NÎMES L’Union citoyenne des deux rives va-t-elle prendre l'eau ?
Face à une baisse de ses ressources, l’association qui œuvre, depuis 37 ans, à l’égalité des chances au Chemin-Bas menace de mettre la clef sous la porte.
C’est un cri d’alarme qu’a poussé, ce mardi, le président de l’Union citoyenne des deux rives, Moncef Garrouri. Une association créée en 1982 visant à aider les habitants du quartier populaire du Chemin-Bas. Parmi ses actions, on relève le soutien scolaire délivré aux enfants et les cours de français dispensés aux plus âgés.
D’ailleurs hier à midi, quatre femmes ont reçu le diplôme du Centre international d'études pédagogiques. C’est le cas de Rahma, 23 ans, originaire d’Algérie et installée depuis deux ans en France : « J’ai suivi ces cours pour discuter avec les gens et réussir à m’intégrer. »
Un rempart contre l'intégrisme
Pour le président, l’Union citoyenne des deux rives « donne des clefs aux habitants du quartier pour réussir. Apprendre la langue, c’est gagner en liberté. Ça permet d’avoir confiance pour aller au bout de ses rêves. » Et de citer les noms de jeunes du quartier, devenus « médecins, cardiologues ou infirmière. » Un discours, des actions qui « éloignent l’image négative de notre quartier pour réintroduire de la République. »
À l’heure où l’intégrisme séduit malheureusement des jeunes (et moins jeunes) en rupture avec la société, « notre association est un rempart.» Seulement aujourd'hui, le rempart menace de céder. Depuis plusieurs années, la baisse des aides de certaines collectivités, couplée à la fin des contrats aidés fragilise la structure. « Notre pérennité est compromise et nous risquons de disparaître », alerte M. Garrouri.
Une table ronde demandée au préfet
Le président en appelle à l’aide de ses partenaires. Vice-présidente au Département en charge de la Politique de la ville, Amal Couvreur l’assure : « Tant que vous continuerez à faire le travail formidable que vous faites, le Département sera toujours à vos côtés. » Son homologue, Christian Bastid, demande au préfet de mettre en place « une table ronde avec toutes les collectivités pour trouver des solutions. »
D’après le communiste, également élu d’opposition à la ville de Nîmes, « la municipalité a réduit ses subventions et la fin des contrats aidés a contraint l’association à embaucher.» Avec huit salariés, l’association n’y arrive plus. Élu à la Ville, Marc Taulelle rappelle que la baisse de 10% ces crédits à l’association, l’an dernier, est ni plus ni moins que la conséquence « de la baisse des aides de l’État. À l’État de prendre ses responsabilités. »
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com
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