Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 22.08.2019 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 1951 fois

C'EST ARRIVÉ EN ÉTÉ Il y a 29 ans, l'attaque d'un train postal par un commando armé

Ce 13 juillet 1990, les gendarmes et le substitut de permanence, Patrick Pribille, arrivent en gare de Nîmes à 0h10 pour constater les dégâts.

Un train a été attaqué après son départ de Marseille, pour être immobilisé une heure après, à 23h43 en rase campagne près du château de Campuget à Manduel. Les voyageurs et les contrôleurs imaginent un incident technique ou une voie encombrée. En 12 minutes les malfaiteurs vont faire main basse sur 50 sacs postaux.

C'est un scénario digne d'un film qui s'est joué dans le Gard, près de Nîmes. Un commando armé a pris en otage le chauffeur de la locomotive dix minutes après son départ de la gare Saint-Charles à Marseille. Probablement inspirés de l'attaque du Glasgow-Londres en 1963, les malfaiteurs organisés de façon millimétrée sont parvenus à dérober 50 sacs aux colliers rouges indiquant qu'à l'intérieur il n'y a pas de cartes postales ou lettres mais des valeurs. Le train relie au départ Vintimille, passe par la Côte d'Azur, puis Nîmes pour rejoindre sa destination finale Bordeaux.

Le conducteur, qui témoignera de sa peur, le lendemain des faits, raconte que sa locomotive est partie de Marseille à 22h35. A 22h45, deux hommes armés, les visages dissimulés, le menacent s'il n'obéit pas. Pendant une heure personne ne sait ce qui se joue à l'avant du train entre le chauffeur et les deux preneurs d'otage.

28 sacs retrouvés vides à Manduel...

Le conducteur sous la menace ralentit, puis stoppe sa machine. Il se trouve au milieu de vergers à Manduel à 23h43. A cet instant un véritable commando attend sous le pont SNCF avec trois voitures. Deux wagons postaux sont attaqués, les postiers présents à l'intérieur et qui ne sont pas au courant des événements, sont tenus en respect et obligés de lâcher les 50 sacs. Le train avait, dans la journée, fait plusieurs haltes notamment sur la Côte d'Azur et a récupéré des bijoux chez des joailliers. Le préjudice ne sera jamais évalué avec certitude, certaines victimes préférant s'arranger avec leurs assurances et ne voulant pas évoquer leurs patrimoines. Les postiers menacés ont été obligés de remplir les véhicules des malfaiteurs qui attendaient sous le pont. Un arrêt de 12 minutes précises.

Le lendemain de l'attaque, qui n'a pas fait de blessé, 28 sacs postaux dérobés à Manduel sont retrouvés vides à Orange, dans le Vaucluse.

Mais l'enquête des gendarmes, longue et minutieuse, ne rebondira qu'en mai 1991 avec l'arrestation des têtes pensantes présumées de cette attaque. Deux hommes et une femme sont interpellés par l'unité d'élite du GIGN dans un hôtel de Marseille où ils séjournent sous des faux noms. Interpellés en train de manger dans la salle de restaurant, un des individus a une grenade avec lui, qu'il n'a pas le temps de dégoupiller. Dans une chambre des objets provenant du train dévalisé sont saisis par les gendarmes gardois.

Plusieurs individus seront interpellés par vagues dans cette affaire. Les bijoux et objets dérobés ne seront jamais retrouvés et les commanditaires de cette opération restée dans les annales ne permettront jamais de connaître les dessous de cette attaque de wagons postaux. Un marseillais fiché au banditisme et un homme originaire de la région de Bagnols-sur-Cèze seront considérés par les gendarmes comme les têtes pensantes de cette attaque hors du commun.

Boris De la Cruz

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