétorquera à Christophe Bouyala que l’opposant « oubli(ait) de dire que la commune a donné 1,5 million d’euros de terrain à la CCPU pour construire l’Ombrière », avant d’aller lui aussi sur le terrain des amitiés. « Vous parlez d’un ami que j’aurais. Je ferai simplement référence à votre grand ami Cavard (Christophe Cavard, lui aussi ex-député de la majorité, NDLR). Je ne l’oublie pas celui là. » Le budget sera voté avec les trois voix contre des opposants présents. Plus tard, pensant qu’il s’agirait du dernier mot de la séance, Jean-Luc Chapon lancera une maxime à Christophe Bouyala : « Conservez les pierres qu’on vous jette, c’est le début d’un piédestal. M. Bouyala, je vais conserver les pierres que vous me jetez. » Si la maxime est belle, l’effet sera quelque peu terni par la délibération restante à l’ordre du jour.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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