NÎMES EN FERIA Les trois centaures triomphent
La corrida de rejon est le rendez-vous d'une partie de l'aficion, des touristes et des amateurs de dressage équestre. Les toros, qui sortent sans pointe pour préserver les montures, ne sont pas le sujet principal des discussions. L'allégresse dégagée par ce genre de spectacle est bonne à prendre, surtout quand on voit des arènes remplies avec un quasi no hay billetes. Petit hic, il ne faut pas être regardant sur les chocs entre cornes arrondies et croupes affinées. Oubliez aussi les épées...
Une fois n'est pas coutume, une lignée de maestro est confirmée à Nîmes. Centaures jusqu'au bout des jambes, les Hermoso de Mendoza le sont en famille. Pablo a révolutionné la disciplines mais commence à vieillir. Né en 1966, il passe doucement le relais à son fiston, Guillermo, qui confirmait son alternative au côté du paternel, une belle histoire et une première oreille coupée après une lidia pourtant très très accrochée et vaguement imprécise.
Pour son second duel, en sixième position, Guillermo coupera la queue de son Bohorquez ! Un rabo après une épée improbable, une faena approximative mais, il est vrai, quelques moments agréables notamment avec les bâtonnets. Le jeune semble donc réussir son rite de passage et confirme ainsi qu'il sera, avec l'aval du public et du palco, le petit chouchou de l'aficion locale pour les dix prochaines années.
Son père sortira lui aussi en triomphe après deux combats inégaux. Lors du premier, à contresens, il fera tout et son contraire. Une tauromachie de touchettes, sans distance et ni émotion. Sa cavalerie reste incroyablement belle et ses montures sont bien plus que de simples coéquipiers. Enfin, pas tout à fait. Oui Mendoza n'a plus le niveau qu'il avait par le passé mais il demeure un excellent cavalier et un fin connaisseur de l'art équestre. Il ravit un pavillon blanc alors que les gradins n'osaient même pas le demander.
Mieux, il coupera deux oreilles à l'issue de son second duel. Le Navarrais est ici chez lui, le public l'aime pour ce qu'il est et continue ainsi. PHM prend humblement sa place et quand il sent qu'il peut sortir en triomphe, il met le coup d'accélérateur au bon moment pour ne pas rater sa énième Porte des Consuls. Un toreo plus recentré et cadré, une tauromachie plus juste et avec moins de fioritures, voilà sa recette secrète mais chut, d'autres pourraient la prendre !
En voilà une autre dont la recette fait des envieux et des jaloux. Après une sortie historique en triomphe des arènes de Las Ventas à Madrid, la jeune nîmoise Léa Vicens goûtera au même bonheur dans sa ville. Un premier affrontement au bout duquel lui seront données deux oreilles que les tendidos ne pouvaient pas s'empêcher de réclamer. À son aise, Léa a bien toréé et a montré une nouvelle fois que le superflu porte bien son nom. C'est quand même au troisième toro que l'aficionado a pu voir un toreo sans faute, plus sobre mais efficace tout en étant, par moments, spectaculaire.
Il ne manquait qu'un mouchoir blanc pour faire rougir la jeune femme. Le président Daniel Jean Valade lui fera voir après une faena classique de Léa Vicens. Moins d'erreurs grossières que ses compañeros de cartel, une épée entière avant un joli coup de descabello. Le public vient voir des chevaux animés devant de pâles toros qui doivent courir longtemps avant de mourir rapidement. Les trois cavaliers du jour ont bien compris cela et le nombre de trophées doit également l'expliquer en partie.
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