GARD Enfants placés : comment les aider à réussir leur vie ?
Un jeune sur quatre, pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance, termine à la rue. Une proposition de loi a été élaborée pour endiguer le phénomène.
Ce jeudi, la présidente de la Commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale, Brigitte Bourguignon, était en déplacement dans le Gard. Accompagnée de la députée nîmoise Françoise Dumas, les deux macronistes ont rencontré les différents acteurs de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
Manque de volonté politique ?
Leur appartenance à La République en marche n’est pas leur seul point commun. Ces deux élus sont assistantes sociales de métier. Elles connaissent bien les ressorts de « l’ASE » qui fait l’objet d’une mission d’information ministérielle sur les dispositifs de sortie des jeunes. Des sorties qui ne se soldent pas toujours par des réussites. C’est même le contraire : « Un enfant sur quatre devient "Sans domicile fixe"… Ce n’est satisfaisant pour personne ! », déplore la députée du Nord-Pas-de-Calais.
Compétence du Département, « l’ASE » prend en charge les mineurs retirés à leurs parents par la justice, et tente de leur donner toutes les chances de réussir leur vie. Seulement à leur majorité, leur prise en charge n’est plus une compétence obligatoire. « Certaines collectivités, pour des raisons purement politiques et financières, refusent de suivre les jeunes », confie Françoise Dumas, très investie lors du vote de la loi de Protection de l’enfance, en 2016.
Le Gard, département exemplaire
En mai, une proposition de loi élaborée par Brigitte Bourguignon a été adoptée en première lecture à l’Assemblée. Elle comprend l’obligation pour les Départements de signer avec les jeunes un "contrat d’accès à l’autonomie": « il s’agit de s’assurer que le jeune majeur ait un minimum de garantie d’insertion sociale, professionnelle et un accès au logement. »
Son déplacement dans le Gard a conforté sa position : « Vous êtes un très bon élève », relève Brigitte Bourguignon, qui a découvert au foyer Samuel-Vincent, « des studios loués à des jeunes pour les préparer à l’autonomie et à la sortie du foyer. »
Dans cette même veine, le texte de la députée ambitionne d’instaurer un droit au retour : « Si un jeune se plante après sa majorité, il faudrait lui donner la possibilité de revenir et d’avoir un suivi de six mois. Après tout, on le fait bien pour nos enfants. » À l'automne, la proposition de loi doit atterrir sur la table des sénateurs avant de retourner sur celle des députés.
Coralie Mollaret
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