Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 11.07.2019 - abdel-samari - 2 min  - vu 3214 fois

NÎMES Premier prélèvement de type Maastricht 3 réalisé avec succès au CHU

Le CHU de Nîmes Carémeau (Photo Anthony Maurin).

Si les prélèvements d‘organes « classiques » ont lieu au CHU de Nîmes depuis 1999, le 3 juillet 2019 est une date qui restera comme marquante dans l’histoire du CHU Nîmois. Un premier prélèvement de type Maastricht 3 y a été réalisé conjointement par les équipes médicales de Nîmes et de Montpellier, et ce avec succès.

La coordination hospitalière des prélèvements d’organes, les équipes de réanimation, les équipes d'urologie, de chirurgie digestive et d’anesthésie du CHU de Nîmes ont ainsi pu organiser et réaliser les prélèvements de 3 organes qui ont permis par la suite 3 transplantations.

Ce premier prélèvement est le fruit de plus de 2 ans de travail. En 2017, les équipes médicales du CHU ont lancé une grande réflexion sur ce type de prélèvement. Tous les corps de métiers de l’hôpital avaient alors été informés et associés. Au printemps 2018, l’agence de Biomédecine s’est rendue au sein du CHU pour une grande réunion d’informations et d’échanges sur cette nouvelle pratique. L’ensemble des personnels avait été convié et c’est plus de 150 personnes qui ont alors pu s’exprimer afin de comprendre et de mieux appréhender la procédure du prélèvement de type Maastricht 3.

Le projet a ensuite été présenté au comité d’éthique, et c’est au printemps 2019, après notamment un audit du CHU Nîmois et de ses équipes médicales, que l’autorisation de procéder à ce type de prélèvement a été délivrée.

Le prélèvement d’organes de type Maastricht 3 est essentiellement réalisé chez des patients victimes d’une destruction importante du cerveau, qui ne sont pas en mort cérébrale, mais pour lesquels aucune solution vers la guérison n’est envisageable. Dans ce cas et conformément aux termes de la Loi Clayes-Leonetti, un arrêt des moyens de réanimation est possible, sous couvert d’une anesthésie (sédation) profonde et continue.

Cette sédation garantit l’absence de stress, de douleur, d’inconfort. Après le décès, seuls les organes abdominaux sont à nouveau irrigués par un dispositif de circulation extra corporelle. Ceci est une condition majeure du succès des transplantations.

Cette nouvelle activité impose de nouvelles exigences à la fois en termes de logistique, de charge morale et bien sûr de technique médicale pour les équipes du CHU.

« C’est un réel succès en matière de coordination hospitalière des prélèvements d’organes du CHU de Nîmes, avec le concours remarquable des secteurs de la chirurgie, de l’anesthésie, de la réanimation, de la biologie, de l’anatomopathologie et de la pharmacie. Chacun dans son domaine a fait preuve d’un professionnalisme hors pair », s’est félicité Nicolas Best, le directeur général avant de rajouter : « Et je me permets à cette d’heure d’avoir une pensée sincère pour les femmes et les hommes qui ont accepté le principe d'un tel don, et pour les patients en attente de greffe. Ils sont plus de 24 000, et chaque année, plus de 600 d’entre eux décèdent à cause du manque de greffons. Cette nouvelle procédure doit nous permettre de sauver demain, encore plus de vies. »

Abdel Samari

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