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Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 18.08.2019 - anthony-maurin - 4 min  - vu 942 fois

FAIT DU JOUR Sur le toit du Gard pour une étape du Tour ?

Carole Delga, présidente de la région Occitanie, était en visite au Mont Aigoual. Une marche en guise de clin d’œil.
Carole Delga au sommet de l'Aigoual avec des cyclistes, un bon augure ? (Photo Anthony Maurin).

Le Mont Aigoual et son observatoire sont des typicités propres au Gard et à la gestion de son environnement.

Tout d’abord, la montagne, qui n’est autre que le toit du département et qui culmine à 1567 mètres d’altitude, a toujours été adorée par les peuples locaux mais aujourd’hui, à l’heure du changement climatique et du règne intégral des Hommes sur la Terre, il est de bon ton de ne pas se couper de cette nature primaire.

On pourrait faire le parallèle avec l’ancienne région Languedoc-Roussillon, devenue Occitanie en grandissant, une étendue aussi vaste que l’Autriche et dont la présidente Carole Delga, basée à Toulouse, est venue randonner dans les parages.

Une marche pour une étape du Tour de France

À l’extrémité Est de l’Occitanie, le Gard est loin de tout mais la présidente Delga aime y venir de temps à autres pour marquer les esprits. Souvent, l’Aigoual fait partie de ses déplacements, elle y était déjà venue l’an passé. La voilà de retour après plusieurs jours passés chez nous pour une visite sportive qui l’a emmenée jusqu’à l’observatoire.

« J’ai voulu revenir pour faire un clin d’œil au directeur du Tour de France Christian Prudhomme. J’ai envie d’une étape où le Mont Aigoual serait le départ ou l’arrivée du Tour. Nous avons candidaté, nous sommes prêts. Cette année, un tiers des étapes du Tour de France s’est déroulé en Occitanie, c’est un événement porteur pour l’activité économique du territoire », note Carole Delga.

L'observatoire du Mont Aigoual (Photo Anthony Maurin).

L’observatoire fait figure de laboratoire unique en son genre. Il est le seul à mesurer, tout au long de l’année, les variations climatiques des environs. L’Aigoual est au carrefour de bien des choses. Les départements du Gard, bien sûr, mais aussi de l’Hérault, de la Lozère, l’Ardèche, l’Aveyron… sont à ses pieds. D’ici, on voit le Mont Blanc, la Méditerranée et les Causses les plus lointains.

Nuages bas ou d’altitude, lever ou coucher du soleil, étés et hivers mémorables… tels sont les points de repères que l’on peut voir et comprendre au Mont Aigoual. D’ici, on peut aussi voir les feux d’artifice qui sont donnés sur la façade maritime « mais c’est ridicule car ils sont trop petits et forcément on n’a pas le son qui va avec ! », explique un spécialiste qui travaille sur le site et qui est amateur de photographie.

Du Cirque au Mont ?

Avec le Tour, le public verra des étoiles filantes et des roues tourner plus vite que la Terre. Carole Delga connaît l’importance de l’Observatoire et de la possible venue du Tour : « En 1987, les cyclistes sont passés ici mais le site vaut mieux ! C’est superbe et en tant que montagnarde c’était la première fois que je venais ici en montant par les 4000 marches. J’ai beaucoup aimé et j’imagine bien une étape partant du Cirque de Navacelles dont l’arrivée serait au Mont Aigoual… ».

La pluviométrie est mesurée ici depuis plus de 100 ans car la construction de l’Observatoire a débuté en 1887 à l’initiative de Georges Fabre. Il y pleut deux fois plus qu’à Brest… Eh oui ! Les premiers relevés datent de 1894, année de l’inauguration de la toute nouvelle structure scientifique. En mai 2017, c’est la consécration, l’Aigoual a été reconnu et adoubé par l’Organisation Météorologique Mondiale comme étant une station d’importance.

Les visiteurs sont friands d'informations (Photo Anthony Maurin).

On mesure pour simuler et on simule pour prévoir. Prévoir quoi ? Le bouleversement climatique qui nous pend au nez. Avec de tels experts et de telles données, autant se mettre à écouter ces voix inaudibles qui se perdent dans le marasme d’un monde à la cadence égoïste et bien trop rapide. Le monde change, l’Aigoual vous le dit et vous demande de prendre garde au réchauffement climatique qui lui fait tant peur. Pas de fantasme, une réalité qu’ici, on touche du doigt.

Actuellement en plein chantier de restauration et de mise aux normes, la station météo, sa salle d’exposition et sa boutique font pourtant le plein même si la fréquentation est en baisse de 23% par rapport à l’excellente année dernière.

Changer le monde depuis l'Aigoual

« Le projet du chantier a été présenté l’an dernier et le Département ainsi que la Région le soutiennent fortement. Il faut que ce lieu majeur du changement climatique soit connu car nous avons provoqué ces changements, c’est important de les connaître. Nous devons prendre exemple sur l’agriculture locale, les oignons doux ou les éleveurs de la région qui ont des fermes familiales. L’objectif du site sera tourné vers la vulgarisation et nous sommes dans un endroit parfait pour cela », poursuit Carole Delga qui rappelle aussi que nous sommes au cœur de la réserve d’un ciel étoilé.

La nouvelle vie du site de l’Aigoual sera inaugurée en mai 2021 mais le projet coûte cher, très cher pour une petite communauté de communes comme celle de Causses Aigoual Cévennes Terres Solidaires (Val d’Aigoual pour plus de 800 000 euros pour 5 500 habitants). La totalité des travaux s’élève à plus de trois millions d’euros ! Un mal nécessaire pour accentuer le savoir et développer l’aspect pédagogique.

La vue de l'Aigoual en direction du Pic Saint-Loup (Photo Anthony Maurin).

Avec une meilleure muséographie, le premier centre français d’interprétation du changement climatique sera au top des infrastructures européennes voire mondiales. Rendez-vous est d’ores et déjà pris par les passionnés du genre en mai 2021 mais pour aller plus vite sans faire peur aux donateurs, l’Observatoire a lancé une campagne de financement pour cette restauration.

Après une montée de plus de 3h40 (avec les pauses), Carole Delga, Thomas Vidal, maire de Val d'Aigoual, Martin Delord, conseiller départemental et maire de Lanuéjols, Fabrice Verdier, conseiller régional et le reste du petit mais courageux cortège ont déjeuné en terrasse avec une vue sur une grande partie de l’Occitanie. La présidente portait le tee-shirt qui lui avait été offert ici-même l’an passé. La maxime « Tout m’est Aigoual » semble plaire !

Le toit du Gard et l'observatoire, nous sommes à 1567 mètres d'altitude (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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