Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 16.05.2019 - norman-jardin - 4 min  - vu 1023 fois

FAIT DU JOUR Desbonnet, un gardien OK pour l’USAM

Le gardien de l’USAM est Montpelliérain mais c’est à Nîmes qu’il est devenu un des tous meilleurs Français.
Desbonnet mise en avant le 16-5-2019

Desbonnet est un passionné de Hockey sur Glace (photo collection privée Remi Desbonnet)

Le derby de ce soir au Parnasse aura une saveur particulière pour ce bon vivant, boulimique de sport et curieux de tout. Un passionné de hockey qui est venu au handball un peu par hasard. Il rêve d’Europe avec l’USAM et d’une place en équipe de France. Rencontre avec un Héraultais de souche et Nîmois de cœur.

La carrière d’un sportif de haut niveau tient parfois à peu de chose. Aussi décalé que cela peut paraître, celle de Rémi Desbonnet a basculé avec la destruction d’une patinoire. Plus précisément celle du Lunaret à Montpellier, où le gardien de but de l’USAM pratiquait le hockey sur glace. Nous sommes en 1998. Privé alors de terrain de jeux, le jeune sportif se concentre sur le handball, discipline où il excelle désormais.

Mais chez l’ultime rempart de la Green-Team, le sport rythme le quotidien. Le hockey sur glace, le handball bien sûr mais aussi le tennis et le triathlon. Tous ces activités forment l’équilibre de ce boulimique d’efforts physiques. D’ailleurs, c’est à vélo qu’il honore ses rendez-vous en centre-ville.

Enfant, il grandit dans le centre de Montpellier, entouré d’une famille de sportifs. De 3 à 12 ans il fait du hockey sur glace. « Je rêvais de jouer en LNH comme disent les Québécois (Ligue Nationale de Hockey Nord-Américaine, NDLR) et maintenant je joue en LNH (Ligue Nationale de Handball, NDLR) », souligne avec humour le portier nîmois. Comme un petit raccourci du destin, il est alors licencié dans le club de Nîmes qui s’entraîne à... Montpellier.

Roland Garros sur le vieux canapé en cuir

De son enfance heureuse, il retient d’autres moments de sport. « Avec mon grand-père, on regardait Roland-Garros à la télé. Sur le vieux canapé en cuir vert, avec le dos collé parce qu’on transpirait. » Des souvenirs familiaux gravés à jamais.

Jeune garçon, il choisit la voie du handball. Il a du talent, et tout naturellement, il franchit les étapes au MHB (Montpellier Handball). Alors qu’il est troisième gardien l’équipe, l’affaire des paris éclate et, le malheur des uns faisant le bonheur des autres, elle va lui rendre une fière chandelle. Primoz Prost, un des gardiens de buts de Montpellier démissionne. Rémi en profite pour grimper dans la hiérarchie et se faire connaître.

Le club héraultais lui propose un contrat professionnel. Mais avec Robin et Omeyer la concurrence est rude et le temps de jeu n’est pas garanti. C’est alors que Rémi reçoit un appel de Jérôme Chauvet, entraîneur de l’USAM de l’époque. Nîmes lui promet un contrat de trois ans et une place de titulaire en concurrence avec Idrissi. « Quand tu as 19 ans, l’envie de jouer est la plus forte. »

Rémi Desbonnet pratiquant le Beach handball (photo collection privée Rémi Desbonnet)

Rémi décide de s’émanciper et de passer de l’autre coté du Vidourle. « L’USAM m’a fait confiance. Tout l’environnement du staff m’a renvoyé beaucoup de sérénité. » Il est désormais lié avec le club nîmois jusqu’en juin 2021 et il y fait l’unanimité. David Tebib, son président, ne cache pas l’admiration qu’il porte envers son gardien de but : « Si je devais faire Koh-Lanta, je le prendrais dans mon équipe. C’est un garçon humainement précieux, loyal, fidèle qui ne trahira pas. » 

« Montpellier ne gagnera pas ! »

Depuis plusieurs saisons maintenant, l’ancien Montpelliérain figure dans le top des gardiens de but français. C’est tout naturellement que de nombreux observateurs voient en lui un international en puissance. Pourtant, Rémi attend encore sa première sélection. « C’est un rêve et je regarde à chaque fois des listes du sélectionneur », avoue le Nîmois.

Avant cette juste récompense, il va très probablement retrouver l’Europe avec l’USAM. Une perspective qu’il espère et il n’oublie pas les Usamistes passés avant lui : « C’est un des rares clubs français à avoir un passé européen. Ici, n’importe qui te parle des matches dans les arènes contre Benfica et Barcelone. C’est une fierté nîmoise. »

Alors forcément, le derby de soir ne sera pas un match comme les autres pour lui. Pour autant, il ne cultive pas de haine face son ancien club. « Ma famille ne m’a pas éduqué avec cet antagonisme. Je n’ai aucune aigreur envers Montpellier. Venir à Nîmes c’est un choix personnel». Pas de mauvaises pensées mais une sacrée envie de gagner ce match. Et il en est certain : « Montpellier ne gagnera pas ».

Bonne bouffe, street-art et architecture

Mais l’histoire de gardien de but ne se résume pas à une multitude de sports. Sa curiosité naturelle le pousse à découvrir d’autres horizons. Il assouvit régulièrement sa passion pour l’art culinaire. Là encore, ses goûts sont divers : « Quand on part en voyage avec Agathe, ma compagne, on prévoit les restaurants à ne pas manquer. Mais je prends aussi du plaisir à manger aux halles ou sur un comptoir avec des amis. »

Il aime aussi l’architecture, le street art et l’art contemporain. C'est le genre d’homme avec qui on peut parler de beaucoup de choses, intéressé par tout et respectueux du travail des autres. « J’essaye de m’y ouvrir un peu. »

Rémi attend Montpellier de pied ferme (photo USAM)

À 27 ans, il atteint la maturité et il s’est aussi apaisé. « Si je perds aux cartes, je ne vais pas bouder pendant deux heures. Par le passé j’ai peut-être été exécrable après des défaites. Aujourd’hui je relativise. »

Julien Rebichon, son coéquipier à l’USAM, loue aussi ses qualités : « C’est un travailleur qui vise la perfection. Il sait aussi beaucoup déconner et il adore raconter des histoires. » Les histoires, Rémi Desbonnet ne se contente pas de les narrer, il est aussi en train d’en écrire une belle qui mène l’USAM et son gardien au sommet du handball français.

Norman Jardin

Norman Jardin

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio