Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 15.05.2019 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 788 fois

LE 7H50 de Gilbert Collard : « Moi j’aime l’Europe, mais ma patrie ce n’est pas Bruxelles »

Le 26 mai, les électeurs seront appelés aux urnes pour les Européennes. Dans le Gard, les candidats inscrits sur les listes nationales répondent à votre journal quotidien.
Le député sortant proche de Marine Le Pen, Gilbert Collard. Photo : Coralie Mollaret)

Gilbert Collard et Marine Le Pen, le 20 avril dernier à Beaucaire. Le député de la 2ème circonscription du Gard est en position éligible sur la liste (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Réélu député il y a deux ans, ce proche de Marine Le Pen s’imagine désormais un destin au Parlement européen. Il émarge en 15ème position sur la liste Prenez le pouvoir, du Rassemblement national.

Objectif Gard : Vous avez souhaité être candidat aux Européennes. Pourquoi ? Est-ce pour vous assurer cinq années supplémentaires de mandat, comme le dit votre adversaire le républicain, Franck Proust ?

Gilbert Collard : Franck Proust pense comme il est. On ne peut pas empêcher à un esprit malsain d’avoir des idées malsaines ! Moi, je me garderai bien de lui prêter des idées vilaines… Ce n’est pas dans mon esprit.

« La bêtise est contagieuse ! »

Plus sérieusement, pourquoi votre candidature aux Européennes ?

J’ai bien failli ne pas y aller. Imaginez, si je retrouve Franck Proust dans l’avion pour aller à Bruxelles ? Ça va être pénible : la bêtise est contagieuse. Mais, on m’a garanti qu’il dormait pendant les vols. Plus sérieusement, aujourd'hui je pense que le vrai combat se mène à Bruxelles. Je suis aussi très curieux des expériences institutionnelles. J’ai envie de voir comment ça fonctionne et surtout d’expliquer le fonctionnement de l'Europe aux citoyens. 

Dans une interview à Objectif Gard, Marine Le Pen dit craindre que vous soyez frustré car la parole est moins libre à l'Europe et les projecteurs médiatiques y sont moins braqués... 

Vous savez, je viens de terminer le livre du cardinal Robert Sarah, originaire de Guinée. Il nous dit que la grandeur d’âme, c’est de ne plus occuper le territoire médiatique.

Ça risque d’être difficile pour vous, non ?

Non, parce qu’il y a tellement de journalistes de plus en plus cons que ça devient reposant !

« L’Europe, un immense marché à réguler »

Charmant... Revenons-en aux Européennes. Vous êtes en position éligible. Comment vous préparez-vous au Parlement européen ?

J’ai lu tous les traités de fond en comble. Je me suis mis au courant de la procédure. J'ai échangé avec trois députés européens : Jacques Colombier, Nicolas Bay et Dominique Martin. Je suis sûr que l’on peut expliquer ce qui va et ce qui ne va pas aux citoyens. Je ferai des conférence sur l’Europe. Et puis, j’ai vraiment l’intention de porter des projets en lien avec mon suppléant et donc, successeur à l’Assemblée Nationale, Nicolas Meizonnet.

Qu’est-ce que représente l’Europe pour vous ?

À l’heure actuelle, ça représente un immense marché qu’il faut absolument réguler pour qu’il ne soit pas au service de super structures, des lobbies, des banques. Il faut en faire quelque chose d’humain. Oui, il faut humaniser l’Europe !

Citez-nous quelques dysfonctionnements de l’Union européenne, selon vous.

La concurrence des normes fiscales ou sociales. Les distorsions dans l’application des règles d’un pays à l’autre. Tenez par exemple, nos viticulteurs. Les Espagnols vendent leurs vins dans le Gard avec des appellations poétiques qui sentent bon le Sud de la France… Or, leurs vins désobéissent à toutes les règles que l’on impose à nos viticulteurs français. C’est la même chose pour les fruits.

Mais ne s’agit-il pas d’un problème plutôt français ? La France a tendance à durcir les décisions de l’Union dans leur application…

S’il n’y avait pas ce jeu de concurrence, nous n’aurions pas ces problèmes. Nous avons un système concurrentiel qui n’est pas régulé. Vous savez, moi, personnellement, je n’ai jamais été un adversaire de l’Europe. Mais j’ai toujours dit que je ne voulais pas de celle-là, soumise à l’hégémonie allemande. 

Justement, contrairement au Rassemblement national, vous n’avez jamais été en faveur de la sortie de la France de l’Europe. Que voyez-vous de positif dans l’Union ?

Le point positif, c’est que l’on aurait pu faire une Europe de la fraternité, s’il n’y avait pas eu les fricards ! C’est le rêve de Romain Gary, bien avant qu’il y ait toutes ces polémiques…

« Moi, j’aime l’Europe mais… »

Pouvez-vous nous citez quelques-unes des solutions du Rassemblement national pour résoudre les problèmes que vous évoquez ?

Le programme il faut le lire. Je ne vais pas le commenter. Il y a l’idée du localisme. Les nations doivent exister pour permettre une dimension spirituelle à l’Europe. Moi j’aime l’Europe, mais ma patrie ce n’est pas Bruxelles.

Ce n'est pas très concret ce que vous nous dites là…

Ah, si vous ne comprenez pas ! Nous exigeons des sanctions européennes contre l’Espagne. Ça a été fait sur d’autres sujets auparavant. Mais on ne le fait pas à cause des problèmes de rapports de force entre les groupes. Il faut aussi que les parlementaires aient le droit d’initiative des lois. Ça permettrait plus de démocratie.

Le 26 mai, le scrutin devrait être marqué par une forte abstention. Or, celle-ci profite au Rassemblement national. Qu’allez-vous dire aux électeurs pour les décourager d’aller voter ?

Lisez Objectif Gard… Vous m’avez tendu une perche !

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Lire aussi : Le 7H50 de Michel Cegielski : « L’Europe ? On s’excite un mois avant et on pleure un mois après… »

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Coralie Mollaret

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