Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 10.05.2019 - elodie-boschet - 3 min  - vu 597 fois

GARD Mobilisation pour la défense des services publics

Cet après-midi à Nîmes (Photo : Coralie Mollaret)

À Alès, environ 300 personnes ont battu le pavé pour défendre les services publics. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

À l’appel de plusieurs syndicats, une journée d’action nationale était organisée aujourd’hui pour défendre l’avenir des services publics. Dans le Gard, plusieurs centaines de personnes se sont mobilisées à Alès, Nîmes et Bagnols.

Nouvelle grogne sociale, ce jeudi 9 mai, pour dire « non » à la réforme de la fonction publique qui fait l’objet d’un projet de loi. Celui-ci prévoit, entre autres, la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires d’ici à 2022, l’augmentation du nombre d’embauches de contractuels issus du privé, ou encore la création de mesures pour favoriser la mobilité des agents. Tandis que le gouvernement explique que cette réforme a pour ambition de bâtir une fonction publique « plus agile, plus ouverte et plus attractive », les syndicats de fonctionnaires la rejettent en bloc.

Le lycée Jean-Baptiste Dumas était le point de rendez-vous de la manifestation. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

À Alès, plus de 300 manifestants se sont donc réunis ce matin sur la place de Belgique, face au lycée Jean-Baptiste Dumas. Leur défilé s’est arrêté devant plusieurs services publics de la ville, comme la Sécurité sociale, l’ancien Conseil de prud’hommes, la sous-préfecture… « Si on laisse faire, ce circuit sera de plus en plus court car il n’y aura plus de services publics », lance Alain Martin pour la CGT.

« Le sort que Macron nous réserve, c’est un démantèlement et une privatisation de la fonction publique pour les personnels et les usagers », enchaîne Aimée pour Force ouvrière, qui dénonce « une catastrophe pour le service public et un coffre-fort bien rempli pour les multinationales. » Le syndicat Solidaires, représenté par Robert, rappelle à tous « qu’il va falloir se battre » pour obtenir gain de cause : « Ce n’est pas sur une seule journée d’action que nous aurons des résultats ! »

Ce midi, lors de la manifestation à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

À Bagnols, une petite centaine de manifestants a répondu à midi à l’appel des syndicats présents, la CGT, FO et la FSU, pour dénoncer « une attaque inouïe » contre les fonctionnaires, selon les termes de Louise Moulas, de FO. Et la syndicaliste de rappeler que dans le Gard rhodanien « la fonction publique, c’est 30 % des emplois. » Outre la réduction du nombre de fonctionnaires, FO dénonce également le projet de réforme de l’hôpital et celui de l’Éducation, qui constituent, selon Louise Moulas, « un plan cohérent, une déclaration de guerre alors que le service public c’est légalité des droits pour tous. »

La syndicaliste appellera à la grève générale de la fonction publique. Côté CGT, le secrétaire de l’union locale Patrick Lescure s’en prendra à l’attitude du gouvernement contre les manifestants, osant une comparaison avec les fascistes, avant d’appeler à « personnaliser les 120 000 emplois de la fonction publique. En septembre, dans le Gard rhodanien il manquera peut-être un professeur, un policier, un pompier. Ce sont des fonctions, pas des chiffres. » Le cégétiste veut croire à « un début de mobilisation et de convergence des luttes », en insistant sur le fait que « c’est maintenant que tout se joue. » À midi, d’après FO, il y avait 20 % de grévistes dans les collèges et lycées de Bagnols, et 63 enseignants grévistes dans 35 écoles du Gard rhodanien.

À Nîmes, la manifestation a débuté vers 15 heures au départ de la Maison carrée. Plusieurs centaines de personnes ont convergé vers la préfecture. En tête de cortège, la banderole intersyndicale est claire : « Sauvons le service public. » Syndiqué FO, Georges Carbonnel assure que le projet de loi de transformation de la fonction publique « est une liquidation pure et simple de ce qui fait le statut de fonctionnaire. On veut l'aligner sur le privé ! »

Un statut qui découle du Conseil national de la résistance en 1945. « Ça a permis des services devant lesquels tous les citoyens sont égaux, peu importe leur classe sociale. Aussi, le statut du fonctionnaire le protège de toute forme de pression politique ou celles émises par des lobbies », poursuit M. Carbonnel.

Dans le cortège de la manifestation nîmoise (Photo : Coralie Mollaret)

Enfin, « la course au profit des entreprises privées n’a pas de place dans les besoins administratifs des citoyens ! Bien sûr, on a pas dit que l’automobile devait être gérée par le public, mais des secteurs comme le médical ou le social ne doivent pas être laissés au privé », insiste le syndiqué FO. Et le même d’inviter à regarder du côté de la justice où se tient en ce moment le procès à Paris d’Orange (ex-France Télécom), poursuivie pour « harcèlement moral. » Entre 2008 et 2009, une trentaine de salariés de l’entreprise se sont donnés la mort, selon les syndicats.

Le projet de loi sera au programme de l’Assemblée nationale dès ce lundi 13 mai, avec la volonté du gouvernement de le faire adopter avant l’été pour une application au 1er janvier 2020.

Élodie Boschet (à Alès), Coralie Mollaret (à Nîmes) et Thierry Allard (à Bagnols)

Elodie Boschet

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