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Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 19.04.2019 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 3545 fois

FAIT DU JOUR Marine Le Pen : « Le Gard représente un espoir ! »

Marine Le Pen présidente du Rassemblement national

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (Photo : droits réservés)

Demain, la présidente du Rassemblement national est en meeting à Beaucaire dans le cadre de la campagne des Européennes. Entretien. 

Objectif Gard : Que représente le département du Gard pour votre parti ?

Marine Le Pen : Il incarne un espoir pour nous. Pendant très longtemps, on disait du Rassemblement national qu’il n’était pas capable de gérer des villes, des collectivités. Or, aux Municipales de 2014, les administrés de Beaucaire ont accordé leur confiance à Julien Sanchez. Il a démontré que le Rassemblement national était capable de bien gérer des communes, notamment en baissant les impôts et en assainissant les finances publiques. 

« ll n’y a pas de plafond de verre »

Julien Sanchez est également porte-parole de votre mouvement. C’est un peu votre homme de confiance ? 

Julien Sanchez participe de cette génération de jeunes militants engagés et à qui le mouvement a fait confiance. Il a du sang-froid, le sens aigu des responsabilités. Nous n’avons jamais regretté le fait de l’avoir poussé à de hautes responsabilités. Il a fait la démonstration de sa compétence.

Beaucaire, c’est un peu le laboratoire du Rassemblement national ?

Je n’aime pas ce terme. Ça donne l’impression qu’on mène une expérience. C’est plus une vitrine qu’un laboratoire. Nous montrons ce que nous sommes capables de faire dans des conditions très difficiles. En arrivant, la situation que les maires ont trouvé était catastrophique... Ils ont mis de l’énergie pour arrêter le gaspillage de l’argent public.

Toutefois, il y a toujours un plafond de verre pour certains de vos candidats qui ne parviennent pas à remporter l'élection. C’est le cas de Yoann Gillet sur Nîmes…

Non. Moi, je suis persuadée qu’il n’y a pas de plafond de verre. Il nous faut du temps. Je vous rappelle qu’en 2007, nous étions à 4,5% des voix aux Législatives. Aujourd’hui, nous avons mis en place un mouvement très puissant. Nous montons les marches quatre à quatre…

Quatre à quatre, mais vous n’êtes pas encore en haut de l’escalier. Qu’est-ce qu’il vous manque ?

Du temps... Nous menons un travail de terrain, de conviction. Nous avions un déficit en terme d’implantation locale. Nous n’avions pas cette capacité et aujourd’hui nous rattrapons le temps perdu.

« C’est pas Bellamy mais bel alibi ! »

À un mois des Européennes, qu’allez-vous dire demain aux Gardois ?

Pour la première fois, on peut sortir de la fatalité de l’Union européenne fédérale. Tout ce qu’ils contestent peut être changé. Pourquoi ? Parce qu'il émerge dans l’ensemble des pays européens des mouvements pour les peuples et le retour au contrôle des frontières. Une Europe oui, mais des nations.

Avez-vous une proposition phare à soumettre à nos lecteurs ?

Outre le retour aux frontières, la relocalisation de la production pour permettre à nos entreprises de retrouver du travail et d'embaucher. Ça nous permettrait aussi de retrouver une certaine indépendance économique et une sécurité alimentaire. 

En 2014, le RN est arrivé en tête des Européennes avec 32% des voix, plus de 10 points devant Les Républicains. Aujourd’hui, leur tête de liste de la Droite, François-Xavier Bellamy, est assez conservateur. Qu’est-ce qui vous distingue des Républicains ?

Excusez-moi, mais une Droite conservatrice qui veut conserver l’Union européenne telle qu’elle existe avec le libre-échange ? L’immigration massive ? La concurrence internationale déloyale ? Une Union qui met à genou nos agriculteurs ? Non, avec Les Républicains nous n’avons rien en commun.

Pourtant, sur l’immigration, François-Xavier Bellamy prône un retour systématique dans le pays d’origine des immigrés en situation irrégulière. Il propose également que les demandes d’asile se fassent dans le pays d’origine. Vous n’êtes pas très éloignés...

C’est même du copier-coller ! Pour les objets, les Chinois sont les rois de la contrefaçon mais en politique, il semblerait que ce soit M. Belllamy ! Ces cinq dernières années, quand est-ce que Les Républicains ont défendu ces positions-là ? Ils ont fait exactement l’inverse, notamment en votant le pacte de Marrakech. C’est pas Bellamy mais bel alibi !

Reste qu’avec ces propositions, il peut vous grignoter des voix, notamment auprès des électeurs qui ne veulent pas la fin de l’Union Européenne...   

Nous ne voulons plus sortir de l’Union ! Il y a deux ans et demi que nous avons dit que les choses ont changé. Au niveau européen, nous ne sommes plus isolés. Tenez : nos amis Italiens avec Matteo Salvini ou Autrichiens sont prêts à changer le modèle… Et puis, quand Bellamy dit qu’il est plus proche de Macron que de Marine Le Pen, je vous laisse imaginer !

Collard à l'Europe ?

Enfin, le Gard, c’est aussi le département de Gilbert Collard, député Rassemblement national de la 2e circonscription. Sera-t-il sur votre liste aux Européennes ?

Ah, ah… Vous verrez ça dans quelques jours ! Bon, ce n’est pas une surprise : Gilbert Collard a exprimé le souhait d’aller combattre au Parlement. J’ai dit que je n’y voyais pas d’inconvénient. J’espère qu’il ne sera pas frustré, car la parole est moins facile et moins libre qu’à l’Assemblée nationale. Le Parlement, c’est un travail collectif qui laisse peu de place à l’individualisme.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

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