LE 7H50 de François Lalanne : « Les premières leçons de la canicule... »
Le secrétaire général de la préfecture revient sur l’épisode caniculaire de ces derniers jours qui a causé de nombreux incendies dans le Gard.
Objectif Gard : Notre département vient de connaître des records de chaleur. Sommes-nous sortis de cet épisode caniculaire ?
François Lalanne : Actualisées, les prévisions de Météo France nous ont permises de quitter l’alerte rouge après 16 heures pour descendre à l'orange. Ça reste toutefois un épisode d'une intensité exceptionnelle pour la fin du mois de juin.
Alerte rouge, orange, jaune : comment les distinguer ?
Elles sont définies avec la température observée la nuit. S’agissant du Gard, dès que les températures sont supérieures à 23° pendant trois nuits consécutives, on est dans le rouge. Actuellement, nous avons des températures oscillant entre 23 et 29°. La normale de saison serait entre 20 et 22°. Avec 47°, l’épisode que nous avons eu vendredi correspond à une température voisine que j’ai connu au plus fort d’août 2017 dans le Gard.
Quelles ont été les conséquences d’un point de vue sanitaire ?
On a connu une petite fréquentation à la hausse des urgences de 15%. Ce sont essentiellement des personnes âgées qui accumulent de la fatigue et entrent en détresse respiratoire.
Concernant les feux de forêt, ils ont été importants dans le Gard…
Depuis vendredi 10 heures jusqu’à samedi 21 heures, on a compté 60 départs de feux. Samedi, en dehors des feux que l’on avait à encadrer et à sécuriser, nous avons eu un feu à Bellegarde qui aurait pu très mal se terminer puisqu’il était près d’une ligne de haute tension. Cette ligne alimente BRL en charge de l’adduction de l’eau de tout le littoral. Ça aurait pu nous mettre dans une situation très périlleuse… Nous en avons eu aussi hier à Milhaud, causé par un barbecue et éteint grâce à six largages de Canadair.
"Il faut donc rester vigilants"
Justement, toutes les causes de ces feux ne sont pas accidentelles, non ?
Samedi, une cellule d’enquête composée de gendarmes et de pompiers ont survolé les 600 hectares de surface brûlée. À partir de photos, des cartes ont été dressées pour déterminer les causes de ces incendies. On a un mélange de plusieurs causes. D’abord naturelles, comme des lignes hautes tensions déformées avec la chaleur, provoquant des arcs électriques pouvant allumer des feux. Il y a aussi des débris comme du verre qui cause des incandescences et donc des départs de feux. On peut également avoir des négligences, comme l’incendie au bord de l’A54. Tout ça part d’un lieu de stationnement de véhicule à côté de Beaucaire. Enfin, l’origine peut malheureusement être criminelle : c’est ce qu’il s’est passé à Quissac.
Concernant la pollution de l’air, les mesures ont-elles été respectées ? Où en est-on ?
Oui, ça c’est plutôt bien passé. Pendant 48 heures, de vendredi à dimanche, la pollution a l’ozone nous a contraint à baisser la vitesse sur l’ensemble des axes routiers. Aujourd’hui, il n’y a plus d’alerte.
Quelles sont les restrictions qui restent en vigueur ?
De dimanche à dimanche, la chronique annoncées de températures devrait osciller entre 33 et 37°. Alors ce sont les consignes sanitaires qu’il faut respecter : pas d’activité sportives en extérieur et faire attention aux personnes fragiles. La vie a repris son cours… On est très fiers de nos pompiers et gendarmes qui ont sauvé des vies humaines. Aujourd’hui ils ont d’autres missions tout aussi importantes.
C’est-à-dire ?
Eh bien, il y a eu un accident entre Bernis et Vestric-et-Candiac, ce dimanche matin, au cours duquel une voiture a percuté un camion. On déplore une passagère décédée et deux blessés graves. Samedi en fin d’après-midi, une femme avec son enfant a percuté une camionnette. Elle est gravement blessée aux jambes. Et puis, il y a eu cet enfant belge de six ans, mort de noyade dans un camping à Mialet. Une enquête administrative et une enquête judiciaire sont ouvertes.
Cela fait deux ans et demi que vous êtes en poste. Comment qualifiez-vous ce débat de saison estivale ?
Ce qui est arrivé dans le Gard au niveau des incendies, c’est la crainte que l’on a partagé avec le préfet et les pompiers. Les derniers grands incendies remontent à août 2017. Depuis nous avons organisé 50 réunions dans les trois arrondissements du département et diffusé des circulaires auprès des maires pour faire respecter les obligations légales de débroussaillement.
Avant 2017, ce n’était pas vraiment le cas… Or, on le voit aujourd’hui sur les photos : couper la végétation a permis d’éviter que de nombreuses habitations s’embrasent. Malheureusement, ça n’a pas été le cas partout. Aussi, n'oublions pas que même si nous avons la sécurité civile à Garons, les Canadairs interviennent sur tout le sud de la France, Il faut donc rester vigilants. Voilà les premières leçons à tirer de cet épisode caniculaire.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
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