Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 05.06.2019 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 667 fois

DÉPARTEMENT Conseil départemental : des hauts, des bas et des débats...

En majorité relative, le président Socialiste du Département doit obtenir l'abstention des élus de droite pour valider un budget (Photo : Département) - CHRIS

Finances, mineurs étrangers et limitation à 80 km/h… Les sujets qui ont agité l’assemblée n’ont pas manqué.

Une cinquantaine de rapports pour trois heures de débat. C’est dire combien les passes d’armes entre élus ont été longues. Premier rapport à émoustiller l’assemblée : le compte administratif. Ce document comptable retrace les dépenses et recettes réelles de 2018. Pour la majorité relative de Gauche, ce résultat est un signe de bonne gestion, au vu des différents indicateurs économiques.

Il y a d’abord un excédent de 49 M€, dont 24 M€ serviront à financer les projets 2019. Des investissements réalisés à 80%, soit un montant de 122 M€ injectés dans l’économie gardoise. Le niveau d’endettement est « maîtrisé », selon l’exécutif : « On a emprunté 55 M€ mais on en a remboursé 34,5 M€. Notre capacité de désendettement est passée à 6,1 ans. »

Si la Droite et le Centre se sont abstenus, les présidents de groupe Laurent Burgoa et Thierry Procida, rejoints par le président du Rassemblement national, Nicolas Meizonnet, réclament une baisse des impôts. « Ce serait une réponse forte aux revendications de nos concitoyens », plaide Laurent Burgoa. Calculette en main, le président socialiste du Département, Denis Bouad, prévient : « Si je fais ça, je ne finance plus la ligne 2 du TSCP à Nîmes à 2 M€ ! Je fais payer aux collectivités locales le développement de la fibre optique…. » Eh oui, investir ça a un coût.

Haro sur les mineurs étrangers

Les élus se sont ensuite écharpés sur la question des mineurs non-accompagnés. « Une compétence obligatoire du Département », rappellent Denis Bouad et le président du groupe communiste, Christian Bastid. « Malgré les rumeurs, il n’y a pas d’augmentation du budget. Si ça avait été le cas, nous aurions voté contre ! », avertit le président du Bon sens Républicain, Laurent Burgoa.

La majorité a-t-elle retardé l’échéance ? Avec 1 200 jeunes recensés dans le Gard, « l’État doit mieux répartir ces jeunes sur l’ensemble du pays », poursuit Laurent Burgoa. L'élu Rassemblement national Nicolas Meizonnet embraye : « Cette politique est une folie pure, c’est le tonneau des Danaïdes ! » En charge du dossier, Jean-Michel Suau tempère : « Quand on parle de migrations, on parle de l’histoire de l’humanité. D’ailleurs dans le bassin d’Alès, des générations de Portugais, d’Italiens et d’Espagnols se sont succédé… »

Quissac, le « Monaco » gardois ?

Le nez dans les rapports, l’opposition a débusqué un lièvre. Un contrat de location à Quissac pour un centre médico-social d'un montant de 11 000€ par an. « Il n’est pas normal de payer un prix aussi exorbitant pour 59 m2 ! C’est jeter l’argent par les fenêtres ! » s’insurge Thierry Procida.

« Sommes-nous bien à Quissac ? Parce que là, c’est le prix d’un loyer monégasque ! », renchérit Richard Tibérino, l'élu Les Républicains. Enfin « n’est-ce pas l’arbre qui cache la forêt ? », lance, suspicieux, Nicolas Meizonnet. « Comme pour le reste, on continue à travailler sur les différents baux », répond le président Bouad.

Ça carbure sur les 80 km/h…

En fin de séance, les conseillers départementaux se sont arrêté sur la limitation de vitesse à 80 km/h sur les axes secondaires. Le gouvernement a autorisé les présidents des Départements à rétablir la vitesse à 90 km/h sur certaines routes. « Nous attendrons la fin de l’expérimentation […] Pour moi la règle doit être nationale », commente Denis Bouad, au grand dam de l’opposition qui estime que la décision du gouvernement d'abaisser la vitesse ne fera pas diminuer le nombre de morts sur les routes. 

Soutenant Denis Bouad, l'élu communiste de la Grand'Combe, Patrick Malavieille, interpelle : « Il faut attendre la fin de l’expérimentation. Nous sommes dans un pays où l’on change de règle au gré de l’opinion. S’il y a un accident, on ne peut pas laisser prendre la responsabilité au Département. » Ce qui pourrait se payer cher dans les urnes. 

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard

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