GARD Midi Libre taille la treille, les salariés débrayent
Des salariés du journal Midi Libre ont volontairement débrayé ce mercredi matin entre 9h et 11h. Une grève responsable qui ne privera pas les lecteurs de leur journal.
Pour Cathy Rocher, déléguée syndical SNJ, " depuis l'arrivée de la Dépêche en juin 2015, on nous a supprimé une quarantaine de postes de journalistes. "
" C'est un plan social déguisé. Les gens craquent, sont abattus, il y a beaucoup de souffrance. Nous devions débrayer hier matin mais la direction a annulé notre rendez-vous car elle ne veut pas négocier sous la menace. La matinée d'aujourd'hui est une première piqûre ! ", poursuit la syndicaliste et journaliste.
Mutations contraintes et " don de mois "
Midi Libre, sans parler de la Dépêche, compte environ 300 salariés dont 44 dans le Gard. Avec trois agences à Nîmes, Alès et Bagnols-sur-Cèze, ML est une force vive de l'information locale mais la direction en place veut réduire les effectifs. " C'est surtout les quinquagénaires qui sont touchés. La direction ordonne des mutations contraintes. Nous devons trouver des solutions. On n'arrive plus à faire notre métier. Les arrêts maladie sont de plus en plus nombreux et Olivier Biscaye (NDLR, le patron de la rédaction) bouche les trous avec cette vague de mutations contraintes d'une durée de neuf mois. Il appelle ça le " don de mois. " Dans un an, avec ce jeu de chaises musicales, comment vont revenir les gens mutés ? Dans quel état et pour aller où ? On n'arrive pas à titulariser les CDD. On défend simplement notre métier car on nous demande de faire autant avec moins de personnel. "
2019 devrait voir le départ de 15 journalistes, 2020, dix. Pour les grévistes, le but de la manœuvre est d'entamer une vraie discussion. En accord avec le grand projet éditorial, la rédaction veut des garanties sur les droits d'auteur, les vidéos, le web first et les effectifs des années futures. Suivi par la majorité des personnels concernés, le mouvement de débrayage sera certainement reconduit si la situation reste inchangée.
" Nous ne voulons pas de ces mutations contraintes qui tombent sur des gens d'expérience et de qualité. On ne fait pas ce mouvement par plaisir... ", conclut Cathy Rocher.
Mis en cause, le directeur des rédactions, Olivier Biscaye, confirme le départ de 15 journalistes cette année et la situation quelque peu tendue : "Il y a une vingtaine de mobilité prévue pour une mise en oeuvre en septembre prochain. Cette stratégie s'inscrit dans une volonté d'exigence de proximité. À ma connaissance, sur les 25 mobilités prévues, nous avons 4 à 5 situations difficiles."
Anthony Maurin (avec Abdel Samari)
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