Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 01.07.2019 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 8823 fois

GARD Artisan tué pour un magot qui n'existait pas : trois hommes et une femme aux assises

Un homme a été tué le 17 janvier 2017 sur la commune de Massillargues-Attuech. Le procès des quatre complices s'ouvre ce mardi devant la cour d'assises du Gard.
La villa de l'artisan tué à Massilargues-Attuech (Photo : DR)

Ils seront quatre dans le box des accusés, trois hommes et une femme, tous détenus depuis leur arrestation par la Section de recherches de Nîmes en avril 2017. Près de trois mois d'enquête aura permis d'identifier les personnes renvoyées à partir du mardi 2 juillet devant le juridiction criminelle pour " tentative d'extorsion avec violences ayant entraîné la mort".

Il est 5h du matin ce 17 janvier 2017 et un trio venu de l'Hérault roule en direction du Gard et plus précisément vers la commune de Massillargues Attuech, entre Anduze et Lédignan.

La veille déjà, la femme, Brigitte Mazet, et le plus jeune du clan Joseph Gomez sont venus repérer une villa appartenant à Philippe, un artisan peu connu dans la petite commune. Un artisan qui galère dans sa vie professionnelle. Son entreprise est en redressement et il a des difficultés personnelles. Il est en instance de séparation.

Cet homme a embauché quelques semaines Lucien Gomez qui aurait affirmé à des proches que l'artisan possède un magot de près de 200 000 euros cachés quelques part dans sa maison. Un trésor en espèce qui n'existe pas mais qui va conduire à la mort du professionnel. C'est pour récupérer cette mallette providentielle que Joseph Gomez et son père Manix prennent la route le 17 janvier 2017 vers le Gard. Dans le véhicule ils sont accompagnés de Brigitte Mazet, une mère de famille qui doit épouser quelques jours plus tard un autre membre du clan Gomez condamné et incarcéré pour assassinat.

Les trois complices arrivent devant la maison dans la nuit, vers 6h30, les chiens du voisin grognent laissant supposer que les agresseurs commencent leur opération. Une virée qui va tourner au drame. Lorsque les techniciens en identification criminelle interviennent il y a du sang partout.

Arrivés devant la villa qui est enveloppée par la nuit profonde, un chien-loup surgit. C'est l'animal de l'artisan qui surveille la propriété. Il est abattu. Un second chien est blessé. Le propriétaire des lieux qui a probablement entendu du bruit est sorti de son habitation.

"Il va subir une violence inouïe. Il aura le visage tuméfié, de nombreuses plaies sur la tête. Il a été frappé avec un sabre à plusieurs reprises", résumait il y a quelques mois le président de la chambre de l'instruction de Nîmes.

De peur, la mère de famille complice aurait eu une envie pressante...  Des traces humaines qu'apercevront le lendemain les limiers de la gendarmerie nationale en charge de l'enquête.  Les traces découvertes et exploitées sur un sentier à 30 mètres de la maison de la victime permettront de retrouver un ADN qui correspond à celui de Brigitte Mazet.

Ensuite les enquêteurs constatent que cette dame va épouser un homme condamné à 20 ans de réclusion par une cour d'assises. En travaillant sur la famille du détenu, les gendarmes de la Section de recherches de Nîmes vont identifier les autres personnes soupçonnées d'être impliquées dans ce meurtre et repérer Lucien qui avait été embauché par l'artisan.

Trois individus seront mis en cause pour la participation active à l'homicide, tandis que Lucien qui est soupçonné d'avoir donné l'information sur l'argent détenu par l'artisan est soupçonné de "complicité". Par contre la mallette qui cache le trésor à l'origine du drame ne sera jamais retrouvée. Et pour cause, elle n'a jamais existé. L'artisan tué n'avait pas un sous. Le verdict est attendu vendredi.

Boris De la Cruz

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